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Tunisie - L'annulation des nominations massives des Nahdhaouis, enjeu capital
Publié dans Business News le 21 - 07 - 2013

Trois mois seulement nous séparent du 23 octobre 2013, une nouvelle date que la majorité des acteurs politiques et de la société civile, excepté ceux de la Troïka bien entendu, qualifient comme étant un délai-butoir.
Déjà, à la veille du 23 octobre 2012, un grand remue-ménage s'était instauré dans le pays pour dire qu'il s'agissait de la fin légale du mandat de l'Assemblée nationale constituante et du gouvernement qui en avait découlé. En effet, il semble que la Tunisie est le seul pays au monde où le mandat des gouvernants est illimité.
Il faut dire que nous avons des faits à inscrire dans le Guinness book avec un président de la République qui n'a récolté que 7 mille voix, une constitution écrite par 217 personnes dont la plupart n'ont aucune compétence en la matière, une constitution dont la durée d'élaboration approche les deux ans. Nous avons bien vérifié (il n'y a qu'à consulter Wikipedia) qu'il a fallu, généralement, pas plus d'un an pour écrire la constitution française, allemande ou encore espagnole, sachant que ces constitutions avaient été écrites, pour certaines, il y a près de 200 ans !
Même pour les cas où il y avait une assemblée constituante, celle-ci chargeait une commission restreinte d'experts et de spécialistes en droit constitutionnel de la rédaction de la constitution. Mais chez nous, Ennahdha avait rejeté un consensus autour du nom de Fadhel Moussa, seul élu expert en la matière, pour imposer un illustre inconnu en la personne d'Habib Khedher grâce à sa fameuse approche de dictature par le vote.
Nous sommes le seul pays où les gouvernants, élus pour un an, élaborent des plans et des stratégies pour cinq ans et plus ! Nous sommes le seul pays où les gouvernants se disent légitimes même après la fin de leur mandat. Au nom de quelles lois et de quelle logique veulent-ils s'imposer au peuple ? Pour toute réponse, ils brandissent la « fezzaâ » du vide.
Mais qui parle de vide ? Pour cette dernière ligne droite, le mieux serait la mise en place d'un gouvernement de salut national composé de technocrates pour gérer les affaires courantes, d'une commission de spécialistes pour achever l'écriture de la constitution en y apportant les correctifs nécessaires de nature à lui ôter tout relent religieux et une Instance indépendante pour préparer et organiser les élections.
Or, les promesses et les « paroles» des actuels gouvernants n'ont aucune crédibilité surtout lorsqu'ils parlent de fin de l'actuelle étape transitoire d'ici la fin de l'année en cours. Pour qui prennent-ils les Tunisiens ?
Tout d'abord, la fin de cette année est au-delà du 23 octobre 2013. Ensuite, cinq mois sont-ils suffisants pour adopter la constitution, élaborer la loi électorale, mettre sur pied l'ISIE au niveau national et régional et procéder aux inscriptions sur les listes électorales ? A moins qu'ils veulent faire prendre, au peuple, les vessies pour des lanternes !
Mais les événements, tout au long de cette période transitoire, plus particulièrement ces derniers temps, ont fait dévoiler le plan d'Ennahdha qui domine outrageusement ses deux alliés, prêts à « avaler toutes les couleuvres » pourvu qu'ils aient droit aux quelques miettes que leur laisse le parti islamiste.
La tactique du parti de Rached Ghannouchi est d'avoir la mainmise sur les rouages des administrations. Et les chiffres, qui sont têtus, sont là pour le prouver.
Abdelkader Lebbaoui, président de l'Union nationale pour la neutralité de l'administration et des services publics vient de révéler des données effarantes : sur un échantillon de 212 nominations dans les cabinets ministériels, les directions générales, les délégués, les délégations spéciales, les municipalités et autres entreprises publiques, 87,3% appartiennent à la Troïka et sur ces 87,3 %, pas moins de 93,12% sont d'appartenance nahdhaouie. En d'autres termes, 86% du total des nominations sont nahdhaouies.
Il ressort de l'étude de cette Union nationale que les directeurs compétents, qui avaient assuré la bonne marche de l'administration au cours de l'année de 2011, ont été limogés ou « mis au frigo », ce qui a fait naître un climat de mécontentement. Pour les Omdas, sur les 408 désignés, on retrouve 284 nahdhaouis ! Et tout le monde sait l'importance du rôle et de l'influence du Omda dans la vie quotidienne des citoyens vu sa proximité avec eux.
Tout le monde sait aussi l'influence du gouverneur et du délégué et du maire dans la mesure où ce sont eux qui font la pluie et le beau temps dans les régions intérieures du pays. Un exemple inquiétant vient de nous être délivré vendredi 19 juillet 2013 avec ce qui s'est passé à Akouda où le local d'une responsable de Nidaa Tounes a été démoli, en partie, par les soins des services municipaux et de la police.
En effet, à la veille de la tenue d'un meeting du parti de Béji Caïd Essebsi, le gouvernorat de Sousse, la délégation d'Akouda et les services municipaux de ladite localité se sont rappelés qu'il y a une décision de démolition en date du 27 avril 2012 et qu'il fallait, absolument, mettre à exécution en ce jour du 19 juillet 2013, soit quinze mois après !
Bien entendu, et comme au temps de l'ancien régime, on a invoqué l'application de la loi pour tous. Or, la loi et la logique ne stipulent jamais qu'on applique une décision judiciaire ou administrative selon le bon vouloir et à la date choisie par la partie exécutante. Sinon, cela s'appellerait une « Epée de Damoclès ».
Ensuite, et dans le cas d'une application, ouverte dans le temps, il est logique et obligatoire d'informer la partie concernée suffisamment à l'avance. Plus encore, la tradition en Tunisie et dans tous les pays musulmans veut qu'on n'exécute pas les décisions de saisie de bien ou de démolition lors d'une journée de vendredi, sans oublier qu'on est en plein mois de Ramadan.
Et puis l'exécution de ce genre de décision ne se fait de cette manière que lorsqu'il y a urgence ou un danger imminent. Et à ce que l'on sache, dans le cas d'espèce, il n'y a ni urgence, ni danger imminent. Et puis, du moment qu'on a pu attendre 15 mois, quel mal y a-t-il faire reporter l'application du jugement après la saison estivale dans le sens où le propriétaire de l'Espace avait des engagements pour la tenue de cérémonies de mariage ?
Quant à la position prise par le ministre de l'Intérieur contre le propriétaire de la salle, elle est étonnante à plus d'un titre. En effet, une simple vérification des numéros d'appels reçus par le responsable de Nidaa, aurait pu lui fournir des données précieuses et déterminantes sur l'identité de leurs auteurs. On aurait su, alors, si les appels proviennent du secrétariat du bureau du gouverneur ou d'un autre service. Et puis encore, une information sur l'exécution d'une décision ne se fait jamais le jour même par… téléphone !
En traitant de ce cas vivant et récent, on constate les mille et une manières dont peuvent faire pression les responsables administratifs pour contraindre les citoyens à obéir à leurs desiderata.
En tous état de cause, la stratégie d'Ennahdha est claire : retarder le plus longtemps possible les échéances mettant un terme à la période transitoire, l'objectif étant de mettre la main sur l'administration, d'où enfin la multiplication des appels pour la révision de ces nominations, des appels face auxquels le parti islamiste fait la sourde oreille.
D'ailleurs, on ne se rappelle pas d'un seul responsable gouvernemental ou d'Ennahdha qui a traité ou discuté de cette question cruciale et déterminante pour la réussite ou l'échec des prochaines élections, donc de tout le processus démocratique.
En tout état de cause, les responsables de certains partis politiques ont clairement indiqué qu'il ne peut y avoir un scrutin viable et fiable tant que ces nominations n'ont pas été annulées et révisées. Même la présidence de la République, par le biais d'Aziz Krichen, conseiller de Moncef Marzouki, a critiqué ces désignations et réclamé leur révision !
Cette affaire de la plus haute importance constitue, de l'avis de tous les gens sensés, un cheval de bataille à mener avec ténacité jusqu'à obtention de gain de cause.


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