Comme annoncé depuis quelques jours, les forces démocrates composées par les partis rassemblés au sein de l'Union pour la Tunisie, des acteurs de la société civile et de nombreux citoyens se sont rassemblés ce matin devant le siège de l'Assemblée nationale constituante afin de dire leur refus de la loi d'immunisation de la révolution débattue par les élus les 27 et 28 juin courant. Les présents au Bardo ce matin se comptent par milliers, il seraient dans les 5000 environ comme nous le confirme les journalistes de Businessnews présents sur les lieux. Un grand dispositif policier a été mis en place afin de contrer tout accès de violence, notamment en raison de la présence de membres des LPR qui ont investi les lieux depuis deux jours. Les forces de sécurité ont ainsi pu empêcher une vingtaine d'entre eux de pénétrer parmi les manifestants. De différentes obédiences politiques, comme l'attestent les banderoles des partis déployées sur les lieux, et de différents milieux sociaux ( citadins comme Tunisiens venant de différentes villes de l'intérieur du pays), les manifestants ont scandé des slogans appelant à la dissolution des ligues de Protection de la Révolution. On y entend aussi des « Ghannouchi assassin » et « Mehrezeya ne représente pas la femme tunisienne ». Le front destourien visé par la loi d'exclusion était présent devant l'ANC et des figures emblématiques comme Omar Shabou, Mohamed Jegham étaient parmi les Tunisiens sortis dire leur refus d'une loi les écartant de le scène politique. Kamel Morjane a été chaleureusement salué par la foule en quittant la tribune quant à Taîeb Baccouche et Samir Ettaïeb, ils ont insisté, lors de leurs interventions parmi les présents, sur la nécessité de concrétiser l'union nationale et sur le danger qu'engendrerait une telle loi susceptible de diviser les Tunisiens. « Vive Bourguiba ! », crié à l'unisson retentit encore au Bardo parmi les manifestants alors que d'autres continuent à affluer sur place. N.B.
