Il a suffi d'une information pour que la Société Tunisienne de Banque (STB) s'embrase ? Le climat social déjà altéré, l'éventuelle nomination de Khelil Ammar à la tête de la STB a engendré sit-in et contestation. Le ton est, également, monté à la Banque Nationale Agricole (BNA), concernée elle-même par un changement de Pdg, mais sans pour autant atteindre les mêmes proportions qu'à la STB. Amer, Hédi Zar, actuel Pdg, s'est senti comme quelqu'un qui s'est fait voler ses dernières heures d'activité professionnelle. En effet, et ce n'est pas un secret, il partira à la retraire dès le 1er avril 2011 ! Sous d'autres cieux, ils offrent un pot de départ. Chez nous, par les temps qui courent, on s'estime heureux si on n'est pas « dégagé ». Par ailleurs, rien n'explique cette montée en puissance des cadres de la STB suite à une information, pourtant rapportée au conditionnel par un de nos confrères de la presse électronique. L'on notera bon, que cette contestation reflète le degré d'appartenance du personnel de la STB à la banque. Cependant, contester une décision du ministère des Finances, principal actionnaire de la banque, s'apparenterait à la co-gestion, voire-même de l'ingérence. D'ailleurs, la véracité de l'information est encore contestée : du côté de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), on nous informe via l'attaché de presse que « pour les banques publiques, la décision revient au ministère des Finances. Quant aux banques privées, les conseils d'administrations statueront sur la nomination des responsables ». La BCT ne peut être juge et partie en nommant des premiers responsables pour ensuite les contrôler, voire-mêmes sanctionner. Comprendre, que Mustapha Kamel Nabli campe sur sa décision – affirmée plusieurs reprises - de ne pas se mêler dans la nomination des responsables des banques. Des pratiques qui relèvent de l'époque de l'avant 14 janvier. A la Kasbah, c'est mystère et boule de gomme ! Apparemment, c'est Jalloul Ayed qui détient le dossier, ose-t-on à peine nous informer. Lequel organise demain une conférence de presse qui, on espère, nous donnera plus d'informations à ce sujet. Ainsi, deux versions nous ont été révélées : la première confirme la nomination de Khelil Ammar à ce poste. Jeune banquier, il collera mieux à l'image d'une banque en quête de réhabilitation, de jeunesse et d'innovation. Ses réalisations à la BFPME, notamment après le départ de Abdesallem Mansour, attestent en sa faveur. Néanmoins, nous croyons savoir qu'une liste préalable de prétendants au poste de premier responsable de la STB a été dressée. Le nom de Khelil Ammar revenait avec insistance certes, mais aucunes décisions n'est encore prise et le nom de M. Ammar n'en est qu'un parmi d'autres. Cette version a été, d'ailleurs, reprise par le ministre lui-même en guise de réponse à une délégation de la STB qui s'est pointée au siège de son ministère pour avoir des explications quant au futur de la STB. Par ailleurs, nous croyons savoir que parmi les noms cités, figure celui de Slaheddine Kanoun, directeur central à la STB et qui se démène afin de sauver les meubles de la Banque Zitouna. Néanmoins, là où le bât blesse, c'est que deux des banques historiques du pays fonctionnent dans le flou. Deux banques disposant d'un potentiel humain fort intéressant, d'un riche réseau d'agences, mais surtout de perspectives très intéressantes. Malheureusement, sitôt débarrassé de l'épée de Damoclès que fut la fusion ou la privatisation de l'une comme de l'autre, les deux banques partagent le même sort : Pas de pilote dans l'avion pour l'une, trois capitaines qui se « disputent » la gouverne du bateau dans l'autre. En attendant, le prochain conseil d'administration de la STB – déjà depuis presque trois mois sans DGA - se tiendra sans la présence de son Pdg ! Idem pour la BNA où le personnel attend la confirmation de l'un des trois actuels gestionnaires, sinon la nomination d'un Pdg pour remplacer Moncef Dakhli, lui aussi parti à la retraite. Adem Ben Ammar