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Détournement halal de l'argent public
Publié dans Business News le 12 - 08 - 2012

147.958 dinars. Tel est le montant dépensé par le Congrès pour la République (CPR), parti du président de la République, durant la campagne électorale. De ce montant, l'Etat tunisien a participé pour 147.840 dinars. En clair, on nous dit que les contributions des militants du CPR pour la campagne électorale n'ont été qu'à hauteur de 118 dinars. Un montant auquel auraient également participé les hommes d'affaires estampillés CPR. Hommage sincère à ceux qui croient à cette histoire. Passons…
Des 147.840 dinars accordés par l'Etat (donc le contribuable), le CPR n'a rien pu justifier. La raison invoquée selon Hédi Ben Abbès, porte-parole du parti présidentiel (in Maghreb du 10 août) : ils ont perdu le registre délivré par l'Instance supérieure des élections et dans lequel ils devaient inscrire toutes les dépenses en y joignant les preuves requises. Hommage sincère à ceux qui croient à ce beau conte.
Sous d'autres cieux, cela aurait fait gros scandale à la Une des journaux sous le titre « le parti présidentiel épinglé pour détournement de l'argent public ». En Tunisie, cela n'émeut pas grand monde.
Et si c'était un autre parti que le CPR qui aurait dépensé autant d'argent, sans pouvoir présenter de justificatifs, le CPR serait monté sur ses grands chevaux pour dénoncer le blanchiment d'argent, la corruption et les pratiques mafieuses du régime déchu appelant à mettre tout de suite en prison le SG du parti qui a osé dépenser l'argent public sans le justifier.
Mais puisque c'est le CPR, on s'en tire avec 5.000 dinars d'amende.
Le même CPR, que dirige actuellement Mohamed Abbou, grand défenseur auto-proclamé de l'anti-corruption et de la transparence.
M. Abbou oublie juste de signaler que la défense des pratiques douteuses s'arrête quand cela touche son camp.
De belles paroles qui n'engagent que ses fans et supporters et ils sont nombreux. Et ils seront encore plus nombreux les prochains jours, grâce à l'appui d'Ennahdha dont les militants ont reçu la discrète consigne de soutenir (tout aussi discrètement) celui qui sera probablement candidat à la présidence de la République. Le lobbying a commencé, en témoigne le dernier numéro d'El Fejr, organe d'Ennahdha, qui lui consacre sa Une avec des propos censés rassurer les futurs électeurs.
Pour quelque temps, Mohamed Abbou et le CPR vont cesser la chasse à l'emploi fictif pour se consacrer à la chasse aux pigeons. Hommage aux pigeons.
L'affaire semble juteuse et nous ne voyons là que la partie visible de l'iceberg. Le CPR reçoit 147.840 dinars, ne justifie rien et s'en tire avec 5.000 dinars d'amende. Une amende dont il s'acquittera avec la prochaine contribution de l'Etat lors des élections à venir.
L'autre CPR, Samir Ben Amor, conseiller à la présidence de son état, avocat et grand militant malgré ses zéro jour de prison, s'en tire parfaitement avec les dépassements. Il se fait voler sa seconde voiture, que l'Etat a mis à sa disposition, par un membre de sa famille et s'en tire avec quelques phrases dans l'émission de Naoufel Ouertani.
Un autre CPR qui crèche à la présidence, Imed Daïmi, a un frère. Celui-ci a une association qui signe de juteuses conventions au siège de la présidence du gouvernement avec des Etats étrangers et cela n'émeut personne.
Et dire que malgré toutes ces casseroles, Mohamed Abbou ose claquer la porte du gouvernement prétextant qu'il n'a pas pu ouvrir les dossiers de corruption et participer à faire cesser les pratiques mafieuses.
Juste une question à si Mohamed Abbou : quels qualificatifs donne-t-il à ces pratiques du CPR citées ci-dessus ? Si la question est difficile, je la reformule, quelle est sa définition des pratiques mafieuses et douteuses ?
Je saute du coq à l'âne pour m'arrêter sur les propos de Meherzia Laâbidi relatifs à sa rémunération brute de 10.700 dinars payée en devises. C'est un "média de la honte" qui le prétend, le Journal officiel de la République tunisienne en l'occurrence.
Au départ, elle a démenti en bloc, mais elle ne se doutait pas que même les pigeons ont un degré minimum d'intelligence. Elle a dû se rétracter le lendemain pour essayer de justifier cette rémunération passée en catimini dans les bureaux de l'ANC. Elle déclare qu'elle voyage en moyenne trois fois par mois en France et que sa rémunération suffit à peine à couvrir ses besoins.
C'est faux, car elle doit en théorie être présente trois semaines sur quatre à Tunis, au moins. Et à ce titre, elle n'a pas (ni les autres députés de l'étranger) à recevoir 100% de son salaire en devises.
Quant à ses voyages fréquents, qu'elle présente son passeport avec des cachets prouvant une moyenne mensuelle de trois sorties du territoire, soit 21 cachets depuis décembre dernier.
Elle dit que cette décision est prise suite à une demande collective des 18 députés de l'étranger et ceci est mis en doute. En témoignent les propos de Nadia Chaâbane, élue PDM qui déclare que les élus du PDM s'étaient mis d'accord pour s'en tenir aux premières indemnisations, «avec éventuellement des primes d'hébergement en raison du coût pour le budget de l'ANC de l'hébergement à l'hôtel pour les élu(es) venant de loin ». Nadia Chaâbane s'indigne du manque de concertation et de l'absence de transparence qui ont précédé la décision publiée dans le JORT d'augmenter les salaires et les primes.
Meherzia Laâbidi dit que les anciens députés recevaient des remboursements de frais de plus de 3.000 dinars, c'est totalement faux, ils ne recevaient pas plus que 2500 dinars nets par mois en tout et pour tout.
Mme Laâbidi a été la cible d'une campagne de dénigrement qui a frisé l'odieux et c'est fort regrettable. Mais à qui doit-elle en vouloir ? A elle-même ou à ses électeurs qui ont cru en elle et qui découvrent, éberlués, que de pareilles décisions touchant à l'argent public se négocient en secret ? Que ses démentis farouches d'il y a quelques mois s'avèrent trompeurs ? Que les élus de la Nation profitent de leur position pour se servir (légalement) ? Que cette histoire de rétribution vient juste après une autre histoire liée à l'indemnisation ?
Le vrai problème n'est pas en la rémunération de Mme Laâbidi en soi (malgré l'indécence du montant), mais par la manière secrète avec laquelle elle est passée. Idem pour la question de l'indemnisation. Il n'y a eu aucun débat public à ces sujets, il n'y a eu aucun échange d'opinions, comme si la chose publique ne regarde que les hommes politiques. C'est ce secret qui cultive le doute et c'est ce doute qui tue la confiance. C'est ce manque de transparence qui révolte. Ce sont là des pratiques anciennes de l'ancien régime et tout le monde connaît le résultat final de ce type de pratiques que la troïka perpétue, avec ou sans mauvaise foi. Et malgré le scandale,les pratiques n'ont pas cessé puisqu'on ignore encore les rémunérations de Mustapha Ben Jaafar, de Moncef Marzouki ou Hamadi Jebali et on ignore qui les décide, comment et où.
Les différents acteurs de la troïka (militants, élus et gouvernants) ne cessent de parler depuis des mois de transparence, de légalité, d'honnêteté et d'intégrité. Or, on ne cesse de découvrir, au fil des jours, une gestion aléatoire (pour ne pas dire douteuse) de l'argent public. Un registre des comptes perdu, des indemnisations débattues en conseil des ministres, des augmentations décidées en catimini…
Que l'on oppose sa bonne foi et son inexpérience pour justifier un écart, cela passe.
Mais quand ces écarts et les cachoteries se multiplient, cela invite (chacun selon son positionnement) à s'interroger, à douter, à crier au scandale ou, carrément, à accuser les gouvernants de détournement de l'argent public.
Les faits sont là, nos gouvernants prétexteront ce qu'ils voudront, mais ils ont et auront des comptes à rendre.


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