« La dette de la Tunisie est insupportable », a déclaré Eva Joly, Eurodéputée et présidente de la commission développement au Parlement européen. Rappelant à ses compatriotes que l'avenir de la Tunisie dépend de leur responsabilité et qu'« il ne faut pas faire de sorte que le poids de la dette soit insupportable », Eva Joly a appelé les membres de l'Union Européenne de « procéder à un moratoire pour arrêter l'hémorragie que constitue le remboursement de cette dette qui est de l'ordre de 20 milliards d'euros » et que « l'Europe a des instruments qui permettent de convertir ces dettes en aide». L'eurodéputé a tenu à préciser que par le droit public international, « les dettes contractées par des régimes non démocratiques et qui ne sont pas employées dans l'intérêt de la population peuvent être contestées », indiquant que c'est bien le cas d'une grande partie de la dette tunisienne. Qualifiant d'« insupportables » les dettes de la Tunisie, Eva Joly a expliqué que « ces dettes ne font qu'enfoncer le pays dans la misère et paver le terrain pour les jihadistes ». Rappelant l'importance du gel des avoirs des familles Trabelsi, Ben Ali et de 46 autres personnes, elle a également appelé à l'urgence qu'ils soient rapatriés afin que la Tunisie puisse bénéficier de cet argent. Le moratoire de l'endettement tunisien reste, toutefois, étroitement lié à la prise de position de la part de la justice tunisienne puisque, selon Eva Joly, « il faut que la justice tunisienne fonctionne et aboutisse à une décision définitive qui permet aux pays européens de restituer le fonds ».
