Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a tenu, aujourd'hui jeudi 9 mai, une assemblée générale extraordinaire consacrée à la discussion, avec les journalistes, de la création du conseil de presse, une autorité réformatrice pour la presse écrite et électronique. C'est un peu la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA), mais pour les médias à support papier ou électronique. L'idée de la création de cette autorité émane du SNJT et l'organisation « Article 19 » (une organisation internationale qui milite pour la liberté d'expression et l'accès à l'information dans le monde) dont le représentant en Tunisie, Hichem Snoussi, a présenté les grandes lignes de ce projet. Cette autorité aura pour objectifs, la défense de la liberté de la presse contre toute pression et la protection des lecteurs contre les abus générés par la liberté en question. Hichem Snoussi a présenté les expériences antérieures de quelques pays européens quant à l'apport des conseils de presse. Parmi les expériences citées figure celle de la Belgique, dont un représentant du Conseil de déontologie journalistique, a aidé la SBJT à élaborer le projet tunisien depuis trois mois. Néjiba Hamrouni, présidente du SNJT, a, dans ce cadre, expliqué que l'idée de la création d'un Conseil de presse ne date pas d'hier, mais qu'il a fallu, d'abord, en discuter avec les multiples protagonistes (journalistes, chefs d'entreprises journalistiques, société civile). En effet, le Conseil de presse sera composé, comme c'est le cas dans plusieurs pays européens, de professionnels (journalistes), de représentants de la société civile, surtout ceux dont l'orientation va vers la défense de la liberté de presse et les chefs d'entreprises journalistiques. Néjiba Hamrouni a indiqué, dans ce sens, que la partie qui semblait la plus difficile dans la réalisation du projet, à savoir la réunion des journalistes et des chefs d'entreprises autour de la même table de débats, a été facile à surmonter grâce notamment à l'enthousiasme des patrons des médias. Mongi Khadhraoui, secrétaire général du SNJT, a, quant à lui, mis l'accent sur la difficulté du financement du Conseil de presse. Une difficulté qui peu interagir, selon lui, avec l'indépendance de l'autorité, la distribution de la publicité publique et celle entre les médias audiovisuels et les médias écrits et électronique. Hichem Snoussi a ajouté que le problème de financement ne se posera pas avant deux ou trois ans après la création de l'autorité grâce aux « garanties reçues de l'Etat et de quelques ONG pour financer ce projet ». Prévu pour le 3 mai, le Conseil de presse aura pour but majeur l'autorégulation du domaine, surtout qu'il bénéficiera du pouvoir nécessaire pour résoudre les problèmes au sein du domaine, prendre les décisions adéquates (même s'il s'agit de fermer un organe médiatique) et punir les organes médiatiques fautifs. Tout de suite sorti de la bataille pour la création de la HAICA et l'application des décrets-lois 115, 116 et 4, le Syndicat national des journalistes tunisien entame un nouveau « combat » pour instaurer le Conseil de presse, un « combat » qui sera, cette fois, interne et ne concernera que les journalistes.