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Accidents de bus : le ministère du Transport à la recherche d'un bouc émissaire
Publié dans Business News le 07 - 10 - 2011

Les accidents de bus de la Société de Transport de Tunis (Transtu, ex SNT) se sont multipliés ces derniers temps.
Après un assez long mutisme, le ministère du Transport a enfin fourni une réponse : il n'est responsable en rien, ni lui ni ses conducteurs. Tout le mal vient de Belhassen Trabelsi !
Ce n'est pas une blague, c'est une mode. Le communiqué publié mercredi 5 octobre par le ministère suit cette mode et accuse la société Alpha Bus, carrossier tunisien et fournisseur de bus de la Transtu, d'être à l'origine des accidents. Nous avons fait notre enquête et la vérité est différente de celle donnée par le ministère du Transport et fournie, telle quelle, par les médias.
Le ministère du Transport a annoncé, mercredi, son intention d'entamer les procédures judiciaires en vue de porter plainte contre la société «ALPHA BUS», fournisseur de 300 bus de type "MAN" qui ont été à l'origine de la multiplication d'accidents dans le transport public en commun, dans le Grand Tunis et les autres gouvernorats du pays.
L'accusation est grave et bien grave contre une entreprise tunisienne qui emploie des centaines de personnes. Mais elle s'explique. Cette société appartenait à Belhassen Trabelsi et c'est ce qu'a subtilement rappelé le communiqué du ministère du Transport à la fin de son communiqué.
Tout le mal vient donc de ce « gangster » qui s'est enfui au Canada ? La réponse peut être convaincante auprès de néophytes ayant tendance à gober tout ce qu'on leur donne.
Mais auprès des professionnels du secteur, l'explication trop légère du ministère a fait pouffer de rire. « On continue à nous prendre pour des idiots ! On accuse à la légère les entreprises du privé pour se dédouaner et faire oublier ses propres turpitudes», s'étrangle un membre de la Conect, la nouvelle centrale patronale tunisienne.
On a beau vouloir accuser de tous les maux les membres de l'ancien régime, certaines accusations ne tiennent pas. Dans cette affaire, précisément, les arguments brandis par le ministère du Transport sont tellement légers qu'il serait indécent de les présenter tels quels au public. La ficelle est trop grosse.
Le ministère indique que les bus MAN d'Alpha sont à l'origine des accidents. Or, à ce que l'on sache, tout véhicule circulant dans le pays a été homologué par l'Agence Tunisienne du Transport Terrestre, dépendant de ce même ministère. On pourra toujours dire que Belhassen Trabelsi forçait la main de la Transtu pour acquérir ces bus. Soit. Mais les choses ne se passaient pas ainsi.
Il se trouve que pour l'achat de ses bus, le ministère du Transport publie un cahier des charges draconien et fort détaillé en précisions. On va jusqu'à indiquer les spécificités du feu clignotant qui doit équiper le bus.
Et dans cette affaire, comme nous avons eu à le constater, le cahier des charges publié par le ministère du Transport indique qu'il y a divers lots, les autobus pour l'usage urbain et les autocars pour l'usage interurbain, hors agglomération.
Nous avons contacté Alpha Bus pour en savoir davantage sur cette affaire et obtenir leurs réponses quant aux accusations du ministère. Et les réponses sont sans appel : « Les bus que nous avons fourni sont tous destinés à l'usage urbain. Ils n'étaient pas équipés d'ABS et cela était exigé par le cahier des charges du ministère qui n'en voulait pas pour ses véhicules circulant en ville. Nous n'avons jamais livré des bus articulés pour l'interurbain » Notre interlocuteur fournit une autre précision, de taille, en indiquant que les bus Alpha MAN sont tous bridés à 70 km/h en sortie d'usine. A tout cela, on ajoutera qu'Alpha est un carrossier et ne s'occupe pas du châssis et du moteur, du ressort de MAN un des plus grands constructeurs mondiaux.
Ces arguments laissent pantois quand on sait que tous les accidents survenus ces derniers temps l'ont été dans des zones hors agglomération. En clair, les bus ont été déviés du parcours original pour lequel ils étaient destinés lors de l'achat.
Par ailleurs, et concernant le bridage, il y a lieu de s'interroger comment des bus de la Transtu arrivent à circuler à 80, 90 et même 100 à l'heure, alors que le constructeur les a bridés à 70 ! Il suffit de circuler une heure sur n'importe quelle grande route pour le constater. Certains chauffeurs de la Transtu font peu de cas des limites de vitesse sur ces grandes routes et s'en donnent à cœur joie en matière de vitesse. La police de circulation, avec ses radars, pourra certainement en témoigner tout comme les automobilistes tunisois.
Si on a bien compris, donc, le cahier des charges du ministère du Transport est parfait, mais c'est l'usage fait par la Transtu qui est défaillant. On a mis sur le circuit hors agglomération des bus destinés à rouler sur des circuits de villes.
Les différences entre les bus et les autocars sont nombreuses. Sans rentrer dans le détail, on peut citer par exemple la question des freins ABS exigés dans les autocars et refusés dans les autobus, les places debout disponibles dans les autobus et interdits dans les autocars, la question de la vitesse, etc.
Le ministère du Transport semble conscient de ces défaillances et l'a signalé dans son communiqué du mercredi en citant les cinq mesures prises et relatives à la limitation de la vitesse à 50Km/h, pour les bus du transport public en commun de type «MAN», la réduction de leur exploitation dans les zones urbaines à l'intérieur des villes, pour limiter obligatoirement les excès de vitesse, l'équipement immédiat des bus "MAN" de dispositifs de frein antiblocage (ABS) et de systèmes de stabilisation, permettant la maîtrise du véhicule.
Autant d'éléments qui n'existaient pas dans ces bus parce que le client (le ministère du Transport en l'occurrence) ne les a pas réclamés à l'achat.
Mais le ministère ne s'en tient pas à ces « tromperies » et précise qu'il va désormais mettre des conducteurs chevronnés pour conduire ces bus et qu'il va leur réaliser (les bus) des diagnostics techniques. C'est la meilleure, car c'est comme si l'on est en train de nous avouer que nos bus, ne sont pas actuellement conduits par des conducteurs chevronnés. Ils sont conduits par qui alors ? Des clowns ? Et c'est comme si l'on nous disait que les diagnostiqueurs techniques tunisiens ne sont pas experts en la matière ! En clair, on comprend que nos bus ne subissent pas de diagnostic technique à l'instar des centaines de milliers de véhicules appartenant aux communs des mortels et que les visites techniques que nous effectuons chaque année sont réalisées par des gens pas tout à fait compétents ! On en apprend des choses !
Sans faire de procès d'intention, il y a lieu de s'interroger sur les motivations réelles de ce communiqué trompeur du ministère du Transport. Ca sent un peu trop la défense des chauffeurs et des syndicats. En cherchant, avec des arguments légers, un bouc émissaire (et c'est idéal avec un Trabelsi), le ministère du Transport ne fait que s'attirer des suspicions. C'est populaire et porteur de taper sur la famille Ben Ali, mais il ne faut en aucun cas que cela serve à dévier le regard sur les problèmes réels et sur la vérité.
Et on ne peut s'empêcher, dans la foulée, de s'interroger sur tous ces directeurs qui ont repris le service avec le nouveau ministre alors qu'ils ont été écartés par son prédécesseur Yassine Ibrahim.
La multiplication des accidents de bus à Tunis est inquiétante. La réponse du ministère l'est encore davantage. Vivement les élections et un gouvernement, sans casseroles, pour tirer tout cela au clair et au plus vite. Nizar Bahloul


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