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La Tunisie humiliée par ses enfants salafistes
Publié dans Business News le 14 - 09 - 2012

« Ce sont nos enfants. Ils annoncent une nouvelle culture. » Les mots de Rached Ghannouchi à propos des salafistes sont inoubliables.
C'est indéniable, le président du parti islamiste Ennahdha n'a jamais mesuré le danger certain de ces salafistes libérés de prison après la révolution et laissés en liberté, malgré tous les crimes et délits commis tout au long de ces derniers mois.
D'ailleurs, d'après les images diffusées par les satellitaires, on reconnaît même un de ces salafistes condamnés dans les attentats de Soliman.
Il y a quelques jours à peine, Moncef Marzouki, ancien défenseur des Droits de l'Homme, se lamentait sur Le Figaro de l'image désastreuse de la Tunisie dans les médias occidentaux.
Quelque temps auparavant, il accusait, ainsi que plusieurs ministres, les médias tunisiens de véhiculer une image faussée et négative de la Tunisie.
Pour aujourd'hui, vendredi 14 septembre 2012, les télévisions tunisiennes (publiques et privées) ont fait un pas en arrière pour ne rien diffuser des attaques de l'ambassade américaine à Tunis. Durant l'affrontement, il n'y avait que des documentaires et chansons sur nos télés alors que les Jazeera, France 24 ou la BBC faisaient du direct depuis l'ambassade.
Marzouki et les ministres tunisiens devraient chercher, désormais, un autre bouc émissaire pour justifier leur incompétence et la sale image que traîne la Tunisie. La honte que trainera la Tunisie de ne pas avoir pu sécuriser une ambassade étrangère dont l'assaut était prévu depuis au moins deux jours.
Pourtant, force est de constater que les forces de l'ordre étaient massives ce matin devant et autour de l'ambassade (voir notre article à ce sujet).
Juste après la prière hebdomadaire du vendredi (vers 14 heures), les salafistes quittaient par centaines les mosquées pour se diriger à pieds, en pick-up et en voitures, vers les Berges du Lac, 6 kilomètres au nord de Tunis.
Ces salafistes étaient « escortés » par les forces de l'ordre comme nous avons pu le constater de nous-mêmes aux abords de la Z4 au niveau du siège de l'ancien RCD.
Le boulevard devant l'ambassade était déjà coupé à la circulation (dans le sens vers Tunis) depuis ce matin et ce à plus de 500 mètres. On a déjà placé les barbelés pour couper toute la route avant que la prière hebdomadaire ne commence. Et depuis ce matin, comme nous avons pu le constater, il était impossible aux piétons d'accéder à l'ambassade.
Comment expliquer alors que ces salafistes aient pu réussir leur objectif et dépasser les barrages de centaines de policiers, vans, fourgons, bus et même des chars ? La question est sérieusement posée surtout si l'on constate la facilité déconcertante avec laquelle les assaillants ont pu envahir les locaux de l'ambassade des USA, pourtant censée être le lieu le mieux protégé du pays.
En effet, il a fallu, à peine une heure, pour que les salafistes deviennent maîtres de la situation après avoir, d'abord, déjoué les premiers obstacles, en l'occurrence les fils barbelés, avant de s'approcher, progressivement et rapidement de l'enceinte de l'ambassade dans un mouvement de flux et de reflux.
Et, enfin, dans un mouvement de grande confusion et de panique, les choses se sont rapidement dégradées avec des lancements de pierres, de cocktails Molotov, des tirs intensifs de balles en caoutchouc et des jets de bombes lacrymogènes… Ensuite, des nuages de fumée dense se sont propagés tout autour de l'ambassade, annonçant la mise en feu des lieux.
Et malgré l'importance des renforts des agents de l'ordre et de l'armée, des manifestants ont pu, quand même, accéder à l'intérieur de l'ambassade, ont fait baisser le drapeau américain et l'ont remplacé par leur flambeau noir et blanc, symbole des islamistes radicaux.
Fait curieux à signaler et qui était nettement visible lors de la retransmission en direct des scènes, un des chefs barbus assaillants, a eu, une fois l'assaut terminé, une « discussion gestuelle » avec les Salafistes pour leur demander de rentrer et de cesser les affrontements avec les forces de l'ordre. Il s'est ensuite retourné vers un officier pour lui signifier que les salafistes vont arrêter les jets de pierre demandant en retour que les forces de l'ordre cessent les tirs, laissant ainsi l'opportunité aux salafistes de quitter les lieux sans heurts.
Autre fait marquant, les salafistes ont attaqué les représentants des différents médias nationaux et à leurs matériels, sauf le correspondant de la chaîne Al Jazeera à Tunis qui, en voulant disculper les barbus, a donné une version rocambolesque des événements.
Selon lui, ce ne sont pas les salafistes qui ont envahi l'ambassade, mais des intrus (moundassines). C'est ce que lui ont déclaré des dirigeants salafistes qui affirment ne pas reconnaître leurs troupes parmi les assaillants et que l'on ne voit que des jeunes de 20 ans. Comment expliquer alors que les personnes tuées, blessées et arrêtées soient, dans l'ensemble, des salafistes ?
Concernant le personnel de la mission diplomatique américaine, il n'y a pas de données confirmées. On parle d'une ambassade vide, au matin du vendredi 14 septembre 2012, de son personnel US et que les quelques rares personnes se trouvant à l'administration et à la sécurité ont été évacuées péniblement.
En tout état de cause, le mal est fait et l'image de la Tunisie est fortement ébranlée, surtout qu'aucun responsable gouvernemental n'est sorti de sa « cachette » pour donner une version des tristes faits ou exprimer une position officielle jusqu'après 19 heures.
Et à part un communiqué de la présidence du gouvernement mentionnant la préoccupation de Hamadi Jebali qui a interrompu son congé et une dépêche de la TAP faisant état de la condamnation de l'attaque « illicite et illégale » contre la chancellerie américaine.
A part ces deux réactions banales et très ordinaires, c'est le black-out total et il a fallu attendre 19 heures pour voir Rached Ghannouchi faire le tour des radios et des télés. Et ce n'est qu'à 20 heures que Khaled Tarrouche s'est prononcé au nom du ministère de l'Intérieur.
On notera la fermeture des téléphones portables par les différents membres du gouvernement, injoignables tout au long de l'après-midi et du début de soirée.
A relever tout de même cette réflexion exprimée par Cheikh Rached Ghannouchi qui, dans une logique à l'envers, a imputé la responsabilité de la tournure dramatique des événements « aux forces de l'ordre de l'ordre qui n'ont pas su protéger le rassemblement comme il se devait puisqu'il était prévu depuis plusieurs jours ».
Mais le leader d'Ennahdha a oublié que ce rassemblement n'est pas du tout autorisé, donc illégal. Nous irons plus loin en nous étonnant de l'impuissance des forces de l'ordre à maîtriser quelques centaines de personnes alors qu'elles avaient « magistralement » réprimé près de 10 mille personnes le 9 avril 2012 dans le centre de la capitale !
Mais encore une fois, on pose des questions qui s'imposent : comment expliquer cet échec cuisant de la police et de l'armée qui n'ont pas réussi à protéger une ambassade, alors que l'attaque était prévue et programmée par les salafistes ? Comment expliquer le silence des gouvernants ?
Sans aucun doute, cet après-midi du 14 septembre fera couler beaucoup d'encre et aura des répercussions négatives certaines sur la Tunisie.
Noureddine HLAOUI
A lire également : Les salafistes forcent l'entrée de l'ambassade américaine de Tunis et hissent leur drapeau
L'école américaine à Tunis en feu

Les confrontations se poursuivent entre la police et les salafistes
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2 morts et 27 blessés dans les affrontements devant l'ambassade USA

Photos de l'invasion de l'ambassade américaine à Tunis


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