Des universitaires et chercheurs tunisiens (autochtones et vivant à l'étranger) ont attiré notre attention sur le staff de l'Institut des études stratégiques, rattaché à la Présidence de la République. Cet institut est dirigé, depuis le 17 mai dernier, par Tarak Kahlaoui (photo) qui est un proche de Moncef Marzouki et un CPR notoire. Il bénéficie, pour ce poste, du rang et des avantages d'un secrétaire d'Etat. Ces universitaires qui nous ont contactés ont été grandement surpris de découvrir sur le site internet de l'Institut, que M. Kahlaoui n'a, pour production scientifique, que moins de 10 articles publiés sur son blog ou dans des journaux. Et il n'exhibe sur ce même site aucun article scientifique dans son domaine. « Dans les milieux universitaires et de la recherche, ceci est tout simplement un scandale immense », nous dit un universitaire et chercheur tunisien, enseignant dans un pays du Golfe. Dans le milieu de la recherche scientifique, quand on parle de publications d'articles, on ne parle pas de blogs, de sites, de magazines et de journaux, mais de publications dans des revues spécialisées ayant une notoriété à l'international. Signalons que Tarak Kahlaoui est âgé de 37 ans et a été professeur à l'université de Rutgers (New Jersey) aux Etats-Unis. « Ce type a soutenu sa thèse en 2008 sur un sujet qui n'a rien à voir avec le domaine de la prospective et de l'analyse stratégique, poursuit l'universitaire. Bien sûr, on dira qu'il a fait sa thèse aux Etats-Unis et qu'il a enseigné dans une université américaine. Mais cela ne veut rien dire, car aux USA, il y a des centaines d'universités et il est très facile d'y enseigner », dit-il avant de faire de nouveau remarquer qu'il n'a aucun article scientifique dans son domaine qu'il peut exhiber, ce qui est vraiment louche. Mais la question ne s'arrête pas à M. Kahlaoui (puisqu'il n'y a rien de personnel) et s'étend aux autres membres du staff technique de l'institut des études stratégiques. Le directeur de recherche et des études, Zouheïr Ismaïl, est un illustre inconnu de la part de nos universitaires et chercheurs. Tout ce qu'on sait de lui est qu'il a enseigné dans un institut à Médenine. Quant au responsable du département économique, c'est aussi un inconnu dans le milieu, sans production scientifique connue. On n'y trouve rien, du moins, dans le site. Le dernier membre du staff, Walid Haddouk, est présenté avec une « belle » photo comme chercheur, sans plus. On notera que M. Haddouk a été présent cette semaine à un débat télévisé et il a été présenté comme CPR. Pour nos chercheurs et universitaires, c'est un véritable scandale ce qui se passe à cet Institut dont la mission est de produire des études stratégiques sur l'avenir du pays dans tous les domaines. Pour eux, Moncef Marzouki choisit les personnes en fonction de leur loyauté et non en fonction de leurs compétences. « Les universitaires tunisiens spécialistes des disciplines se rapportant à l'analyse stratégique sont nombreux, mais ils ne sont pas malheureusement du même bord politique que Marzouki », regrette l'un d'eux. Ils n'entendent pas s'en arrêter là. R.B.H. Cliquer ici pour accéder au site de l'IES A lire également : « LA crime » de Tarak Kahlaoui, ce secrétaire d'Etat à la présidence…