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Tunisie Ettakatol à la dérive
Publié dans Business News le 27 - 01 - 2012

Hier au Bardo et à l'Ariana, aujourd'hui à Tunis 1 et 2, à Ben Arous et même dans la petite ville de Takelsa, localité du Cap Bon, les militants d'Ettakatol démissionnent les uns après les autres d'un parti auquel ils ont cru et qui les a déçus. Le Forum de Mustapha Ben Jaâfar a dévié de son idéologie première, affirment-ils, et faisant allusion au désormais célèbre « chokran » (merci) du président de la Constituante à Sadok Chourou après que ce dernier ait appelé au meurtre de ses concitoyens, les militants démissionnaires d'Ettakatol diront « chokran », et s'en iront…
« Le vide créé par la restriction des libertés d'expression et d'association, poussant les franges de la jeunesse du pays et ses élites à la démission et à l'indifférence, ainsi que l'exclusion des forces démocratiques et progressistes, ont engendré une situation éminemment propice aux surenchères et aux extrémismes. Aussi est-ce par devoir national que nous considérons aujourd'hui comme nécessaire de créer une organisation politique nouvelle […] conciliant les ambitions de notre peuple et les défis de notre époque ; nous arrêterons ainsi les dérives qui menacent l'équilibre de notre société et l'intégrité de notre pays.
[…] Refusant toute forme de violence et condamnant le fanatisme et le terrorisme quelles qu'en soient les motivations, nous choisissons la voie difficile ».
Il ne faut pas s'y tromper, la déclaration retranscrite ci-dessus n'est pas celle des démissionnaires du FDTL, il s'agit en réalité d'un extrait du manifeste en date du 9 avril 1994, marquant la création du parti fondé par le médecin et radiologue, Mustapha Ben Jaâfar. 17 années se sont écoulées depuis, une révolution et des élections et ce manifeste reste plus que jamais d'actualité, à la différence près que, selon les déçus d'Ettakatol, ce n'est plus le parti auquel ils ont adhéré qui défend ces valeurs.
Car l'électorat du Forum n'est pas celui sur lequel on tablait au départ. En bon parti socio-démocrate, attaché aux valeurs universelles des Droits de l'Homme, on aurait pu croire, si la politique tunisienne suivait une quelconque logique, que ce sont plutôt les progressistes qui se seraient tournés vers ce parti. Mais il s'est avéré que la politique du pays a ses raisons que la raison (et les spécialistes) ignorent, et qu'Ettakatol a ratissé large, et a réussi, le temps d'une élection du moins, à s'attirer la sympathie et la confiance des conservateurs. C'est la conclusion que l'on peut tirer du sondage d'opinion réalisé par l'Association des sciences sociales, en collaboration avec le Centre d'études et de recherches économiques et sociales, dont les résultats ont été révélés par Business News, le 12 janvier dernier. Cette étude révèle en effet que parmi les électeurs déçus d'Ettakatol (seuls 42% restent fidèles), une partie non négligeable, à savoir 20%, se tourneront, lors des prochaines élections, vers les partis conservateurs que sont le CPR et Ennahdha.
Ettakatol se retrouve donc dans un no man's land idéologique, perdu au milieu d'un océan politique qui n'a de sens que son non-sens, entre des progressistes islamisants, tels que les voudrait Yassine Brahim, et des islamistes, Sadok Chourou en moins, devenus aujourd'hui les parangons des libertés individuelles, d'expression et d'opinion, suite au dernier épisode de l'affaire Nessma.
Que reste-t-il aujourd'hui d'Ettakatol ? Le poisson hier frétillant a la peau sur les arêtes, et ses quelques irréductibles gaulois jouent leur va-tout pour tenter de le maintenir à flot. Pour cela, rien de mieux que la théorie du complot ! Par le pouvoir surnaturel qui lui est conféré, Khemais Ksila, d'un seul homme, éloigne les brebis égarées de la paroisse, qui à cause de leur foi fragile (car ils préfèrent fréquenter les bars et les café, dixit Mohamed Bennour), ont dévié du droit chemin. Khemais Ksila, ce Judas de la République a déclaré la guerre au messie Mustapha et à ses apôtres, Bennour, Zaouia et Riahi, au premier rang. Caricature du personnage du traitre, digne d'un Mascarille de la Commedia dell'arte… intrigant, fourbe et comploteur, Ksila, ce traitre des temps modernes serait à l'origine de tous les maux d'Ettakatol qui joue la vierge effarouchée dans un monde de brutes et de truands. Il faut bien trouver un coupable à jeter en pâture à la vindicte populaire… mais se remettre en question, jamais ! C'est politiquement incorrect.
Pendant ce temps à la Constituante, Mustapha Ben Jaâfar découvre les joies du marteau. Mais celui-ci ne suffisant pas à faire imposer la discipline aux enfants terribles dont il a la charge, il peut également employer son instrument de torture auditive : asséner des coups de stylo sur son micro, et ceci juste avant de couper le micro à son interlocuteur, sans autre forme de procès, et souvent de manière injustifiée… Ahmed Nejib Chebbi, parmi d'autres, fera les frais de cet excès d'autorité. Une autorité et un rigorisme dans le respect des règles qui ne s'illustrera que dans ce cas, car Mustapha Ben Jaâfar ne brille pas par son assiduité (le quart d'heure académique toléré pour les retards peut se multiplier à souhait en Tunisie), ou par le temps de travail qu'il impose à ses collègues, les pauses déjeuner, prière ou règlement de compte, étant légion… sans compter la semaine de vacance pour les célébrations du 14 janvier ou encore une séance ajournée pour cause footballistique. Ajouté à cela les éclipses répétées, le temps d'une sieste ou à l'heure du thé, laissant Meherzia Laâbidi seule, se débattre tant bien que mal, dans la fosse aux lions, Mustapha Ben Jaâfar essuie les critiques sans broncher, et préfère se défaire de ses engagements auprès des médias, plutôt que s'expliquer. Khelil Zaouia et Mohamed Bennour, passés maîtres dans l'art de la langue de bois et ignorant magistralement l'éléphant dans la pièce, s'en chargeront mieux que lui.
Parmi les élus Ettakatol à la Constituante, on s'occupe comme on peut. Karima Souid prend des cours d'arabe et se prête à des examens oraux lors de ses interventions. En plus de cela, elle ne verrait pas d'un mauvais œil une augmentation de salaire et des vacances, une semaine par mois, en France, pour pouvoir visiter ses proches et amis. Lobna Jeribi, quant à elle, a des problèmes de baby-sitter et souhaiterait qu'une garderie soit aménagée au siège de l'Assemblée. Grâce aux nombreuses pauses accordées par son chef de parti, les femmes de l'Assemblée pourront jouer leur rôle de mère à temps plein. Khemais Ksila, qui n'a pas encore démissionné d'Ettakatol, s'attèle quant à lui à sa mise à mort. Et, pour être le porte-parole de toutes ces revendications de la plus haute importance, le groupe parlementaire du parti vient d'élire Mouldi Riahi à sa présidence. Ce professeur d'arabe qui n'a pas su lire correctement le Projet d'organisation provisoire des pouvoirs, signant un chèque en blanc à Ennahdha (de l'aveu de Mohamed Bennour, à Business News, lors d'une conférence de presse), est récompensé pour sa fidélité, les erreurs graves n'étant pas prises en considération dans la grille de promotion d'Ettakatol.


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