60 millions de francs suisses, soit environ 90 millions de dinars, sont bloqués en Suisse. C'est ce qu'a confirmé Micheline Calmy-Rey, lors de sa visite en Tunisie en s'exprimant devant les médias, rapporté par le site swissinfo.ch. Questionnée sur le temps qu'il faudra pour que l'argent du clan Ben Ali revienne en Tunisie, Mme Calmy-Rey n'a pas pu avancer de date, expliquant : «Nous allons respecter les lois de notre Etat de droit». En fait, le gouvernement tunisien doit rapidement apporter son aide à la Suisse afin de l'aider à déterminer si ces fonds ont une origine criminelle ou non. La décision finale sera rendue par la Justice suisse. «Ce n'est pas aussi facile qu'on pourrait le croire. Il n'y a pas seulement des comptes aux noms de Monsieur et de Madame Ben Ali. Les fonds sont placés dans des structures financières complexes», précise Micheline Calmy-Rey. Le site helvétique indique pour sa part que «par le passé, les cas traités le plus rapidement ont tout de même pris quatre ans…». En outre, la Présidente de la Confédération suisse a souligné que la somme de 60 millions de francs est nettement inférieure à ce que beaucoup de gens pensaient, surtout en comparaison avec les fonds Kadhafi (environ 360 millions de francs suisses) et les fonds Moubarak (environ 400 millions de francs suisses). Ainsi, le clan Ben Ali avait peu d'argent dans les banques suisses. «D'abord, la Suisse a des règles très strictes en matière de blanchiment d'argent. D'autre part, comme vous le savez, nous n'avions pas de très bonnes relations avec les Ben Ali», a ajouté Micheline Calmy-Rey. Notons que, selon Mme Calmy-Rey, «les entreprises suisses emploient actuellement 14.000 personnes en Tunisie» alors que Johann Schneider-Ammann, le ministre suisse de l'Economie, se rendra au cours de la seconde moitié de l'année en Tunisie pour y explorer les nouvelles possibilités. I.N.
