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Tunisie Les revirements d'Ennahdha sous la pression de BCE et de l'opposition
Publié dans Business News le 02 - 10 - 2012

A l'approche de la date fatidique du 23 octobre, la Troïka au pouvoir accélère les pas. Hamadi Jebali a reconnu que son gouvernement a fait des erreurs. Rached Ghannouchi et Moncef Marzouki ont promis de parvenir à une issue consensuelle le 18 octobre. Est-ce l'amorce d'un coup de barre d'Ennahdha dans sa gestion des affaires du pays ?
Qu'ils soient justifiés ou non, les propos de Béji Caïd Essebsi ainsi que de nombre d'autres responsables de partis politiques et de la société civile, concernant la crise de légitimité à la date du 23 octobre 2012, ont poussé la Troïka gouvernante dans ses derniers retranchements.
Le gouvernement issu de la majorité de l'Assemblée nationale constituante (ANC) ne peut plus ignorer ses engagements mentionnés dans l'organisation provisoire des pouvoirs, notamment la rédaction de la Constitution et l'installation des instances des élections, des médias et de la magistrature.
Conscients de ce manquement, le leader d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, et le président provisoire Moncef Marzouki, ont multiplié leurs sorties médiatiques pour annoncer une issue consensuelle, le 18 octobre, de tous les différends en suspens. Il s'agit de faire atténuer la pression qui pèse sur le gouvernement et l'ANC, pour manquement à leurs taches et leurs promesses.
La date du 18 octobre n'est pas fortuite. Elle est, d'une part, antérieure à celle du 23 octobre que Béji Caïd Essebsi considère comme la fin de la légitimité. D'autre part, elle renvoie au front du 18 octobre 2005, formé contre l'ancien régime de Ben Ali, par plusieurs composantes du camp démocratique qui auxquelles s'était associé Ennahdha. Mais, est-on dans une pareille conjoncture ?
Les observateurs constatent que, presque une année après les élections du 23 octobre, rien n'a encore été concrétisé ou presque en matière de réalisation des taches qui incombent à l'Assemblée nationale constituante, dont notamment la mise sur pied des différentes instances à savoir celles des élections, des médias et de la magistrature.
Pire encore, le bloc d'Ennahdha a fait tout son possible pour empêcher tout avancement significatif, même pour former l'Instance indépendante des élections malgré le fait que Hamadi Jebali ait promis depuis mars de présenter un texte de loi dans ce sens. L'UGTT, la LTDH et l'Ordre des avocats avaient présenté leur projet à l'ANC depuis mai dernier.
Par ailleurs, les débats ai sein des commissions constitutionnelles n'ont avancé que dans les limites possibles d'entente entre laïcs et islamistes. Toutes les questions de fond n'ont pas trouvé de réponses consensuelles, faute de volonté politique. Les gouvernants n'osaient pas avancer de peur d'être sanctionnés dans les urnes.
Il a fallu que Béji Caïd Essebsi brandisse l'étendard de la perte de ‘légitimité électorale' après le 23 octobre et réclame une ‘légitimité consensuelle' pour que la Troïka se décide à trouver un consensus. Les gouvernants ont décidé de virer de bord.
« Ce virage n'est nullement dans l'évolution objective des débats au sein de l'ANC, vers un consensus. C'est plutôt un coup de volant sous la pression de l'opposition et de la société civile. La Troïka a finalement compris que faire traîner les choses l'isole davantage de la population et montre, par voie de conséquence, son incapacité à réaliser les objectifs de la révolution. C'est pourquoi ils ont décidé d'avancer vers la rédaction de la Constitution et la réalisation des élections », explique Emna Menif, présidente de Kolna Tounes, qui assure que « cette décision politique aurait pu être prise depuis mars dernier et l'ANC aurait pu avancer calmement dans sa rédaction de la Constitution. Mais, Ennahdha avait d'autres intentions que l'incident de l'ambassade américaine est venu torpiller. Les islamistes ne peuvent plus faire les yeux doux aux salafistes, d'où ce retour surmédiatisé à ce front du 18 octobre ».
« Que la nouvelle Constitution soit rédigée sur la base des principes du 18 octobre 2005, c'est un acquis de taille pour la Tunisie. Il s'agit de l'égalité des citoyens dans ses portées sociale et politique. Il s'agit aussi de libertés démocratiques et d'indépendance de la justice et des médias », s'entendent à affirmer tous les observateurs.
« Ennahdha a essayé la pression de la rue à travers les salafistes. Le résultat a été catastrophique avec les dégâts que tout le monde a constatés aussi bien sur le plan local que celui international. Suite à cet échec, les islamistes paraissent dans le devoir de faire un recul tactique, d'où ce coup de volant vers le front du 18 octobre », souligne le porte-parole d'Al Massar, Samir Bettaïeb.
Les propos de Hamadi Jebali montrent clairement un changement dans la gestion du pouvoir. Il a fait observer que son gouvernement n'est pas sourd aux récents débats sur la légitimité. « Tout le monde doit être concerné par la rédaction de la constitution, les députés sont tenus plus que d'autres à hâter cette mission », a-t-il dit.
M. Jebali a exhorté l'ANC à parvenir à un accord autour du principal point en suspens, en l'occurrence le régime politique. « A défaut, la rédaction de la constitution sera retardée, tout autant que l'échéance des élections, en cas de recours à un référendum », a-t-il prévenu. Il a appelé à des concessions réciproques sur le régime politique dans l'intérêt de la Tunisie.
Ces propos de Jebali et la référence de Ghannouchi au 18 octobre 2005 renvoient certes vers une plateforme politique moderniste que les islamistes avaient acceptée en 2005 pour sortir de l'isoloir. Mais, Ennahdha est aujourd'hui le pilier de la Troïka gouvernante. Elle a d'autres engagements envers les citoyens et ses bases. Va-t-il vraiment lâcher du lest, ou, juste, jongler avec les mêmes principes pour calmer l'opinion internationale et, même, locale après les contrecoups de sa politique ?
That's the question.


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