Tunisia Holding vient de publier un communiqué signé par son président Slim Riahi à propos de la cession des 13% de la Banque de Tunisie. Dans ce communiqué, Slim Riahi se désole que l'offre de Tunisia Holding (qu'il estime objective et rationnelle) n'ait pas été retenue et que la cession ait profité à des étrangers dans des conditions suspectes. L'absence totale de clarté quant à l'identité des vainqueurs (Royal Luxembourg Soparfi) jette le doute autour de la transparence de cette opération de cession des entreprises confisquées, d'un point de vue de la réalité économique du pays, selon le communiqué. Selon la holding de Slim Riahi, il s'agit, avec ces confiscations, de remettre sur pied ces entreprises pour qu'elles ne servent plus les intérêts de quelques individus et servent, désormais, l'économie nationale et toute la collectivité. A la fin de son communiqué, Slim Riahi indique que Tunisia Holding se réserve le droit de saisir la justice pour faire arrêter ce processus qui nuit, selon lui, à l'économie nationale et menace le tissu économique avec cette gestion ridicule des propriétés confisquées. Il dénonce que ces propriétés confisquées à un système corrompu soient cédées à des étrangers ou des entités nouvelles en l'absence de transparence et en jouant avec les intérêts de l'économie nationale. Dans une déclaration à Business News, un membre de Tunisia Holding nous fait remarquer que ce fonds de Royal Luxembourg n'a eu aucun mouvement depuis deux ans. Selon lui, il appartiendrait carrément à la famille de Gueddafi. Il fait également remarquer le montant (qu'il estime exorbitant et irrationnelle) de l'offre luxembourgeoise, alors que la cession ne touche que 13% des actions et ne permet donc pas une prise de pouvoir quelconque. Notre interlocuteur fait remarquer, aussi, que l'offre aurait été déposée à la dernière minute. Il y a carrément suspicion qu'il y ait des dessous cachés dans cette histoire et n'écarte pas la possibilité que des membres de la famille Ben Ali soient derrière ou qu'il y ait des visées spéculatives. On rappelle que l'offre de Tunisia Holding, pour accaparer 13% du capital de la BT, était de 143 millions de dinars (9,772 dinars l'action), contre 204,866 millions de dinars pour la CIC (14 dinars l'action) et 217,753 millions de dinars pour la Royal Luxembourg Soparfi (14,851 dinars l'action). Le titre de la BT à la Bourse de Tunis a représenté la plus forte hausse du jour (3,6%) et a clôturé à 12,950 dinars. N.B.