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La liberté est appréciée par la connaissance et garantie par la compétence ... Quel rôle de l'université...
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 30 - 04 - 2012


Par Moktar Hamdi*
La liberté et la dignité sont maintenant entre les mains du peuple, qui tient à ce que cette situation se maintienne et se renforce par le gouvernement élu. La prochaine phase de la construction solide et durable qui tarde à démarrer passe obligatoirement, de façon directe ou indirecte, par l'université qui nourrit la société par les valeurs de la rationalité et l'encadre pour retenir les solutions réalistes et mobiliser les moyens les plus rentables.
J'ai écrit dans mon livre édité en 2009 qui parle de la gestion des compétences et de la maîtrise des performances que la liberté est appréciée par la connaissance et garantie par la compétence. Nous devrons être tous convaincus qu'en l'absence de compétences et de bonnes pratiques de gestion à tous les niveaux, nous perdrons beaucoup de batailles qui nous pousseront à supplier les pays de nous venir en aide, en soutien, pour perdre notre liberté !
La croissance quantitative accélérée de nos institutions universitaires a abouti à certains acquis mais, malheureusement, la fragmentation de nos universités en plus petites universités a accentué les problèmes du manque de visibilité et de coordination, du manque de moyens et la gestion injuste des compétences. L'empirisme et le non-professionnalisme restent les pratiques quotidiennes dans la majorité de nos établissements, et leurs performances restent tributaires de la compétence des personnes responsables, en l'absence d'un référentiel qualité !
Dans les lignes qui suivent, nous essayons de soulever certains problèmes liés aux activités de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Nous commençons par citer les points communs, puis les points spécifiques à chaque activité.
L'enseignement supérieur et la recherche scientifique
L'enseignement supérieur, la formation par la recherche et la recherche scientifique au sens large ont des problèmes communs:
Le critère compétence et l'outil qualité n'ont pas été la base de travail et de confiance au sein de nos institutions. La candidature pour des responsabilités doit être une pratique officielle en exigeant certaines formations et certifications en fonction des compétences. Malheureusement, la médiocrité et l'excellence se trouvent mélangées et en l'absence de guides des bonnes pratiques (GBP), vous devinez qui aura le dernier mot...
L'absence d'un conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique (Cnesrs) de coordination et d'arbitrage élu à partir d'une population des enseignants et chercheurs ayant des critères d'excellence (grade, production, rayonnement ...) pour éviter au moins les aberrations et les injustices. Ce conseil doit être équilibré au niveau des spécialités et des régions, et il doit comporter des représentants du milieu socioéconomique pour garantir une gestion rationnelle des ressources humaines, financières et technologiques en fonction des performances planifiées. Malheureusement, le corps universitaire n'est pas représenté dans la société par une organisation forte qualitativement et quantitativement, qui veille à nous défendre en favorisant la compétition et l'excellence, et non le nivellement par le bas !
Le manque de transparence et la non-publication des données relatives à l'évaluation et le financement des structures de recherche et des projets de R&D (Pird, VRR, ...) et de l'amélioration des enseignements ont permis d'aboutir à des situations chroniques d'injustice et de démotivation des enseignants chercheurs. Les mécanismes de financement, leur mode de gestion et la motivation des chercheurs restent les principaux facteurs limitants du développement de nos institutions. De plus, les budgets ne sont que partiellement dépensés ou mal dépensés, à cause de la législation qui ne tient pas compte du facteur temps et de la qualité du service...
Le point faible majeur de notre ministère, c'est qu'il n'a pas un tableau de bord (TDB) pour connaître les compétences disponibles et pour gouverner ses institutions selon des indicateurs adaptés... L'absence d'une concertation continue entre les universités et leur environnement en se basant sur des données statistiques fiable ne permet pas de préparer des parcours de formations, des projets R&D et des collaborations nationales et internationales qui répondent aux besoins des régions du pays. Dans beaucoup de disciplines, l'université est dépassée par le milieu technico-économique, ce qui met en cause l'élaboration de nos cursus de formation et de nos projets de R&D, et par conséquent l'employabilité.
La gouvernance des structures des institutions n'est pas claire et une confusion de la direction et du conseil scientifique qui est censé élaborer des stratégies et prendre des décisions, se limite le plus souvent à un conseil de gestion des ressources de l'institution. En effet, tous les enseignant-chercheurs doivent appartenir à une structure de recherche (UR, LR), d'enseignement (UE) ou de développement technologique (UT) selon un organigramme opérationnel pour pouvoir obtenir un organigramme national budgétable.
L'appartenance de chaque enseignant chercheur au corps universitaire doit être fondée sur des critères d'excellence et du processus de l'amélioration continue : formation, évaluation, classement... avec la publication des résultats des évaluations et des promotions... Ce classement doit être exploité dans la gestion des établissements et des compétences, mais ceci ne conforte pas le plus souvent les partis politiques au pouvoir... Ce qui nous a ramené au premier point (i) ...
L'absence de classements au moins des professeurs universitaires dans leurs spécialités pour la promotion en classes et en professeur exceptionnel (H index, nombre d'encadrement, rayonnement) favorise le nivellement par le bas et neutralise l'ambition. Cette situation est souhaitée par les parties du corps universitaire qui ont des activités sociopolitiques et économiques extra université.
La formation des jeunes a besoin de mettre en valeur nos professeurs éminents à l'échelle internationale pour en faire des modèles de société (selon des critères rationnels : production, rayonnement ...) comme le sport et la culture... C'est un devoir national de faire connaître ces professeurs militants et méritants à la société qui a besoin d'être confortée...
La non-maîtrise de la technologie est le point commun de toutes les disciplines. Il faudrait espérer un jour produire localement nos technologies et arrêter les usages abusifs des équipements importés « jetables » sans maintenance... à cause de l'absence d'ateliers dans les institutions qui créent des emplois et développent la technologie ! Les mécanismes de la relation de l'université avec la formation professionnelle et le milieu socioéconomique doivent être incitatifs pour développer des formations et des actions de développement technologique solide en commun...
L'enseignement supérieur
En ce qui concerne l'enseignement supérieur qui contribue à la formation des cadres et des compétences, il présente les points faibles suivants:
Les disciplines scientifiques et technologiques au sein des établissements universitaires ne vivent pas les mêmes problèmes (manque d'informaticiens et excès dans d'autres disciplines ...). Ces cursus de formation sont livrés à eux-mêmes pour survivre et leur réussite dépend seulement de la qualité des professeurs présents dans l'établissement, sans aucun autre mécanisme de contrôle et d'ajustement ?
La construction des unités d'enseignement nationales (UEN), financée et évaluée par des experts de très haut niveau pour organiser les enseignants en équipes nationales, conforte la hiérarchie entre les collègues et garantit la continuité de la politique de formation (traçabilité, documentation, qualité...).
La légitimité des enseignants basée sur la charge horaire sans tenir compte des autres tâches (encadrement pédagogique et recherche) les oblige à définir des parcours de formation selon leurs devoirs en enseignement et non selon le besoin du marché. Par conséquent, plus il y a de spécialistes et plus ils feront tout pour avoir leurs charges horaires ; et en définitive, le problème du non-emploi de certaines disciplines s'amplifie. Il faudrait sélectionner les professeurs et les impliquer dans des programmes de réforme, de restructuration, de gestion et d'exploitation optimale des ressources de nos universités qui sont non visibles et délaissées... Dans l'état actuel des choses, les heures supplémentaires doivent comptabiliser aussi les tâches de gestion et de réforme des enseignements.
Le problème des horaires est plus grave lorsque ces charges horaires se font au niveau des masters pour former les mêmes spécialistes (biologie, chimie, économie...). La gestion individualisée des charges horaires crée de la ségrégation entre les grades et les générations. Cela se traduit par le non-respect de la hiérarchie et la non-passation des habiletés et des compétences.
Les cursus de formation dans les institutions universitaires ne doivent pas être définis et validés seulement par les enseignants de l'institution, pour éviter l'auto-conservatisme destructeur, surtout dans le domaine des technologies... La création de spécialités par des non-spécialistes ou par des non-compétents se traduit par des parcours avec des contenus superficiels de vulgarisation, et des diplômes qui ne donnent pas de métiers, et ils ne facilitent pas l'intégration des diplômés dans le milieu socio-économique.
Une politique d'amélioration des méthodes pédagogiques et l'introduction des concepts d'autoformation et de plan de carrière ou de projet professionnel doivent avoir lieu au niveau des enseignants et des étudiants, en exploitant la capacité de notre milieu socioéconomique et la coopération internationale.
La recherche scientifique
La recherche académique et la recherche appliquée qui ont acquis une certaine maturité restent limitées par certains points:
Le système de gestion des ressources humaines du ministère est non rationnel (critères subjectifs et empirisme) pour désigner des responsables et des conseillers. Cette approche va se poursuivre malgré la bonne volonté, car il n'y a pas une bonne visibilité des compétences (absence de TDB) qui mérite d'être améliorée... La compétence est devenue une monnaie qui dérange, car notre système est incapable de les mobiliser où, malheureusement, les intérêts politiques restent privilégiées par rapport aux intérêts du pays...
La gestion et la procuration des équipements doivent être gérés dans des politiques plus larges dans l'objectif de renforcer des plateformes qui appartiennent aux centres nationaux... Ces ressources nationales doivent être comptabilisées pour prévoir une stratégie d'utilisation, de maintenance et d'amélioration nationale. Il est temps d'encourager la fabrication des équipements sur place en instaurant des mécanismes d'innovation et de construction. Tous les équipements construits localement, selon un besoin précis, doivent être subventionnés pour former des compétences et réduire l'importation des équipements ...
Les structures de recherche sont souvent formées des camps de concentration des mêmes spécialistes (modèle français). Cela peut être toléré dans les sciences fondamentales mais non dans le domaine des sciences appliquées. L'absence de coordination entre les structures de recherche du même centre de recherche enlève la légitimité de plusieurs centres de recherche. Les centres doivent être nationaux, avec des pôles régionaux qui gouvernent les structures de recherche. Les centres de recherche doivent être formés sur la base des structures, et non l'inverse. Ce qui veut dire que toutes les structures de recherche doivent appartenir à des centres ou des instituts pour garantir la coordination. Cela permet aussi d'éliminer le favoritisme envers les structures des centres de recherche par le ministère en matière de budget, de projets de valorisation de la recherche et de coopération internationale par rapport à ceux appartenant aux universités ?
Les thématiques de recherche sont souvent traitées plusieurs fois à des niveaux différents à cause de l'absence de coordination nationale qui devrait afficher les projets de recherche, les sujets de thèse... Les écoles doctorales actuelles sont simplement des outils administratifs sans efficacité scientifique. Il serait très rentable de payer les membres des commissions de thèse et de master pour bien expertiser les sujets proposés sur une base nationale de données et sur des critères objectifs afin de préserver l'énergie de nos chercheurs et d'éviter des dépenses matérielles et opérationnelles pour des travaux de recherche sans retombées tangibles, et souvent source de conflits et de tensions entre les chercheurs...
La production scientifique et technologique est malheureusement destinée à l'exportation (publication et brevet) à cause de la non-implication du milieu socioéconomique dans la définition des projets de recherche. En outre, cette situation pousse à l'achat d'équipements en vue de garantir la continuité de cette exportation ...
Nos universités doivent être impliquées davantage dans la vie quotidienne pour rationaliser la gestion de nos ressources, afin de les mobiliser en vue de résoudre nos problèmes souvent inconnus ou non analysés... La rationalité de l'université lui donne un rythme plus lent par rapport aux événements comme ceux de la révolution et de la post-révolution : ce qui constitue un facteur limitant du point de vue de son implication et l'anticipation doit être l'approche à adopter pour élaborer des études stratégiques prédictives. Mais son rôle de référentiel, d'arbitrage et de conception reste indiscutable pour contribuer à résoudre des problèmes d'actualité comme l'extrémisme, la délinquance, la constitution... et encadrer la société à trouver des solutions.
Il est urgent d'instaurer des chartes ou des guides de bonnes pratiques (GBP) de tous nos métiers pour définir les obligations, les droits, les habiletés requises... afin d'avoir des métiers respectables et plus faciles à évaluer...
Enfin je demande aux membres de l'Assemblée constituante de discuter l'instauration de guides de bonnes pratiques des métiers dans tous les secteurs.
*(Professeur à l'Insat)


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