Lors du 21ème rendez-vous de la cellule de communication du Premier ministère, le ministère de l'Intérieur, représenté par Hichem Meddeb a mis l'accent sur l'amplification du phénomène des sit-in et barrages de routes ces derniers jours. Il a précisé que le nombre de blocages de routes et d'accès aux entreprises à augmenté de 80% avec 184 cas, outre, les sit-in qui ont atteint 156 cas durant le mois de juillet. Hichem Meddeb a affirmé que le ministère de l'Intérieur adhère au principe du droit aux manifestations mais ne peut approuver ces actes quand il s'agit de nuire à autrui. Certains actes, selon M. Meddeb sont tout simplement inadmissibles, faisant allusion à titre d'exemple aux coupures délibérées d'eau et d'électricité ayant atteint le nombre de 17 au mois de juillet, contre 6 au mois de juin, en insistant sur le caractère nocif voire dangereux de ces actes. M. Meddeb a mentionné par ailleurs que ces troubles sont motivés par certaines revendications sociales plus ou moins importantes, et qui sont parfois dérisoires, telle que la revendication de la construction d'un « dos d'âne » sur certaines routes ! Le ministère de l'Intérieur affirme avoir eu recours aux négociations et aux discussions afin d'apaiser les tensions, mais que parfois, il a été nécessaire de recourir à des interventions musclées, mais encadrées, dans le strict respect de la loi. De son côté, le ministère de l'Industrie et de la Technologie, représenté par Khaled Kaddour, de la direction de l'énergie a également mis en exergue la recrudescence des sit-in dans tous les volets du secteur de l'énergie, exploration, forage, exploitation et transport. Ces innombrables grèves et sit-in ont affecté le secteur et ont causé une pénurie de carburant dans le sud du pays. Concernant les consommations de carburant, M. Kaddour a mentionné une baisse de la consommation du gasoil de 19% contre une augmentation de 12% des consommations d'essence. Ces perturbations du secteur pourraient, selon lui, influer sur les sociétés pétrolières internationales qui menacent déjà de plier bagages. Quant à la question d'une éventuelle répercussion des affrontements libyens sur les plateformes de forage dans le sud, M. Kaddour a déclaré que ces plateformes sont complètement sécurisées et qu'elles ne risquent rien. Il a terminé par remercier l'UGTT pour sa collaboration efficace dans l'apaisement des tensions et la résolution des conflits. Le même ministère, s'est ensuite fait représenter par Kamel Oueslati, afin de traiter du secteur de la cimenterie. Ce dernier a rappelé que la Tunisie compte 7 cimenteries qui emploient près de 3000 ouvriers et employés. La production annuelle habituelle est de 7,7 millions de tonnes de ciment, dont 5,6 millions de tonnes sont consommés localement ; le reliquat est exporté notamment vers l'Algérie. Les mouvements de grèves et sit-in ont également perturbé la bonne marche du secteur avec notamment la grève de l'usine de Gabès qui a duré plus d'un mois ou encore le sit-in qui a lieu actuellement à Aïn Dheker, Enfidha, et auquel il a appelé les parties concernées à œuvrer afin de parvenir à sa levée le plus tôt possible. Le plan envisagé pour pallier ces difficultés, selon M. Oueslati se détaille en quatre mesures, le gel momentané des exportations, l'importation de 200 000 tonnes avec possibilité d'importer 100 000 autres tonnes en cas de besoin, le contrôle intensifié et l'encadrement et le soutien des entreprises visiblement affectées par ces troubles.