Après le registre perdu, place aux meetings illégaux. Raouf Dakhlaoui, président de la délégation spéciale de Sidi Bou Saïd, vient de publier un communiqué dans lequel il dénonce l'organisation par le CPR, parti présidentiel de la troïka, d'un meeting populaire sur le parvis de la mosquée El Ghofrane, en plein cœur de ce village mythique de la banlieue nord de Tunis. Le meeting en question a été organisé hier, mercredi 17 octobre, par le CPR et le « comité de protection de la Révolution » et s'ajoute à deux autres meetings organisés le 22 septembre (par Ennahdha) et le 6 septembre (par ce même comité). « Ces manifestations se déroulant dans des endroits dédiés à la prière, sont illégaux et contraires à la loi interdisant les manifestations politiques dans les lieux de prière », indique le maire. Raouf Dakhlaoui a déjà adressé aux ministres de l'Intérieur, des Affaires religieuses, des Droits de l'Homme et de la Justice des courriers dénonçant cette situation et l'utilisation du parvis de la mosquée à des fins politiques. « La réponse des autorités policières fut l'autorisation accordée au CPR et au fameux comité d'organiser une manifestation à laquelle assistèrent deux personnalités du CPR, Mohamed Abbou et Slim Ben Hmidène », s'est indigné le maire. Il dénonce dans la foulée le bruit infernal, en utilisant la sono de la mosquée, de ce meeting politique qui s'est poursuivi de 17h30 à 20h30, malgré l'indignation générale de la population du village. Le maire relève qu'il y a eu des insultes proférées, par des intervenants, à l'encontre des autorités locales, régionales et de la police, bien que celle-ci fût présente pour assurer leur protection.