Seïfeddine Raïes, du mouvement Ansar Al Chariâa, vient d'être libéré, mercredi 22 mai 2013 peu avant 18 heures, apprend-on auprès d'une source officielle. Le porte-parole de ce mouvement a été arrêté vendredi dernier, en marge du congrès qui était prévu à Kairouan. Trois jours plus tôt, il a organisé une conférence de presse dans une mosquée à Tunis pour affirmer que ledit congrès sera organisé, même si le ministère de l'Intérieur l'interdit. Défiant les lois de la République, il a déclaré que son mouvement ne saurait demander une autorisation humaine pour prêcher la parole divine. Devant le juge d'instruction, son avocat a réussi à présenter les choses autrement et a fait valoir l'article 115 relatif à la presse. D'après lui, les déclarations de Seïfeddine Raïes ne sont que des opinions exprimées et ne sauraient être considérées comme étant des crimes méritant des peines privatives de liberté. Il a donc été inculpé, mais relâché. Le juge ne semble pas avoir tenu compte du fait que le mouvement Ansar Al Chariâa est illégal, comme l'a déclaré le chef du gouvernement Ali Laârayedh, et qu'il ne saurait tenir de pareilles conférences de presse et encore moins appeler à organiser des congrès. Dimanche, la jeune Amina (19 ans) du groupe Femen a été arrêtée à Kairouan pour avoir tagué le mur du cimetière de l'inscription Femen. Traduite devant le juge d'instruction en état d'arrestation, le juge d'instruction a décidé d'émettre un mandat de dépôt à son encontre au motif de profanation de tombeau. Elle risque deux ans de prison. Et la dizaine d'avocats qui l'ont accompagnée n'ont pas réussi à faire changer d'avis le juge.