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Tunisie L'Ordre des avocats, l'autre cheval de bataille entre islamistes et progressistes
Publié dans Business News le 05 - 03 - 2012

La tenue, lundi 5 mars 2012, de la conférence de presse de Chawki Tebib, Bâtonnier des avocats de Tunisie, a été une malheureuse et triste occasion pour mettre à nu les clivages et différends opposant les avocats entre eux et qui ont pour origine, justement, l'avènement de Chawki Tebib à la tête du Conseil de l'Ordre des avocats.
En effet, dès le démarrage de la conférence, on sentait l'électricité dans l'air. Une grande tension régnait dans la salle de la bibliothèque des avocats au Palais de Justice de Tunis avec une présence massive des avocats et les bousculades à l'entrée, ce qui a empêché les journalistes d'avoir des places assises en vue de pouvoir s'acquitter de la tâche pour laquelle ils ont été conviés.
Du coup, les représentants des médias se retrouvaient debout dans une salle surchauffée au sens propre et figuré du terme. Et le ton était donné par un premier clash, le président de la Section de Tunis, connu pour être proche des courants islamistes et farouche opposant à Chawki Tebib, voulant prendre la parole, en premier, mais le Bâtonnier, le soupçonnant de vouloir «torpiller» la conférence, a réussi à s'imposer et présenter son speech introductif.
Il a commencé par dire que le différend existant au sein de la corporation n'a pas lieu d'être dans le sens où la justice s'est prononcé sur la question de la viabilité de sa candidature et son élection à la tête du Conseil de l'Ordre des avocats et que tout recours doit être porté devant les juges dont les verdicts doivent être acceptés par tous, plus particulièrement et en premier lieu les avocats qui doivent donner l'exemple en la matière.
M. Tebib, estime que la convocation à la tenue d'une Assemblée générale extraordinaire est illégale puisque la liste des signataires de ladite requête, n'est pas claire. «Une liste de fantômes» selon les propres termes du Bâtonnier qui réclame une vérification méticuleuse des noms et de l'authenticité des signatures avant toute validation de l'appel à cette AG extraordinaire.
Passant, ensuite, en revue la situation qualifiée de déplorable de la profession, Chawki Tebib donné quelques chiffres à l'appui de ses affirmations : près de deux mille avocats sur les huit mille que compte la corporation, se trouvent dans un état «au-dessous de la pauvreté», relativement par rapport aux autres. Certains allant jusqu'à accepter de travailler comme aides chez des cabinets assez aisés.
M. Tebib déplore les pratiques des services du Contentieux de l'Etat, qui était utilisé, du temps de Ben Ali et continue à l'être, comme un moyen de chantage dans le sens où il confie les affaires à qui il veut sans la moindre transparence.Outre le fait que les grosses affaires sont confiées aux cabinets de groupes étrangers, sachant que pas moins de 7,5 millions de dinars ont été payés, l'année dernière, à deux sociétés étrangères seulement, dont 5 millions de dinars pour des affaires traitées par ledit Contentieux de l'Etat.
«D'ailleurs, de l'argent a été payé à ces sociétés pour récupérer l'argent volé par les corrompus sous Ben Ali. Or, nous n'avons rien pu recouvrer jusqu'à présent», dit le Bâtonnier en substance avant d'aborder les volets du fonds des impôts pour la formation professionnelle et de la représentation des accusés par un avocat devant le ministère public et le juge d'instruction, ainsi que devant le Conseil de la concurrence et celui de la propriété intellectuelle.
Ces représentations auraient un double avantage. D'abord, celui de garantir les droits de l'accusé même devant le ministère public et les différentes instances juridictionnelles et d'offrir de nouvelles opportunités d'exercice aux avocats, dont notamment les plus jeunes d'entre eux.
Le Bâtonnier aborde, enfin, deux autres thèmes importants. D'abord, la possibilité de recruter des avocats en tant que magistrats au sein des tribunaux au bout de dix ans de profession, permettant ainsi la réciprocité entre les deux corporations puisque les juges ont cette possibilité de passer au barreau, même pour les retraités parmi eux.
Ensuite la nécessité d'associer le barreau à la mise en œuvre des programmes d'enseignement au sein des facultés de droit, surtout que certaines lacunes ont été constatées au niveau de ces programmes.
Fin d'exposé du Bâtonnier. Et au moment de donner la parole aux journalistes pour poser leurs questions, le président de la section de Tunis, Mohamed Néjib Ben Youssef a demandé et eu la parole pour mentionner que la corporation des avocats se trouve dans une crise, partie d'une interprétation controversées des textes, qui s'est transformée en des litiges d'ordre personnel.
M. Ben Youssef, estime que dans l'état actuel des choses, il est presqu'impossible de réunir le Conseil de l'ordre des avocats avant de préciser qu'il a appelé à une réunion de la Section, demain mardi à 11 heures et à celle du Comité national qui aura finalement lieu, vendredi 9 mars 2012 afin d'essayer de parvenir à une solution préservant la structure dudit Comité.
En conclusion, le président de la Section de Tunis a annoncé «qu'il ne démissionnera pas et qu'il ira jusqu'au bout dans cette bataille de légitimité» tout en lançant des menaces, à peine voilées, contre ceux qu'il qualifie de responsables de cette crise.
Et au moment de poser leurs questions, les journalistes se sont plaints des conditions de travail et de couverture, étant donné que la salle était pleine à craquer par les avocats, donnant l'impression qu'il s'agissait d'une Assemblée générale, plutôt que d'une conférence de presse. Ce à quoi, certains avocats présents n'ont pas hésité à traiter les représentants des médias de «mal élevés». Ce fut la goutte qui a fait déborder le vase et les journalistes ont décidé de quitter la salle et de boycotter cette conférence en refusant de poser la moindre question.
Le Bâtonnier, ChawkiTebib, a dû présenter, en son nom et au nom de ses collègues, les excuses de tous les avocats pour cet incident fâcheux. M. Tebib a pu, malgré tout, donner de brèves déclarations à des représentants de la presse audiovisuelle.
Le bras de fer entre les deux «clans» des avocats vient, donc, d'être lancé au grand jour et en direct. La bataille, juridique sur fond de dessous politiques, s'annonce ardue et longue. Mais ce qui est sûr et malheureux est que la corporation est, désormais, divisée en deux. A l'instar de plusieurs autres dont notamment celles des magistrats et des journalistes. Et peut-être, aussi et surtout, à l'image du pays.


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