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«Dans notre positionnement stratégique lors de la campagne, il n'était pas question d'alliance avec Ennahdha, ni avant, ni après les élections»
L'interview du jour: Khémaies Ksila a claqué la porte à Ettakatol
Publié dans Le Temps le 11 - 02 - 2012

Militant des Droits de l'Homme, il a été obligé de vivre en exil durant une dizaine d'années fuyant la dictature de Ben Ali, Khémaies Ksila a intégré le Parti Ettakatol de Mustapha Ben Jaâfar, après la Révolution du 14 janvier.
Membre de la constituante, ses interventions tranchaient avec la langue de bois. Il vient d'annoncer sa démission d'Ettakatol, tout en se préparant pour une action de groupe, avec l'ensemble des démissionnaires déçus par les positions de Mustapha Ben Jâafar et l'absence de démocratie dans la vie interne du parti. Il s'explique aux lecteurs du Temps.
Le Temps : pourquoi avez-vous claqué la porte d'Ettakatol ?
Khémaies Ksila : il y a eu une rupture totale dans la ligne politique d'Ettakatol avec ses engagements lors de la campagne électorale. Avant les élections du 23 octobre, la position d'Ettakatol se résumait dans le fait que nous n'avons pas d'ennemis, mais des adversaires. Dans notre positionnement stratégique lors de la campagne, il n'était pas question de faire une alliance avec Ennahdha, ni avant, ni après les élections. Après le 23 octobre, nous sommes devenus les alliés d'Ennahdha. Mustapha Ben Jâafar a même parlé d'une alliance stratégique avec Ennahdha, dans l'avenir. Dans les coulisses, les possibilités de listes communes lors des prochaines échéances électorales sont avancées. D'ailleurs, à l'intérieur ainsi qu'à l'extérieur de l'Assemblée Nationale Constituante (ANC), Ettakatol et Mustapha Ben Jaâfar agissent et se comportent avec ceux qui ne sont pas d'accord avec le gouvernement, comme s'ils étaient des adversaires, parfois même plus. Il faut voir la dureté du ton avec laquelle,le président de la Constituante, apostrophait les symboles de l'opposition comme Ahmed Néjib Chebbi et d'autres. De là à la comparer avec la bienséance , souplesse et la bienveillance qu'il affiche avec les représentants d'Ennahdha. C'est flagrant lors des débats. C'était le cas au moment de la discussion de la loi fondamentale de l'organisation provisoire des pouvoirs. Il y avait un texte signé par la Troïka. Sans l'intervention de ceux qu'ils taxent de désobéissance de la majorité des constituants d'Ettakatol qui refusaient de cautionner Mustapha Ben Jâafar et Mouldi Riahi, aucune amélioration n'aurait été apportée au texte initial. Dans ce débat, j'étais très engagé. C'est une prise de position présentée au public à travers de la transmission directe des débats à la télévision. Ettakatol s'est aligné sur les positions d'Ennahdha.

Pourquoi ne pas avoir continué à militer pour réformer Ettakatol de l'intérieur ?

L'absence de démocratie interne est l'autre raison qui m'a poussé à démissionner. Dans la gestion interne du parti, il n' y avait aucune écoute des militants. Il n' y a aucune disposition d'associer les dirigeants locaux dans le bilan de la campagne électorale, ni dans l'élaboration d'une feuille de route claire pour restructurer le parti et avoir une direction qui réflète la volonté de la nouvelle base. Des milliers de militants ont adhéré au parti . La direction de 2009, ne peut agir sans tenir compte de cette nouvelle donne. La direction a préféré opter pour la fuite en avant, en privilégiant la légitimité historique. Globalement les positions, les déviations du discours et l'absence de démocratie interne sont derrière ma démission.

Pourquoi maintenant ?

J'ai pris la décision aujourd'hui, sous la pression des électeurs et électrices, qui me demandaient ce que je faisais encore à l'intérieur du parti après tous ces errements. Leur position m'a poussé à annoncer mon départ et mettre fin à l'hémorragie des principes.

Que comptez-vous faire ?

Je me mets à la disposition d'une dynamique de rassemblement. Je suis en train de discuter avec beaucoup de leadres de la vie publique, des militants syndicalistes, des femmes, des jeunes, surtout des leadres locaux. Il y a une possibilité de « réseautage » de militants qui se démarquent des deux initiatives de rassemblement, celle du PDP, Afek et Parti Républicain, et celle d'Ettajdid, le Parti du Tavail Tunisien et les indépendants du Pôle Démocratique Moderniste (PDM). Il s'agit de créer une dynamique indépendante, qui va se proposer de jouer le rôle de facilitateur de la création d'un grand front républicain et démocratique.

Quel est le défi, aujourd'hui ?

Le défi, aujourd'hui est de savoir comment rallier et concilier les forces républicaines y compris les Destouriens, avec les forces démocratiques et progressistes. Cette réconciliation nous intéresse. Il s'agira de créer un grand front républicain et démocratique. Avec les démissionnaires d'Ettakatol, il ne s'agit pas de créer un Ettakatol 2.
Que pensez-vous des deux initiatives de rassemblement, celle avec le PDP et celle avec Ettajdid ?
Ce sont des initiatives intéressantes. C'est un effort positif. On est passé d'une phase de dispersion pour rejoindre une tendance claire de rassemblement. Ce qui est demandé à ces deux initiatives est de rééquilibrer leur positionnement et discours affichés lors de la campagne électorale et qui étaient derrière l'échec. La solution ne consiste pas à, seulement, dépasser les clivages, c'est surtout le discours qui est à revoir pour rééquilibrer et retravailler. Nous n'avons pas encore vu cet effort et cette réflexion.

Que pensez-vous de l'initiative de Béji Caïd Essebsi ?

Elle est aussi intéressante. Il faut lui donner du temps pour la juger et connaître les personnalités et les forces qui vont traduire ce manifeste sur le terrain. En un mot waiet and see.

Comptez-vous créer un nouveau parti ?

Nous allons créer un mouvement indépendant qui aura pour tâche de mettre sur pied un Comité de contact national unissant toutes les partis intéressés par le front républicain et démocratique. Une conférence nationale ouverte sera organisée avec des rendez-vous clairs jusqu'à ce qu'on réussisse à créer ce front, qui réconcilie républicains et démocrates. Il s'est avéré après le 23 octobre, qu'on ne puisse réussir la transition démocratique sans défendre les acquis républicains et les sauvegarder. Les résultats du 23 octobre ont montré que les acquis modernistes de la société sont en danger.

Que faire ?

Il faut que les forces démocratiques et républicaines s'entendent sur un projet de calendrier social et économique. Il faut orienter le débat sur ces questions, sinon le travail restera élitiste, loin des attentes de notre jeunesse et de nos citoyens. Il ne faut pas laisser les forces obscurantistes imposer leur emprise et agenda. En même temps, il faut être attentif et avoir un oeil sur notre diplomatie.

Que pensez-vous de l'expulsionde l'ambassadeur de la Syrie ?

C'est une décision improvisée prise à la hâte. On aurait pu exprimer notre position à travers les associations et les partis politiques dont Ennahdha, et laisser à l'Etat une marge nécessaire pour l'action diplomatique. Il fallait être plus rationnel et prudent.
Propos recueillis par Hassine BOUAZRA


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