Une semaine après les faits, la société Adwya, société cotée sur la Bourse de Tunis, a publié un communiqué annonçant la découverte de la disparition de documents importants de son siège. La société indique qu'il a été constaté la disparition de certains documents archivés et outil de travail (archives administratifs et financiers, archives des analyses de produits, un ordinateur portable du Responsable Technique comportant les plans de l'entreprise, mots de passe du système d'information …). La société précise, étrangement, que ces documents ne revêtent pas heureusement (sic) un caractère confidentiel, ni un quelconque impact pouvant mettre en péril l'activité de la société. La direction générale a immédiatement réagi en sécurisant le système informatique et en déposant une plainte pénale contre le ou les auteurs présumés de ces actes délictuels. La police technique s'est saisie de l'enquête. Sur un autre plan, la société informe que suite à la survenance de mouvements sociaux, des arrêts de travail ont été observés au niveau de la Société ayant abouti à l'arrêt provisoire de la production. Elle précise que les grossistes ont sur-stocké les produits de la Société afin de minimiser le risque d'une rupture de production consécutive aux grèves annoncées. Elle indique qu'elle était entrée en contact avec l'UGTT pour solliciter son intervention afin de l'aider à mettre fin à ces mouvements sociaux. Une réunion a été tenue au siège du Ministère des Affaires Sociales en présence du Secrétaire Général Adjoint chargé du Secteur Privé de l'UGTT, le Directeur Général de l'Inspection du Travail et de la Conciliation. Des pourparlers sont en cours pour aboutir à un arrangement définitif. Adwya conclut son communiqué en indiquant qu'elle s'engage à tenir les actionnaires informés de développement de la situation. Le communiqué laisse perplexe. D'un côté, il y a lieu de s'interroger pourquoi la société a mis une semaine pour alerter ses actionnaires (soit la Bourse) de la disparition des documents après que la presse eut vent de l'affaire (voir notre article à ce sujet). Ensuite, elle indique que les documents disparus ne revêtent pas de caractère confidentiel. Si des mots de passe du système d'information ne revêtent pas de caractère confidentiel, on s'interroge bien ce qui pourrait l'être ! Elle a omis de signaler, dans la foulée, que parmi les documents disparus les signatures scannées de ses directeurs. Mais apparemment, les signatures scannées de directeurs ne sont pas confidentielles non plus. Tout comme les clés USB cachés dans le tiroir d'un directeur. Par rapport au mouvement social, la société a également mis du temps pour en informer le public. On en est carrément arrivé à la suspension de production pour que le public soit alerté ! Pourtant, les grossistes ont déjà sur-stocké les produits. On conclut donc qu'ils ont été préalablement informés ! Pourquoi Adwya minimise-t-elle des actes délictuels qui semblent, a priori, graves ? Pourquoi met-elle une semaine pour en informer le public ? Qu'en est-il réellement de la gravité et de son impact sur la société ? Autant de questions qui demeurent suspendues, tout comme son activité.