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Gouvernement - UGTT : Guerre de positions avant la confrontation ?
Publié dans Business News le 01 - 08 - 2012

Nul ne s'attendait à ce que le sit-in, contre le directeur général de l'hôpital Hédi Chaker à Sfax, qui a commencé en février 2012, débouche sur une situation aussi complexe avec des arrestations de syndicalistes, une escorte militaire permanente pour le directeur général de l'hôpital et, surtout, une tension palpable entre le gouvernement et la centrale syndicale, alors que le débat bat son plein autour de l'initiative de l'UGTT, visant à assainir l'environnement sociopolitique. Plusieurs responsables syndicaux ont crié au complot contre la centrale syndicale. Qu'en est-il ?
La situation sociale est certes très tendue ces derniers jours. Il suffit de signaler la série de grèves tournantes décidée, samedi 28 juillet dernier par la commission administrative de l'Union régionale de Sfax, et programmée à partir d'aujourd'hui, pour comprendre l'ampleur du malaise à Sfax suite à l'arrestation des syndicalistes.
L'UGTT soutenue par la société civile (avocats, militants des droits de l'Homme, etc.) crie à la « pénalisation d'un contentieux professionnel », ce qui constitue « une atteinte à la liberté syndicale ».
La centrale syndicale accuse le gouvernement d'obstination dans la recherche d'une solution sécuritaire à un différend syndico-politique. Belgacem Ayari, secrétaire général adjoint de l'UGTT, parle carrément de « volonté de nuire à l'action syndicale », en associant l'affaire de Sfax à celle de la retenue des trois jours de salaire suite à la grève des instituteurs, pour « affaiblir la détermination des syndicalistes », a-t-il accusé.
Côté syndical, on ne dissocie pas l'affaire des instituteurs de celle des syndicalistes de Sfax et on crie au complot contre l'organisation syndicale, « pilier et protectrice du processus révolutionnaire », n'a-t-on cessé de proclamer à la place Mohamed Ali.
Du côté du gouvernement, le ministre de la Santé, Abdellatif Mekki, a souligné que l'administration a fait preuve de beaucoup de patience face aux dépassements perpétrés par certains employés sous couvert de l'action syndicale. « Nous avons essayé d'entreprendre avec eux plusieurs concertations, en vain car ces pseudo-syndicalistes ne cherchent pas à dialoguer », a précisé le ministre en substance, ajoutant que « l'administration n'a fait qu'appliquer une décision de la justice en usant de la force publique, ce qui est dans le cadre de ses prérogatives ».
Abdellatif Mekki a même accusé les sit-inneurs de « chercher à protéger des responsables corrompus car le directeur général avait ouvert une vingtaine de dossiers de malversations ».
Au ministère de l'Education, un porte-parole de l'administration, Mohsen Jelassi, a rappelé que « la décision de retenir les journées de travail pour les grévistes a toujours existé ». « Les syndicalistes savent que c'est la règle et s'assument, convaincus que le sacrifice est nécessaire pour parvenir à obtenir des acquis », a-t-il expliqué.
De tels propos ont poussé Tahar Dhaker, secrétaire général du Syndicat national de l'enseignement primaire, à considérer comme « révoltant » qu'un responsable de l'administration de la révolution rappelle des pratiques qui étaient en cours sous le régime déchu. « De tels responsables ne sont pas en harmonie avec les principes de la révolution du 14 janvier et doivent dégager », a-t-il souligné.
Mais, au-delà des détails, le différend autour de l'hôpital de Sfax n'est que le reflet, décalé dans le temps, d'un bras de fer observé dans la période suivant le 14 janvier 2011, dans certains établissements publics, entre l'administration et le syndicat en rapport avec « les anciens dossiers de malversations ». Plusieurs établissements ont connu de tels incidents. Il y a eu même des affaires devant la justice en rapport avec ces « Dégage ». Pourquoi le problème de l'hôpital de Sfax a pris une telle ampleur ?
Trois dimensions existent dans ce dossier. D'abord, les représentants du personnel veulent avoir un avis dans la désignation des dirigeants de leur établissement. Ensuite, le gouvernement cherche à faire respecter son autorité de désignation, d'autant plus que ce n'est pas la Troïka qui a nommé ce responsable. Enfin, le gouvernement ne saurait accepter l'argument du syndicat de l'hôpital qui demande le départ du directeur, accusé d'être « nahdhaoui ». Or, l'appartenance politique doit rester en dehors de l'administration, supposée être apolitique. Donc, comment faudrait-il agir pour sortir de cette impasse sans beaucoup de dégâts collatéraux ?
En analysant les arguments des uns et des autres dans ce différend, il ressort qu'il s'agit plutôt d'une guerre de positions que de l'annonce d'une confrontation. D'un côté, le gouvernement veut que ses décisions soient respectées et il ne peut laisser faire les dérapages d'une manière indéterminée.
« Il arrive un moment où il faut dire STOP aux excès pour que l'autorité de l'Etat puisse être rétablie », a expliqué le sociologue Tahar Chagrouche. « Le choix de l'administration de rétablir son ordre aux dépens de l'UGTT repose sur deux raisons. D'une part, il peut se prévaloir d'avoir défié une institution forte pour faire respecter son autorité. Les autres ne sauraient que retenir l'exemple. D'autre part, la centrale syndicale est rationnelle dans ses réactions et il n'y a pas de risque de dérapage », a-t-il précisé.
En guise d'alternative possible, le sociologue ne voit que le compromis : « Il n'y a pas de gagnant et de perdant dans un tel bras de fer, surtout que pour le cas d'espèce, il s'agit d'un établissement offrant un service public. Le directeur général ne saurait poursuivre sa mission dans cette boîte au milieu d'un environnement aussi tendu car on ne peut tourner la page comme si rien ne s'était passé. Le sens du dialogue doit prévaloir pour l'intérêt des citoyens ».
Pour ce qui est de la relation entre le gouvernement et la centrale syndicale, « je pense que, là aussi, on ne saurait prévoir qu'un dégel », a-t-il annoncé. « Aucune partie n'a intérêt dans une confrontation dont l'issue est incertaine en cette phase délicate de l'histoire de la Tunisie », a affirmé Tahar Chagrouche.
En effet, le gouvernement n'a pas bien assis son autorité sur les rouages du pays. Il a encore besoin d'institutions à l'image de la centrale syndicale. Il veut juste la remettre à l'ordre. De son côté, l'UGTT veut garder une place sur l'échiquier politique. Donc, l'un et l'autre ont plutôt besoin d'un compromis plutôt que d'une confrontation.
Cette tension n'est là que pour jauger les forces de chacun en vue d'une possible confrontation ultérieure.


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