Jamais deux sans trois. Pour la troisième fois, l'ancien ambassadeur de Tunisie à Abou Dhabi, Ahmed Ben Mustapha, est débouté dans son procès contre Nizar Bahloul et Business News. L'ancien ambassadeur de Ben Ali reproche au directeur de Business News d'avoir évoqué une affaire non encore traduite devant la justice, à savoir son implication dans le détournement d'une partie des salaires d'agents de l'ambassade et d'un téléphone portable appartenant à l'Etat tunisien. Ahmed Ben Mustapha a été condamné à six ans de prison fin 2010 avant d'être acquitté quelques jours après la révolution. On ignore encore la position du ministère des Affaires étrangères qui n'a jamais fait appel contre cette décision judiciaire, ni pris des dispositions disciplinaires contre les six salariés qui, théoriquement, ont porté une plainte calomnieuse contre l'ancien ambassadeur de Ben Ali. On notera cependant que le ministère ne l'a toujours pas réhabilité dans ses fonctions et que ses accusations contre Abdelwaheb Abdallah et Jalila Trabelsi n'ont jamais été accompagnées de preuves. Et s'il y a procès, on l'évoquera en toute objectivité. Dans ses différentes et superbes plaidoiries, Fethi Mouldi, avocat de Business News, a déclaré que Nizar Bahloul n'a fait que son travail conformément à la déontologie. Il a évoqué l'affaire lorsqu'elle a éclaté, il a publié le verdict, puis il a publié l'annonce de l'acquittement. Il n'a fait ensuite que s'interroger sur les raisons pour lesquelles le ministère des Affaires étrangères s'est tu en s'abstenant de donner les suites qui s'imposent à cette affaire. Me Mouldi a fait remarquer que Business News n'était pas le seul média à avoir évoqué l'affaire de l'ancien ambassadeur de Ben Ali, mais que ce dernier n'a porté plainte que contre notre journal. Abordant un aspect technique de l'affaire, Fethi Mouldi a fait valoir la prescription puisque la plainte a été déposée bien après les délais légaux. Et, encore une fois, dans ce troisième procès, il a obtenu gain de cause. On notera que l'affaire a été évoquée par le site Nawaat, comme les deux précédentes, mais le site ne voit pas utile de parler du verdict, se limitant à parler du procès essentiellement du point de vue du plaignant et de relayer sa version des faits malgré l'absence flagrante de preuves quant à certaines de ses accusations. L'ancien ambassadeur va devoir affronter des recours judiciaires à présent dont notamment ses propos diffamatoires contre Nizar Bahloul dans son dernier article sur Nawaat. Et la justice tranchera, car il y a une différence entre évoquer un procès, comme tout média qui se respecte, et diffamer gratuitement.
