Après avoir achevé sa longue tribune d'opinion sur le site d'Al Jazeera, le président de la République Moncef Marzouki cherche maintenant à jouer un rôle dans la résolution de la crise actuelle, même sur le tard. Dans une réunion tenue hier matin (lundi) au palais de Carthage avec Mustapha Ben Jaâfar, il a ainsi proposé au président de l'ANC l'organisation d'un dialogue national chapeauté par l'ANC et la présidence de la République, a rapporté le quotidien Le Maghreb. M. Ben Jaâfar a refusé net, lui indiquant que la seule partie habilitée à organiser un dialogue national est l'UGTT. Par ailleurs, et suite aux informations fuitées à propos de la réunion à Paris de Béji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi, faisant état que M. Caïd Essebsi va obtenir le poste de président de la République, un mouvement de panique a gagné Moncef Marzouki, rapporte Le Maghreb. Il a ainsi téléphoné hier, à la mi-journée, à un haut dirigeant d'Ennahdha pour l'interroger sur la véracité de ces informations et lui faire part de sa vexation que la réunion parisienne se tienne sans qu'il n'en soit informé. Le président de la République a rappelé qu'il était légitime et élu. Le dirigeant d'Ennahdha l'a rassuré en lui disant qu'il n'y aura aucun changement dans la donne politique actuelle en dehors de ce qui est prévu par l'organisation provisoire des pouvoirs (OPP). On notera cette réponse subtile du dirigeant d'Ennahdha puisque l'OPP ne protège pas spécialement le président de la République et qu'il est même question qu'elle soit modifiée.