Samir Dilou, ministre de la Justice transitionnelle et des Droits de l'Homme, et Noureddine Bhiri, ministre de la Justice, ont conjointement présidé une conférence de presse qui s'est tenue aujourd'hui lundi 25 juin 2012, au siège du gouvernement à La Kasbah. Figurent à l'ordre du jour, deux points essentiels, l'extradition de Baghdadi Mahmoudi et le transfert des détenus d'El Aouina vers la prison de Mornaguia, deux événements marquant la journée d'hier dimanche 24 juin 2012. Samir Dilou a affirmé que l'extradition de l'ancien Premier ministre Baghdadi Mahmoudi en Libye est une suite logique et une exécution d'une décision déjà prise depuis plusieurs mois. «Il s'agit d'une opération technique administrative. La décision a été prise auparavant et son application était tributaire de notre assurance que le détenu ait droit à un procès équitable et ne subisse aucune atteinte à son intégrité physique ni morale». De son côté, Noureddine Bhiri a rappelé que l'ancien Premier ministre libyen a été arrêté depuis le mois de septembre 2011 et qu'il est accusé de meurtre, incitation au viol, agression, abus de pouvoirs … M. Bhiri a également rappelé que la décision de le livrer aux autorités libyennes émane de deux ordres de la Cour d'appel. Il a affirmé qu'après enquête et investigations, il s'avère que la justice libyenne est tout à fait en mesure de garantir un procès équitable, d'où le passage à l'exécution de la décision d'extradition. En ce qui concerne la réaction du président de la République, M. Bhiri a affirmé : « Avec tous mes respects à M. Marzouki, il reste évident qu'il ne lui incombe pas de statuer sur de telles questions. Il s'agit des prérogatives du chef du gouvernement et c'est lui seul qui peut trancher!». Par ailleurs et revenant sur le deuxième point de la conférence, en l'occurrence le transfert des détenus d'El Aouina vers la prison de Mornaguia, Noureddine Bhiri a affirmé qu'il s'agissait d'une procédure ordinaire et que ces détenus, représentant les symboles de l'ancien régime, sont désormais incarcérés dans la prison de Mornaguia « tout comme n'importe quel autre détenu ». Répondant à une question de Business News concernant un éventuel lien entre ce transfert et le rapport issu des visites de la délégation du Haut commissariat des droits de l'Homme aux Nations Unies (HCDH) aux détenus d'El Aouina, le ministre de la Justice a affirmé ne pas être au courant de telles visites et a démenti l'existence d'un quelconque rapport de ce genre. Et de conclure : «Nous ne cherchons qu'à appliquer la loi et notre devise c'est bien notre loyauté envers les principes pour que tout criminel soit puni».