Sortant d'un long silence et d'une passivité inattendue de la part d'une militante des droits de l'Homme face à des violations des libertés et les agressions des journalistes, intellectuels et agents de sûreté, Sihem Ben Sedrine a été invitée aujourd'hui vendredi 3 février 2012 sur le plateau de Shems Fm afin de faire le point sur la situation actuelle dans le pays. Sihem Ben Sedrine a affirmé que la réforme du secteur sécuritaire a été empêchée par l'ancien Premier ministre Béji Caïd Essebsi qui, selon elle, a délibérément bloqué le processus de la réforme sécuritaire bien qu'il ait été bien avancé. Par ailleurs, Mme Ben Sedrine a accusé Lazhar Akremi, ancien ministre auprès du ministre de l'Intérieur chargé de la réforme du système sécuritaire, d'avoir fait en sorte que rien ne change au ministère et d'être à l'origine de la mise à l'écart de Farhat Rajhi, ancien ministre de l'Intérieur. Sihem Ben Sedrine a affirmé d'autre part que de nombreux membres de l'ATCE ont été affectés au Premier ministère, afin de maintenir leur influence sur les médias. Evoquant les infractions aux libertés, commises récemment par les salafistes, Mme Ben Sedrine a critiqué d'une manière assez soft le gouvernement actuel en le qualifiant de laxiste, mais a tout de même ajouté qu'il est "normal que le gouvernement fasse des erreurs !".