Qui est cet illustre et jeune brillant avocat qatari qui a réussi à faire restituer à la Tunisie la somme de 28,8 millions de dollars, présentés comme étant de l'argent détourné par Leila Trabelsi au Liban ? Ali Ben Mohsen Ben Fetais Al Marri, puisque c'est de lui qu'il s'agit, a 48 ans occupe actuellement le poste de procureur général et se trouve, de ce fait, employé du cabinet de l'Emir de Qatar. Ali Ben Ftais est présenté comme étant un expert international exceptionnel nommé par les Nations Unis pour aider la Tunisie à récupérer ses biens détournés alors qu'il est complètement inconnu dans le domaine du droit international. Ce n'est ni un expert ni un avocat reconnu. Il est titulaire d'une thèse de la Sorbonne intitulée "Les Frontières dans la péninsule arabique". Plusieurs zones d'ombre entourent cette affaire. Comment le procureur général de Qatar s'est-il trouvé mandaté par les Nations Unis pour superviser les biens spoliés de notre cher pays ? On se demande pourquoi, comment et quand ce mandat a-t-il été accordé par l'ONU au Qatar, ce pays qui n'a pas fait de même quand il s'agissait de Sakher El Materi ? Et pourquoi les fonds détenus par Sakher Materi ont bénéficié de la mansuétude, de la bienveillance voire de la protection du Qatar? Autre question. Qu'en est-il de la d'Enrico Monfrini, l'avocat genevois mandaté par le gouvernement précédent de Béji Caïd Essebsi pour défendre les intérêts de la Tunisie ? Pourtant Enrico Monfrini s'est spécialisé dans la mission délicate de dénicher l'argent caché par des dictateurs à l'étranger, notamment en Suisse, et le restituer aux pays lésés. En effet, le nom d'Enrico Monfrini est associé à ce genre de cas: ses enquêtes ont notamment permis de récupérer une partie des sommes détournées et déposées sur des comptes étrangers par le clan nigérian des Abacha et celui de Jean-Claude Duvalier, ex-dictateur d'Haïti. Sami Remadi, président de Commission de la transparence est bien placé pour éclairer les Tunisiens sur les différentes péripéties de la récupération de cet argent et sur le rôle de chaque partie et, surtout sur le vrai rôle de l'Etat du Qatar et de son procureur général.