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Trop d'affaires d'argent en très peu de temps
Publié dans Business News le 20 - 08 - 2012

Les élus et membres de la troïka ne sont là que depuis huit mois et les affaires liées à l'argent ne cessent de se multiplier.
Sous Ben Ali, on reprochait à la presse de ne pas avoir jeté la lumière sur ce type d'affaires, mais on constate là que même quand la presse en parle, le pouvoir fait ce qu'il a projeté de faire, sans se soucier de ce qu'en disent les médias, les ONG et la société civile.
Peu importe les preuves présentées, on dément systématiquement et on trouve toujours un bouc émissaire à qui l'on colle la publication de ces informations qualifiées de mensongères et diffamatoires.
Le pouvoir en place adopte la stratégie de la fuite en avant, visant un but bien déterminé. Jusqu'à quand ?
La dernière affaire en date est celle de Belgacem Ferchichi, haut cadre d'Ennahdha, conseiller du chef du gouvernement et illustre inconnu du grand public, sa nomination étant passée en catimini. Cette affaire a éclaté la veille de l'Aïd et celui qui a vendu la mèche s'appelle Nicolas Beau, un journaliste français possédant des sources bien informées en haut lieu dans la galaxie sécuritaire française.
Comme tout journaliste, Nicolas Beau n'est pas à l'abri de l'erreur et de la manipulation. Mais pour l'exemple qui nous intéresse, ses sources peuvent être considérées comme très fiables.
Le journaliste révèle que M. Ferchichi a été arrêté par la police française des frontières en possession de grandes sommes d'argent et se demande s'il n'y a pas une affaire de blanchiment d'argent.
Juste après, sont dévoilés sur les réseaux sociaux des documents révélant des histoires assez intéressantes sur la nébuleuse islamiste en matière de financement.
Ennahdha, par le biais de son service de presse, confirme à moitié l'information de Nicolas Beau en avouant l'arrestation de Belgacem Ferchichi, mais en mettant cela sur le compte d'un mandat d'Interpol sorti des oubliettes. Vérification faite, le démenti est démenti puisqu'il n'y a point de mandat d'Interpol ciblant le conseiller du chef du gouvernement.
Quelques heures plus tard, le communiqué d'Ennahdha est démenti une deuxième fois par le biais de l'intéressé lui-même qui rejette les accusations en bloc. Il n'y a point d'arrestation, point de transport de fonds. A l'entendre, il n'y a que manipulation et surenchères. On aurait bien cru la version de Belgacem Ferchichi, s'il n'y avait pas le communiqué d'Ennahdha, s'il n'y avait pas Nicolas Beau et s'il n'y avait pas d'antécédents en la matière dans sa famille.
Hélas pour lui et pour sa famille, les démentis d'Ennahdha ne sont plus crédibles. Meherzia Laâbidi leur a porté un sérieux coup en osant nier une information publiée dans le Journal officiel. La même information publiée quelques semaines plus tôt par la presse et vigoureusement démentie.
A force de démentir ce qui est vrai, les gens finissent par ne plus vous croire. Il suffit de laisser le temps au temps pour que l'on s'aperçoive qui dit vrai et qui dit faux.
C'était le cas avec la question des salaires des députés de l'ANC. Quand l'information relative à leur salaire a été révélée, les élus d'Ennahdha se sont empressés pour nier en bloc. Il a suffi de quelques jours pour que le pot aux roses soit découvert.
Quand la rémunération de Meherzia Laâbidi a été révélée, la vice-présidente de l'ANC s'est empressée de démentir. Il a suffi de quelques semaines pour que son salaire paraisse au JORT.
Quand l'histoire des 750 millions de dinars a été révélée, le gouvernement s'est empressé de démentir. Il a suffi de quelques semaines pour qu'un membre démissionnaire du gouvernement dévoile un des secrets des conseils ministériels.
L'histoire de M. Ferchichi est, pour le moment, démentie, mais il est à parier que les jours qui viennent vont apporter leurs lots de révélations appuyées par des preuves solides.
Si l'information du transport illicite de fonds est avérée, il y a de quoi s'inquiéter sérieusement sur ce qui se trame actuellement. Il y a de quoi se rappeler la campagne mise en place contre Mustapha Kamel Nabli, gouverneur limogé de la Banque centrale de Tunisie. Il y a de quoi s'interroger sur la destination de ces devises exportées de la Tunisie. Il y a de quoi s'interroger sur cet argent qui circule dans les mosquées, les meetings, les associations dites de bienfaisance, les prières géantes…
Quand ils se sont sentis menacés, les principaux dirigeants d'Ennahdha ont pris la poudre d'escampette et ont fui à l'étranger. Comment et avec quoi ont-ils vécu vingt ans durant ? Cela fait partie des nouvelles questions taboues en Tunisie.
Ces mêmes dirigeants s'attendent-ils à une éventuelle défaite et préparent dès maintenant un trésor de guerre en devises ? L'affaire de Belgacem Ferchichi (si elle est avérée) laisse croire cela.
Aujourd'hui, on sait que les 89 élus d'Ennahdha ont droit - ou disposent - de passeports diplomatiques. En clair, ils ne font l'objet d'aucune fouille et d'aucun contrôle de douane à la sortie des frontières.
Les ingrédients autorisant la suspicion sont réunis. Rien qu'avec les histoires dévoilées par les médias, il y a de quoi être suspect. Et tout cela a été accompli en huit mois ! Ne parlons pas des histoires soigneusement dissimulées et encore ignorées par le public.
Depuis le 14-janvier, les projecteurs ne sont braqués que sur l'argent dérobé par la famille Ben Ali. D'anciens hauts cadres de l'Etat sont détenus en prison pour des histoires ridicules. On parle trop des listes noires et de la corruption sous l'ancien régime.
Il est peut-être temps de s'occuper du présent et de l'argent qui circule actuellement. L'argent supposé dérobé par Ben Ali est déjà dérobé, occupons-nous de ce qui ne l'est pas encore et qui commence à s'envoler sous nos yeux.
Il y a suffisamment de signaux précurseurs et trop d'histoires ébruitées d'argent pour que les «gardiens du temps et de la morale » et les « protecteurs de la révolution » réagissent et exigent des comptes à nos gouvernants. Tant qu'ils sont encore là.


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