Le Mouvement d'unité populaire (MUP) a organisé une rencontre de presse, samedi 23 avril 2011, en présence d'Ahmed Ben Saleh, fondateur et secrétaire général du mouvement. Le MUP se présente comme le plus ancien parti d'opposition en Tunisie. Il a été crée en 1973, contre l'autocratie (un seul individu détient le pouvoir) et la domination d'un seul parti, le parti au pouvoir. Il s'est constitué en réaction à l'abandon de l'Etat à l'époque de plusieurs orientations socialistes du pays et autres acquis sociaux, économiques et culturels, explique le parti. Ses racines se trouvent dans les symboles du courant indépendantiste populaire et du mouvement syndical tels que Mohamed Ali Hammi, Tahar Haddad et Farhat Hached. L'objectif du mouvement est la constitution d'une société démocratique basée sur la justice sociale, où le patriotisme est enraciné. En outre, le MUP vise la liberté réelle et l'indépendance réelle du pays à travers la prise du pouvoir par le peuple et la mise en place d'un vrai modèle social équilibré, où règnent la liberté, l'équité et le progrès. Ahmed Ben Salah est revenu sur ce qui est passé il y a un demi-siècle, sur l'expérience des coopératives des années 60 et sur son procès. Pour lui, il n'a jamais demandé à généraliser l'expérience. Bien au contraire, il voulait qu'elle soit graduelle et qu'elle soit réservée aux terres de litige des anciens colonisateurs, disputées par plusieurs parties, ouvriers ou autres, qui voulaient s'en approprier. M. Ben Saleh a expliqué qu'il s'est tenu aux décisions du parti et que c'était en réaction au fléau de la fragmentation des terres qui empêchait la mise en place de grandes cultures. Il a indiqué qu'il a été l'initiateur de plusieurs projets notamment dans les régions intérieures. Son programme était développé autour de trois axes : le secteur public, le secteur privé et la coopérative. En outre, Ahmed Ben Salah a souligné l'importance de la mise en place actuelle de trois commissions (économique, culturelle et éducative) qui auront comme missions d'étudier les problèmes et de proposer des solutions. Il a mis en relief l'importance que les partis se regroupent en coalition pour être en adéquation avec les besoins de la Tunisie. Concernant l'exclusion du Rassemblement constitutionnel démocratique de la participation aux élections de l'Assemblée nationale constituante, Ahmed Ben Salah a expliqué qu'il est contre la politique de vengeance et de règlement de comptes exercée contre ce parti dissous, faisant observer que cette question est du ressort exclusif de l'appareil judiciaire. Par ailleurs, le fondateur du MUP a émis des réserves sur le principe de la parité, indiquant qu'il était en contradiction avec le principe de la liberté individuelle, de même qu'il incite à un conflit entre hommes et femmes. Le secrétaire général du MUP a précisé également que dès le 20 janvier 2011, il avait demandé la constitution d'un parlement représentatif de toutes les sensibilités politiques et autres qui auront pour missions de contrôler le gouvernement et les politiques économiques et financières du pays. Il demande également que la nouvelle Constitution soit soumise à l'approbation du peuple par referendum. M. Ben Salah a indiqué, enfin, qu'il était pour la mise en place d'un régime parlementaire. I.N.