Dans une intervention télévisée sur la chaîne « Al Arabiya », le président de Nidaa Tounes et ancien chef du gouvernement, Béji Caïd Essebsi, a affirmé que « face à cette crise de plus en plus aigue, la décision de geler les travaux de l'ANC prise par son président, Mustapha Ben Jâafar, est une décision adéquate et sensée ». « C'est même une mesure préventive, dans un moment où les tensions sont à leur apogée », a-t-il ajouté. M. Caïd Essebsi a ensuite affirmé « qu'il y a unanimité dans le pays sur la nécessité de remplacer le gouvernement actuel par un gouvernement de compétences, qui soit neutre et impartial afin de conduire le pays vers des élections transparentes et intègres ». Commentant les propos du leader d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, il a déclaré : « le recours à un référendum n'est pas une suggestion sérieuse, car si l'on voulait réellement prendre en considération l'avis du peuple, on se baserait forcément sur les urnes ». Et d'ajouter : « Le délai de trois mois revendiqué par Ennahdha n'est qu'une tentative pour gagner du temps. Ennahdha ne veut toujours pas partir et s'agrippe au pouvoir, mais on lui dit "ça suffit!". Ce parti a eu plus d'une occasion mais a échoué, alors il faut qu'il cède la place à d'autres qui puissent sortir le pays de la crise ». Par ailleurs et à propos des manifestations et du sit-in revendiquant le départ du gouvernement et la dissolution de l'ANC, M. Caïd Essebsi a affirmé : « La solution n'est pas dans le recours à la Rue. Nous avons depuis très longtemps la notion de l'Etat. Mais l'expression de la Rue est un indice de non satisfaction du peuple à prendre en compte ». Il a également déclaré : « Ennahdha reste le seul obstacle. Ils doivent savoir que, pour rester au pouvoir, il faut savoir collaborer et partager avec les autres ».