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Tunisie La présidence déclare la guerre au gouvernement
Publié dans Business News le 25 - 05 - 2012

Cette guerre a pris une tournure vicieuse dans le sens où ce sont les conseillers du président de la République, Moncef Marzouki, qui sont montés au créneau pour critiquer l'action gouvernementale.
Il faut dire que les conseillers du président de la République n'y vont pas de main morte en lançant des flèches acerbes contre le gouvernement.
Adnène M'nasser, porte-parole du président de la République a ouvert le bal et donné le ton, mardi 22 mai 2012, dès l'intitulé de son article « Pour que le gouvernement ne creuse pas sa tombe et la tombe de la Révolution »
Le jeudi 24, c'est Mohamed Chawki Abid, conseiller auprès du président de la République chargé des affaires économiques, qui propose à Hamadi Jebali, chef du gouvernement, une « feuille de route » en six points lui proposant, notamment, la dissolution de son gouvernement et de limoger le Gouverneur actuel de la banque Centrale de Tunisie et de le remplacer par « un haut cadre patriote, honnête et indépendant politiquement ».
Le lendemain, donc aujourd'hui même, vendredi 25 mai, un autre conseiller du président, Ayoub Massoudi en l'occurrence, conseiller principal auprès du président de la République chargé de l'Information, publie un long article intitulé « Non, Standard & Poor's ne punira pas le peuple qui s'est révolté ». Un article plein de propositions aberrantes critiquant l'agence de notation et donnant des leçons économiques et financières, venant de la part de quelqu'un qui n'a aucune formation en la matière. Surtout, il lance des piques aux hauts responsables (sans les nommer) qui ont réagi à la notation de S&P et parmi lesquels figure son « collègue » Chawki Abid. Et dans tout cela, l'obligation de réserve est naturellement jetée aux oubliettes.
D'autre part, le groupe parlementaire du CPR a déposé, il y a dix jours, un projet de loi réclamant la création d'une instance indépendante élue par l'ANC pour assainir la magistrature et la profession d'avocat, alors que ce parti sait très bien que ce projet est en contradiction et fait double emploi avec l'Instance provisoire de la magistrature qui sera élue par les juges pour remplacer le Conseil supérieur de la magistrature. Et il sait très bien que ce projet ne bénéficie pas de l'appui du parti d'Ennahdha.
Autrement dit, le CPR sait que son projet indisposerait son puissant allié et serait, par voie de conséquence, voué à l'échec. Pourquoi, alors, toute cette action absurde ? Une action, faut-il le rappeler, âprement défendue par Samir Ben Amor, conseiller principal du président de la République.
Au point où en sont les choses, il n'est pas à écarter d'enregistrer la publication d'éventuels nouveaux articles du même genre.
A tout cela, s'ajoute l'aveu d'échec prononcé hier sur Al Jazeera, par Abdelwaheb Mâatar, ministre de l'Emploi, issu des rangs du CPR. L'aveu n'est pas fortuit et le fait qu'il vienne de l'intérieur du gouvernement en dit long.
En attendant, donc, l'évolution et la tournure que prendront les événements et les relations entre les deux institutions que sont la présidence de la République et le gouvernement, plusieurs remarques et hypothèses s'imposent.
A quoi rime cette querelle étalée sur la voie publique entre deux parties, censées être des alliées dès avant les élections du 23 octobre 2011, dans le sens où des candidats nahdhaouis s'étaient présentés sur des listes du CPR et soutenus par le parti islamiste ?
Comment expliquer le mutisme de M. Marzouki devant les « déraillements de ses lieutenants au Palais de Carthage, sinon par sa complicité, active ou passive ? En tout état de cause, il est impossible de croire que les conseillers puissent s'exprimer sans l'aval ou sans le consentement tacite de leur « patron » !
Comment expliquer le silence des « barons » d'Ennahdha face à ces piques directes ? Est-ce le préalable d'un orage ? Ou encore, sont-ils en train de préparer la riposte adéquate à un allié, devenu dérangeant, sachant que dans certaines sphères d'Ennahdha, on ne considère pas le CPR comme étant un parti bien structuré, tout en rappelant qu'au départ, lors du démarrage de la campagne électorale, il comptait, à peine sept personnes ?
Comment expliquer la prise d'un tel risque de la part du CPR et de la présidence en lançant des hostilités frontales aux puissants nahdhaouis ?
Peut-on croire que Marzouki and Co se lancent d'ores et déjà dans une campagne électorale précoce et en solo ? Certains n'ayant pas hésité à qualifier les attitudes populistes du président de la République comme étant une campagne personnelle indirecte pour rehausser sa popularité et espérer une prochaine réélection à la magistrature suprême par le peuple. En clair, il veut se démarquer du gouvernement dont l'échec est palpable. Et c'est une suite au départ de plusieurs « lieutenants » du CPR qui, eux aussi, voulaient se démarquer d'Ennahdha.
Dans tous les cas de figure, la guerre est déclarée par le CPR et la présidence de la République en attendant la réplique d'Ennahdha et/ou du gouvernement.
Ceux qui ont déclaré cette guerre ont-ils bien réfléchi aux probables conséquences qu'elle aura sur la gestion des affaires du pays et sur l'image qu'ils sont en train de donner de l'Etat tunisien aux décideurs internationaux ?
Pour sa part, Ettakatol, ou ce qu'il en reste, semble préférer ne pas s'impliquer et opter pour la positon du spectateur en attendant que la situation se décante en faveur de l'un ou de l'autre camp, sachant que vu le rapport des deux forces en présence, l'issue de cette confrontation semble être bien connue à l'avance.
Et dire qu'on nous a laissé entendre, pendant longtemps, que les trois « présidences » se concertaient régulièrement et tenaient des réunions- dîners-hebdomadaires (chaque mardi) pour coordonner leurs positions afin de suivre une politique homogène et cohérente.
Mais, de jour en jour, il s'avère que là aussi, on a menti au peuple qu'ils prétendent représenter et au nom de qui ils prétendent gouverner.
En attendant d'avoir une idée plus précise sur les tenants et aboutissants de cette querelle, c'est la Tunisie et le peuple qui pâtissent de l'instabilité, de la cherté de la vie, de la hausse du taux de chômage et de la précarité dans les régions intérieures défavorisées. Mais, apparemment, il s'agirait là du dernier souci de la présidence qui ne pense qu'à glaner le maximum de privilèges et d'avoir le maximum d'atouts pour garantir son maintien (ou son retour) au pouvoir lors du prochain scrutin définitif. Noureddine HLAOUI


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