La présidente du Syndicat des magistrats tunisiens (SMT) Raoudha Laâbidi a exprimé lors d'un point de presse improvisé sur la voie publique, jeudi 5 septembre devant le Palais de justice à Tunis, et rapporté par la TAP son étonnement des récentes déclarations du ministre de l'Intérieur Lotfi Ben Jeddou relatives au dossier du terrorisme. Pour Mme Laâbidi, M. Ben Jeddou «était censé ne dévoiler l'identité d'aucun prévenu» au nom du principe de la présomption d'innocence. «La mission du ministère de l'Intérieur consiste à assurer les investigations policières sans empiéter sur les compétences du pouvoir judiciaire», a-t-elle noté. Autre point évoqué par la présidente du SMT, les déclarations du porte-parole du ministère de l'Intérieur Mohamed Ali Aroui au sujet d'ordonnances de juges d'instruction en faveur de la remise en liberté d'accusés en état d'arrestation «reviennent à remonter l'opinion publique contre la justice tunisienne» et «constituent une atteinte aux prérogatives de la magistrature». Pour elle, il est hors de question que l'indépendance de la justice serve d'alibi à des agendas politiques.
