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Sihem Badi face à l'humiliation de la motion de censure
Publié dans Business News le 15 - 04 - 2013

La République vivra demain, sous la coupole de l'ANC, une véritable première. Une véritable révolution politique que la Tunisie n'a jamais vécue par le passé. Un ministre sous le coup d'une motion de censure, interrogé par des députés, élus du peuple, il fallait voir ça. Il fallait le vivre et ça le sera demain, mardi, avec Sihem Badi, ministre des Affaires de la femme et de la Famille.
La presse en a fait, et en fait encore, ses choux gras depuis des semaines. Cela aussi, vu de l'extérieur, est une première en Tunisie que des médias osent, ainsi, vilipender des ministres et, même, le président de la République qui, à considérer ses propos et ses agissements, semble tout faire pour avoir droit à ce traitement.
N'empêche ! La République est en train de vivre actuellement des moments exceptionnels qui seront écrits dans l'Histoire de cette Tunisie trois fois millénaire.
Sihem Badi ne sera pas épargnée demain par les députés. Elle échappera certainement à la motion de censure et ne devrait pas être éjectée du gouvernement, mais elle affrontera inévitablement des propos violents et des critiques sévères.
Elle aura à répondre de son comportement dans l'affaire du viol de la petite fille de trois ans dans un jardin d'enfants. Mais pas seulement, car elle a déjà été avertie par le passé. « Monia Brahim, élue d'Ennahdha (Sousse), connue pour sa grande droiture et son sens de la modération, avait déjà attiré l'attention de la ministre Badi sur des cas de harcèlement, de pédophile et de viol, dans des établissements relevant de son autorité. Cette intervention, fort alarmante, devant servir d'alerte sérieuse, était restée pourtant sans réponse conséquente », rappelle le journal électronique Leaders.
Comme son mentor Marzouki, Sihem Badi fait tout pour être sévèrement critiquée par l'opposition, les ONG et les médias.
A-t-elle pour autant saisi le message ? Est-elle consciente de l'impact de ses propos et de son comportement sur ses compatriotes ? La réponse est négative, comme le prouve un texte qu'elle a publié en fin de semaine sur sa page personnelle Facebook.
Sihem Badi se distingue, à l'instar de ses pairs du CPR, d'un déni de réalité et souffre d'un sentiment de persécution. Les psychiatres ont certainement une description exacte pour ce type de comportement.
Voici ce qu'elle a écrit (cliquer ici pour lire l'original en arabe) : « Quand ils étaient au pouvoir, ou dans ses satellites, ils chantaient ses louanges et n'épargnaient aucun effort pour diversifier les méthodes de torture et d'intimidation. Ils écoutaient et obéissaient et les voilà, aujourd'hui, dans un nouveau costume. Nous subissons leurs violences et leurs milices. Ils sont aujourd'hui dans l'opposition et s'opposent à tout projet démocratique et libératoire.
Ils excellent en dessinant ta laideur, toi qui as créé la révolution. Ils se donnent l'image du sauveur.
Est-ce notre sort de subir ces mêmes personnes qui ne servent à rien et ne réparent rien ? Nous devons accélérer la justice transitionnelle pour bâtir une Nation n'ayant pas ces énergumènes comme majoritaires. La révolution atteindra ses objectifs, quoi que fassent les comploteurs. »
De qui parle Mme Badi ? Ceux qui étaient hier au pouvoir sont actuellement en prison et, pour beaucoup d'entre eux, d'une manière totalement illégale.
Ceux qui étaient derrière sa motion de censure, par contre, n'étaient ni au pouvoir, ni dans ses satellites. Ils étaient en Tunisie en train de subir la dictature, pendant que, elle, se trimballait sur les Champs-Elysées avec son Marzouki, son Ben Abbès, son Daïmi et son Ben Hmidène.
Pendant que son Adnane Mansar était caché sous le lit, ces gens-là ont osé affronter le pouvoir despotique ! Les Samir Ettaïeb et Maya Jeribi étaient à Tunis, ils s'opposaient hier à Ben Ali et ils s'opposent aujourd'hui à Badi et à ses acolytes.
Les médias qui chantaient les louanges de Ben Ali ? Ils étaient, eux aussi, à l'intérieur du pays partagés entre la carotte du régime et son bâton. Parmi eux, beaucoup d'opportunistes et énormément d'intimidés qui n'osaient pas élever la voix, certes, mais aujourd'hui, ils ont dit « basta ! ». Ils ont refusé de retourner leur veste et de continuer à chanter les louanges du nouveau régime.
Mme Badi est libre, bien entendu, de voir dans toutes ces critiques une manipulation politique et de dessiner ses opposants comme étant des suppôts de l'ancien régime, mais cette stratégie n'est pas porteuse politiquement.
Pire, elle divise le peuple, à un moment où l'on a besoin de nous unir face à la conjoncture économique, au chômage et à la précarité.
Un politique responsable n'insulte pas ses compatriotes. Un politique au pouvoir, fédère ses compatriotes et ne les divise pas.
Or Sihem Badi fait tout le contraire. Convaincue qu'elle est dans le bon chemin, persuadée qu'elle n'est attaquée que pour des raisons politiques, pensant qu'elle est une lumière et une haute compétence, Mme Badi n'arrive pas à admettre qu'elle a échoué dans sa mission, qu'elle s'est trompée, qu'elle n'est pas à sa place. Son propre frère lui a dit cela et, pourtant, elle continue dans son déni de réalité.
Sihem Badi est aujourd'hui humiliée et il est indélicat de tirer sur une ambulance.
Sauf que voilà, contrairement à tout ministre qui se respecte, Mme Badi refuse d'abdiquer en toute dignité.
Au lieu de démissionner pour s'éviter la séance de demain, elle continue à s'attacher à son maroquin contre vents et marées.
Ses propos et son comportement à la suite du viol de la jeune enfant ont choqué l'opinion publique. A lui seul, cet incident aurait dû être suffisant pour qu'elle quitte le ministère en toute dignité.
Le fait qu'une motion de censure soit évoquée est assez suffisant pour qu'elle quitte le ministère en toute dignité.
Le fait qu'une motion de censure reçoive le nombre de signatures requis est largement suffisant pour qu'elle quitte le ministère en toute dignité.
Pour la révolutionnaire qu'elle veut être, il lui aurait été plus crédible de donner une autre image d'un ministre. Une image plus respectable, plus digne. Un ministre de la révolution se doit de montrer qu'il ne s'attache pas au pouvoir, coûte que coûte.
Mais il se trouve que non ! Sihem Badi a accepté et continue à accepter l'humiliation. Demain, contre vents et marées, elle va défier avec son regard et son arrogance les députés.
Tant pis pour elle ! Ses adversaires se délecteront, sans même avoir un problème de conscience et l'Histoire retiendra son nom comme la première ministre tunisienne à subir une motion de censure.
N.B. : Pensée à Sami Fehri et Nabil Chettaoui, sous les verrous depuis des mois, en attente de leurs procès.


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