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La Tunisie n'est pas une république bananière, mais son président s'y prête
Publié dans Business News le 22 - 07 - 2012

Encore une semaine qui passe avec son lot de scandales qui touchent au prestige de la Tunisie et aux symboles de la République.
Et cela aurait pu être pire puisque Moncef Marzouki ne s'est pas fait signaler, comme de coutume, par un écart particulier lors de son voyage à l'étranger. C'est même tout le contraire. Le président de la République a prononcé un discours à inscrire dans les annales devant l'Assemblée française. Il prononcerait le même en Tunisie, il fédérerait toute la gauche d'un seul coup, tant ses message de conciliation, d'amour, de respect des droits et de l'Homme, étaient convaincants et agréables à entendre. Ah combien on l'aime et combien il nous manque ce Marzouki !
Cette schizophrénie présidentielle devrait être un jour étudiée par nos psys, tout comme celle des fans de Marzouki qui, soudain et comme par magie, ne parlent plus des « déchets de la francophonie » et des « orphelins de la France ».
Mercredi dernier, le sort de Mustapha Kamel Nabli a été scellé. Par le biais de la démocratie. L'opposition, les économistes, les experts et les médias avaient beau dire et alerter qu'il ne faut surtout pas limoger le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, il n'y avait rien à faire. La troïka au pouvoir avait la majorité au parlement et c'est elle qui commande.
De toute façon, le mal est fait bien avant. Une conférence tenue à Tunis, il y a une dizaine de jours, a essayé d'évaluer brièvement l'impact négatif sur l'économie tunisienne de la dégradation de la note tunisienne par S&P et cette polémique de limogeage du gouverneur de la BCT.
Un de nos grands experts a dit la chose suivante : « Si Kamel Nabli est limogé, c'est la catastrophe, car ce sera la mainmise du pouvoir sur nos institutions et la fin de l'indépendance. Et même s'il n'y a pas de mainmise, il y aura toujours la suspicion. Et si Kamel Nabli est maintenu, c'est pire, car ce sera l'incertitude et les agences internationales de notation n'aiment pas l'incertitude. »
Le message n'a pas été reçu, bien entendu, puisque le gouvernement et la présidence ne voulaient rien entendre. D'ailleurs, le représentant du gouvernement a brillé par son absence à cette conférence, bien qu'il ait confirmé sa participation, jusqu'à la dernière minute.
Jeudi dernier, le gros scandale éclate. Le monde politique tunisien, et les observateurs étrangers dans la foulée, apprend que Moncef Marzouki a signé le décret de limogeage une semaine avant que l'ANC ne planche sur la question. Le président de la République se croit au dessus de tous et s'exerce à jouer aux petits dictateurs qui décident ce qu'ils veulent.
Un scandale qui aurait dû pousser Marzouki à démissionner, comme l'a écrit Le Maghreb sur sa Une de vendredi dernier. Malgré cela, il s'est trouvé quelques députés pour lui inventer des justifications. A commencer par Mustapha Ben Jaâfar qui nie l'indéniable et fait taire toutes les critiques par ses sempiternelles phrases « mouch maâqoul, mouch s'hih » (ce n'est pas possible, ce n'est pas vrai).
Il y a eu malgré tout ce coup d'éclat de Mahmoud El Baroudi, le député qui a « osé » crier en plein hémicycle sa désapprobation de ces méthodes d'un président provisoire de République bananière.
Une phrase sur laquelle sauteront les membres de la troïka pour crier au scandale et tenter de nous faire oublier le vrai scandale. « Visiblement, on s'offusque davantage du qualificatif que du fait proprement dit.
Etrange alchimie de la politique politicarde. Les protagonistes sont davantage attachés à la forme dans le langage qu'au formalisme législatif et légal », écrivait notre confrère Soufiane Ben Farhat dans La Presse.
Après avoir méprisé le formalisme vestimentaire et comportemental, le président de la République méprise le formalisme législatif et légal. Ses décrets sont rédigés au stylo et ne portent ni de cachet, ni de numéro de référence. C'est pourtant là le socle de n'importe quelle institution de l'Etat. Si ce socle est secoué, c'est l'Etat qui risque de l'être. Et quand l'Etat est secoué, la phrase de Mahmoud El Baroudi prend tout son sens pour devenir une réalité et non une simple phrase imagée.
Le plus inquiétant est que Mustapha Ben Jaâfar et Hamadi Jebali laissent faire leur partenaire, essaient de le ménager et tentent de le défendre. Le prétexte est de ne pas déstabiliser les institutions de l'Etat. Or, les faits sont là, c'est Marzouki qui déstabilise ces institutions. Ces mêmes institutions qui font que la Tunisie ne soit pas, justement, une république bananière.
Que faire ? Face à des députés qui s'en sont pris à Baroudi et sa phrase, plutôt que de réagir sur le fond, face à des politiques qui assimilent la critique à une attaque contre l'Etat, il y a de quoi s'arracher les cheveux et s'inquiéter sérieusement sur l'avenir de la Tunisie.
Dimanche dernier, Ayoub Massoudi étalait une partie du linge sale de la présidence devant les téléspectateurs d'Ettounissia.
Le président est dans sa tour d'ivoire, isolé, manipulé, désinformé, nous dit-il en substance. Bientôt, Marzouki nous dira « ghaltouni » et on ne le croira pas. Et pourtant !
En février dernier, dans ces mêmes colonnes, dans cette même rubrique, il a été décrit noir sur blanc la situation dans laquelle vit et vivra Moncef Marzouki (cliquer ici pour lire l'article).
Le président de la République est dans une prison dorée, on l'a dit depuis février et cela a valu à Business News d'être blacklistée par la présidence.
Cinq mois plus tard, son ancien conseiller l'avoue en public. C'était dimanche.
Mardi et mercredi, Marzouki était à Paris et il n'était pas moins isolé. Les journalistes et les militants vivant en France, connus pour être critiques à son encontre, ont été interdits de le rencontrer ou de couvrir sa conférence de presse.
Ce sont là les ingrédients classiques d'une république bananière. La Tunisie n'en est pas une et ne doit pas le devenir, même si son président s'efforce pour qu'elle le devienne.


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