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Tunisie Mise à nu des ballons d'essai et des démentis de la troïka
Publié dans Business News le 30 - 07 - 2012

Une des stratégies, voire tactiques, privilégiées de la Troïka, plus particulièrement d'Ennahdha, dans la prise des grandes décisions est cette manie d'agir en catimini tout en lançant des ballons d'essai afin de tester l'ampleur des réactions de la classe politique, de la société civile et de l'opinion publique, via les réseaux sociaux et les médias.
Ce fut le cas, par exemple, de l'inscription ou non de la Chariâa dans l'Article I de la Constitution, de l'augmentation des salaires des membres de l'Assemblée nationale constituante (ANC) et, actuellement, de l'indemnisation des anciens prisonniers amnistiés. A chaque fois qu'il y a polémique, elle se précipite pour démentir la rumeur ou le média.
Et à chaque fois, le ballon d'essai s'avère bien réel. Et à chaque fois, la période entre le lancement du ballon d'essai et l'annonce officielle de l'événement est exploitée pour que les auteurs du projet peaufinent leurs réponses et leurs argumentations afin de faire passer la pilule.
Avec la question des indemnisations, la pilule est grosse et sera dure à avaler au vu de l'énormité de la somme à « offrir » à ces anciens prisonniers qui n'ont pas été détenus pour des causes nationales, mais pour leur lutte en vue de prendre le pouvoir et remplacer l'ancienne dictature par une autre de type religieux.
Pourtant, les militants des courants progressistes et démocratiques, qui ont lutté et combattu pour plus de démocratie, plus de liberté et plus de respect des droits de l'Homme, n'ont jamais réclamé de contrepartie matérielle. Ils l'ont dit et crié tout haut.
Il est à souligner, en effet, que les représentants d'Ennahdha à la Constituante, plus précisément son chef de bloc, Sahbi Atig, avait démenti, il y a quelques semaines, avec énergie et véhémence les propos de Samir Bettaïeb sur cette question d'indemnisation en le défiant en ces termes : « Vous avez quelque chose par écrit ? Comment pouvez-vous baser votre analyse sur des rumeurs ?».
Il a fallu que le ministre des Finances claque la porte du gouvernement pour que cette histoire éclate au grand jour et que tout démenti devienne impossible. La question a été même débattue, à trois reprises, en réunion du conseil des ministres sans que l'opinion publique n'en soit mise au courant.
Et comme d'habitude, un communiqué de la présidence du gouvernement provisoire, suivi d'une déclaration de Samir Dilou n'ont ni confirmé ni infirmé les révélations de Houcine Dimassi, faisant persister le flou malgré l'importance de l'affaire et de son impact sur les finances de l'Etat.
Pourtant, la vraie confirmation crédible, est celle sortie de la bouche de l'influent Habib Khedher, membre de la Constituante. Lors d'un meeting qui fait le buzz sue les réseaux sociaux, le constituant affirme, tout en criant, que la question des indemnisations des anciens prisonniers amnistiés, est prioritaire et qu'elle sera votée par la Constituante.
« Le dédommagement moral et matériel est nécessaire et il sera versé aux personnes et aux familles concernées en intégralité. Et si les caisses de l'Etat ne le permettent pas en totalité, dans l'état actuel des choses, ils auront, au moins, une tranche avant la fin de l'année 2012 en cours », a-t-il lancé, en substance et avec arrogance.
Il va sans dire que le chiffre de 750 millions de dinars, avancé à l'époque, s'est avéré très en deçà de celui réel qui s'élève à plus d'un milliard de dinars comme l'a indiqué l'ancien ministre des Finances qui est la personne la mieux placée pour donner la réelle ampleur du montant de cette « transaction ». Samir Dilou dément ce montant et refuse de donner quoi que ce soit de précis.
Ainsi, le gouvernement, dominé par Ennahdha, a eu beau cacher son jeu, la vérité a fini par éclater de la bouche d'un ministre « n'appartenant » à aucun parti. Il a eu le courage et l'audace de crier tout haut ce que les autres pensent tout bas : « le gouvernement de Hamadi Jebali se comporte d'une façon arbitraire, prend ses décisions sans consultations ni concertations avec les parties prenantes concernées », assure t-il.
Les décisions importantes et déterminantes pour l'avenir du pays sont donc prises, sans l'avis des experts et des spécialistes, mais grâce à la « dictature du vote ». Il est vrai que le vote est, normalement et théoriquement, l'illustration parfaite de l'esprit démocratique, mais dans le cas d'espèce, ce moyen est devenu un outil exploité, sans discernement, pour imposer la loi du plus fort. L'ANC étant devenue une sorte de jungle où les élus d'Ennahdha font et imposent leur loi.
Les membres de l'opposition ont beau discuter, intervenir, argumenter et faire prévaloir le bon sens, rien n'y fait, puisque c'est le vote qui tranche.
C'est à croire que les débats sont devenus inutiles du moment que le « noir » sera décrété comme étant « blanc » grâce à la magie du vote.
Cette situation a été parfaitement illustrée lors de la nomination de Chedly Ayari en tant que nouveau gouverneur de la BCT. Même si les députés d'Ennahdha n'en étaient pas convaincus – et ils l'ont indiqué -, le vote a donné raison au candidat de Mustapha Ben Jaâfar, « préservation des coalitions oblige », comme l'a dit en substance Lotfi Zitoun.
A ce même propos de la question des indemnisations, il s'avère, selon l'aveu de Mohamed Abbou, qu'il s'agit d'un projet de loi du CPR. Pourtant, les Tunisiens ont cru que le CPR avait fini par retrouver sa lucidité après l'intervention remarquable de Samia Abbou fustigeant l'appui d'Ennahdha à Chedly Ayari.
Les scandales et les prises de décisions arbitraires et contraires à l'intérêt national de la Tunisie et des Tunisiens se multiplient puisqu'elles sont décidées dans un esprit partisan et sur mesure en faveur de catégories bien ciblées, le tout pour des considérations électoralistes, désormais claires.
Ennahdha prouve, encore une fois, qu'il veut profiter, largement, d'une conjoncture transitoire pour mettre en place tous les atouts, politiques, juridiques et populaires, l'objectif étant de garantir son succès lors des prochaines élections définitives, sans oublier le manque, voire l'absence de véritables compétences au sein du gouvernement, dont les membres ont été choisis pour leur couleurs politiques et le nombre d'années passées en prison.
Des considérations subjectives et loin de tout caractère rationnel, ce qui empêche de traverser, avec les moindres dégâts possibles, cette période transitoire délicate et, conjoncturellement, difficile et délicate.
En effet, les dernières bavures, allant de l'extradition de Baghdadi Mahmoudi à l'annonce du projet de loi sur les indemnisations, en passant par la crise à la tête de la Banque centrale, ne plaident nullement en faveur de la crédibilité dans la gestion des affaires du pays. Au contraire, tout laisse entrevoir, comme l'a mentionné Houcine Dimassi, que la Tunisie est entrée dans un engrenage de difficultés et d'incertitudes, notamment auprès des hautes instances économiques et financières, plus particulièrement les agences internationales de notation.


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