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Tunisie Est-ce le bon retour de Kamel Morjane ?
Publié dans Business News le 18 - 03 - 2013

Le vote des représentants du Parti « Al Moubadara » de Kamel Morjane à l'Assemblée nationale constituante (ANC) en faveur du nouveau gouvernement d'Ali Laârayedh a fait couler beaucoup d'encre et soulevé de multiples réactions dans les milieux politiques.
Certains analystes voient dans cette position une tentative de M. Morjane de se rapprocher d'Ennahdha dans l'espoir de se voir lever l'interdiction de voyage, arrêter les poursuites judiciaires lancées contre lui et fermer les yeux sur l'affaire des passeports délivrés à Ben Ali et à des membres de sa famille.
D'autres l'accusent de vouloir damer le pion à Nidaa Tounès dans la tâche de rassembler les Destouriens et en faire un pôle politique tout en étant utilisé par le parti islamiste au pouvoir pour s'attirer les faveurs de la région du Sahel.
Après plus de cinq jours de silence, le leader d'Al Moubadara et ancien ministre de Ben Ali a fini par se prononcer et expliquer les tenants et les aboutissants de la position prise lors du fameux vote à l'ANC. Trente cinq minutes durant, lors d'un entretien à l'émission de Midi Show sur les ondes de Mosaïque FM aujourd'hui lundi 18 mars 2013, il a essayé de répondre à toutes les accusations et à tous les reproches.
Comme l'on s'y attendait, il a commencé par l'argument bateau, à savoir la délicatesse de la période actuelle et l'exigence de préserver l'intérêt national, surtout que « le gouvernement actuel à pu satisfaire bon nombre d'exigences émises par son parti dont notamment la neutralité des ministères de souveraineté. « C'est un préjugé favorable et non un chèque en blanc que nous accordons au nouveau cabinet pour éviter le vide et pouvoir avancer », a tenu à affirmer en substance Kamel Morjane.
« Mais nous restons vigilants et nous n'hésiterons pas à prendre des positions critiques, voire carrément opposées, si nous constatons des déviations des lignes tracées et des objectifs annoncés », ajoute t-il.
Concernant l'hypothèse de vouloir mettre un terme à ses démêlés avec la justice, l'ancien ministre de la Défense nationale et des Affaires étrangères assure qu'il n'a rien à se reprocher. Il va jusqu'à dire que la plainte déposée contre lui par un groupe d'avocats le « fait rire et pleurer en même temps » dans le sens où il se retrouve interdit de voyage depuis deux ans pour l'affaire dite de financement du RCD dissout et dans laquelle plusieurs autres ministres et hauts responsables dont des anciens PDG sont impliqués et qui sont « détenus pour des raisons futiles ».
M. Morjane indique qu'il s'agit d'une mise d'employés à disposition de certains organismes dont notamment le RCD. Or, d'après lui, c'est une pratique courante qui profite, également à d'autres organisations sans oublier qu'elle est de mise dans d'autres pays démocratiques, sans oublier, selon ses dires, que près de 500 employés se trouvent encore, de nos jours, dans cette situation et bénéficient de la même formule au sein d'associations, d'organisations et, même, de partis politiques.
En ce qui le concerne, la plainte porte sur le cas d'une seule employée en 2009 et qui a été classée par le juge d'instruction. Mais ledit groupe d'avocats s'est pourvu en cassation. Ce qui explique le maintien de la décision d'interdiction de voyage.
Parlant de ses relations avec Nidaa Tounès, M. Morjane assure qu'il n'a aucun problème avec les dirigeants de ce parti et qu'il voue le plus grand respect à Béji Caïd Essebsi, « militant de la première heure et qui a le mérite d'avoir conduit la Tunisie après la révolution ».
Mais n'empêche qu'il aspire à créer ce rassemblement des destourien et des RCDistes car, selon ses propres termes, on ne peut pas dissocier les deux ensembles. « Moi-même étant ancien membre du RCD », tient-il à préciser avant de rejeter les allégations concernant les considérations régionalistes, plus particulièrement celles misant sur la puissance et l'influence du lobby sahélien.
Rompu aux arcanes diplomatiques, Kamel Morjane a bien parlé, mais a-t-il révélé ses véritables intentions ? Il a prouvé qu'il est un homme qui assume son passé tout en l'expliquant. Mais il reste flou quant à ses réelles ambitions politiques à l'avenir. C'est un homme d'Etat, sérieux et qui sait argumenter ses idées et ses prises de positions.
Un constat remarquable s'impose, toutefois. Tout le long de l'interview, il n'a pris aucune position claire et tranchée vis-à-vis des autres partis politiques, notamment celui d'Ennahdha. Au contraire, il ne lui adressé aucune critique se démarquant, ainsi, des autres partis démocrates de l'opposition. Il s'est contenté, juste, d'évoquer la signification et la portée du vote d'Al Moubadara pour le gouvernement de M. Laârayedh.
D'ailleurs, les observateurs n'ont pas manqué de relever que Kamel Morjane et son parti sont parmi les rares à éviter les polémiques portant sur les grandes questions de l'heure. Plus encore, il observe un silence curieux sur des thèmes brûlants dont celui des la violence, des Ligues de protections de la révolution, de l'extrémisme religieux, de l'assassinat de Chokri Belaïd. Concernant ce dernier point, il s'est contenté d'une simple déclaration de condamnation ordinaire juste après le meurtre. Puis, plus rien.
C'est dire que M. Morjane reste énigmatique et avare en déclarations. Ce qui est relativement compréhensible vu son étiquette d'ancien RCDiste et d'ancien ministre sous Ben Ali. Ceci limite énormément sa marge de manœuvre et explique, en quelque sorte, sa prudence et sa réserve.
Mais apparemment, la réaction de Rached Ghannouchi au fameux vote d'Al Moubadara, comme quoi « les bons actes seront récompensés par de bons actes », semble avoir replacé Kamel Morjane sur l'échiquier politique et lui avoir permis un retour sur la scène avec moins de chaînes et une langue plus déliée. Mais est-ce le vrai et, surtout, le bon retour ?


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