Deux listes, deux tons, un seul programme. Les deux listes en concurrence pour les élections du bureau directeur de la Fédération Tunisienne des Agences de Voyages (FTAV) ont donné, chacune, sa conférence jeudi 5 mai 2011. Les deux parties poursuivent leur campagne alors que la tenue du scrutin prévue initialement pour samedi 7 mai 2011 n'est pas confirmée. Ahmed Bettaïeb, membre du bureau sortant et candidat dans la liste verte, avait saisi la justice considérant que le passage de l'assemblée générale ordinaire à l'assemblée générale extraordinaire décidée le 26 mars dernier n'est pas conforme au statut actuel de la fédération puisque le quorum nécessaire de 274 agences n'a pas été atteint. Dans le camp adverse, Mohamed Ali Toumi pense que le statut actuel est caduc et que dans la continuité de la révolution, il n'était pas indispensable de s'en tenir à des considérations formelles ou légales étroites. Bien que Tahar Saïhi, président en exercice et inscrit sur la liste bleue, ait décidé de suspendre le scrutin, Ahmed Bettaïeb défend le maintien de cette date car l'obtention du quorum lui semble acquise. M. Saïhi n'a pas manqué de préciser, lors de la conférence de la liste bleue, qu'il fait la part des choses entre sa casquette de membre président actuel et de candidat. Une candidature dénuée d'ambition personnelle mais qui s'inscrit dans l'envie d'épauler la jeune génération de voyagistes, précise M. Saïhi qui n'est pas tête de liste. Mohamed Ali Toumi, tête-de-liste et représentant de la région de Tunis, s'est attaqué ouvertement aux pratiques du passé : des membres qui restent 18 ans au bureau des directeurs, un statut favorisant l'élection des membres sur des noms et non des programmes, des régions mal représentées… L'amendement du statut actuel est une nécessité imposée par une situation exceptionnelle, précise-t-il. Sur les problèmes techniques auxquels font face les voyagistes, le programme proposé n'offre pas de réponses révolutionnaires. La libération du hajj et de la omra est en mesure de redonner un second souffle aux agences qui, dans la conjoncture actuelle, devront se contenter des marchés algérien et local. Cette libération est en mesure d'agir positivement sur les prix et la qualité de service au profit du consommateur. D'autres propositions ont été avancées, notamment, la création d'une banque du tourisme, une exploitation plus pertinente des ressources Internet, le recrutement d'un personnel permanent pour renforcer la structure de la fédération avec notamment des consultants juridiques, fiscaux ou en communication… Dans la soirée, c'était aux candidats de la liste verte de se réunir, en présence de quelques représentants de la presse. Radhi Bousaâda, conseiller de cette liste sans être lui-même candidat, s'est chargé de présenter le programme et d'animer les débats. Un programme qui ne prétend pas à l'originalité, les problèmes et les solutions étant connus de tous. Le principal atout de cette candidature c'est qu'elle avance des engagements concrets sur lesquels ils rendront des comptes sur le court, le moyen et le long terme, précise-t-il. Un rapport ou un état d'avancement sera, ainsi, proposé tous les six mois. L'accent a été mis, également, sur l'esprit de coopération qui devrait prendre la place des tensions et des crispations qui règnent actuellement dans la fédération. Le but de ce scrutin n'est pas de diviser la FTAV en deux camps : les gagnants et les perdants. Tout en appelant à rompre définitivement avec le passé et avec ceux qui ont été trop impliqués avec l'ancien régime, M. Bousaâda a tenu à apaiser les esprits, critiquant la situation qui prévalait mais se refusant de « dénigrer » tout ce qui a été accompli. La première volonté de cette liste est de repositionner la FTAV en tant que partenaire à part entière des autorités de tutelle, de prendre part aux choix stratégiques, et de redéfinir la relation avec les hôteliers. Radhouane Somai