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De Chaâmbi à Tunis, il n'y a qu'un pas
Publié dans Business News le 06 - 05 - 2013

58% des téléspectateurs tunisiens ont suivi jeudi dernier l'émission bihebdomadaire, 9 heures du soir de Moez Ben Gharbia, sur la chaîne Ettounsia.
Extraordinaire émission qui réussit à capter un public nettement plus large que l'ensemble des partis politiques réunis. Malgré ce succès, certains de ces partis trouvent le moyen de dénigrer (matin et soir et même le dimanche) cette émission, son animateur et un pan des journalistes influents en Tunisie.
Jusqu'à quand nos politiques vont-ils rester cloitrés dans leur tour d'ivoire et aveuglés par leur illégitime légitimité ? Au lieu de convaincre ces médias et ces journalistes de relayer leurs opinions et leur philosophie, ils passent leur temps à les accabler, les insulter et les accuser. Ils n'ont pas appris les b.a.ba de la communication politique et ils veulent diriger le pays ! Passons.
L'émission d'Ettounsia a commencé par les mines antipersonnel à la montagne Chaâmbi qui ont causé des amputations et des dommages irréversibles à nos soldats et forces de l'ordre. Un grand hommage, plus que mérité, a été rendu à nos valeureux défenseurs. Il y avait beaucoup d'émotion, beaucoup d'amour, beaucoup de patriotisme, beaucoup de tunisianité.
Juste après, Moez Ben Gharbia a diffusé le reportage du meeting du parti présidentiel, le CPR, le 1er mai à Tunis. On y voit un secrétaire d'Etat beugler dans deux microphones épinglant journalistes et militants politiques. Il y avait beaucoup de clownerie, beaucoup de rancune, beaucoup de ‘'partisanerie'', beaucoup de stupidité.
L'émission s'achève par un reportage sur la « tournée » en Tunisie d'un prêcheur bédouin venu d'Orient. Des masses humaines se sont déplacées pour écouter son discours à Hammamet. La ville du tourisme et de la joie de vivre par excellence semblait endeuillée ce jour-là par la noirceur des barbes et des niqab. Il y avait, dans ce reportage, beaucoup de noir, beaucoup de haine, beaucoup de bêtise.
Que reste-t-il, le lendemain, dans les mémoires des 58% des téléspectateurs tunisiens ayant regardé l'émission ? Au début, vous avez le terrorisme sur le terrain et, à la fin, un prêcheur qui attire les masses pour légitimer ce terrorisme. Entre les deux, vous avez des hommes politiques au pouvoir qui dansent sur une tribune et s'attaquent à des journalistes professionnels et des adversaires politiques qui ne demandent rien de plus qu'à faire de la politique.
Quelles conclusions peuvent tirer les Tunisiens ayant vu 9 heures du soir ?
Ces Tunisiens vont se connecter sur leur page FB, écouter la radio, lire des journaux et regarder d'autres chaînes.
Dans l'actualité de la semaine, on a l'embarras du choix. Le président de l'ANC présente sa constitution comme étant la meilleure au monde. Il s'avère que certains de ses textes sont falsifiés au profit des intérêts du parti majoritaire.
Un agent des forces de l'ordre a été égorgé. Des islamistes radicaux seraient derrière cet acte. La méthode avec laquelle il a été assassiné est celle promue, un jour, par un député de l'ANC lorsqu'il parlait des grévistes et de ceux qui ne laissaient pas le gouvernement travailler.
Indépendamment des choix éditoriaux des journaux, les faits sont là et on n'y peut rien. Il y a ceux qui les mettront en exergue, côte à côte et sur un ton alarmiste, et ils seront taxés de médias de la honte cherchant à nuire au gouvernement et à l'image du pays. Et il y a ceux (plus rares) qui les banaliseront.
Mais les faits sont les faits et il est du devoir du gouvernement et des partis au pouvoir de les considérer comme tels, c'est-à-dire avec le degré de gravité qui sied.
Cela ne sert à rien que le ou les partis au pouvoir attaquent les médias parce qu'ils ont fait leur travail, ils ne feront qu'inquiéter davantage l'auditeur/téléspectateur en lui donnant l'image d'un gouvernement qui joue à la langue de bois.
Le Tunisien, qu'on le veuille ou pas, n'est pas habitué à des mines antipersonnel dans ses montagnes, à des milliers de barbus et niqabées dans ses villes touristiques et encore moins à ce que l'on égorge sa police et déchiquette ses soldats.
L'inquiétude du Tunisien est reflétée dans les médias et le fait de qualifier ces derniers de médias de la honte est une agression directe, non pas à l'encontre des médias (nous sommes habitués et blasés), mais à l'encontre du citoyen.
De la montagne Chaâmbi à la ville, il y a à peine quelques dizaines kilomètres et il est tout à fait naturel et humain que l'on s'inquiète de voir cette terreur devant une école, dans un hôtel ou dans un centre commercial.
Il est tout à fait naturel de faire le parallèle avec ce qui se passe en Irak ou en Afghanistan ou avec ce qui s'est passé chez nos voisins et frères algériens dans les années 90.
Il est tout à fait naturel que l'on se demande si une bombe n'explosera pas demain quelque part devant chez soi ou si l'on ne prendra pas un touriste en otage. C'est la nature humaine qui veut cela et non les médias !
Mais au lieu de nous rassurer, certains de nos hommes politiques préfèrent danser sur une tribune et s'attaquer aux médias et à leurs adversaires politiques. Au lieu de nous rassurer et d'aller sur le terrain trouver des solutions, nos hommes politiques préfèrent aller à l'aéroport pour accueillir des obscurantistes et leur offrir ensuite des salles de sport, des terrains de foot et des grandes places dans les zones touristiques. Mais par quels hurluberlus sommes-nous dirigés ?
En s'occupant de qui critique le Qatar, du halal et du haram, des médias qui disent Sidi El Béji et de ceux qui ont chanté les louanges de Ben Ali, nos hommes politiques ont oublié l'essentiel : rassurer les Tunisiens et les prémunir des réels dangers terroristes qui les guettent.
N.B. : Pensée à Sami Fehri et Nabil Chettaoui, sous les verrous depuis des mois, en attente de leurs procès


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