Le président de la République Moncef Marzouki a déposé une plainte contre notre confrère Zouheïr El Jiss, journaliste à Express FM. D'après son avocate Dalila Ben Mbarek Msaddak, M. El Jiss est accusé de propagation de fausses informations pouvant troubler l'ordre public et d'outrage au président de la République. Dans une déclaration à Businessnews, M.Eljiss précise qu'il comparaîtra devant le juge en tant qu'accusé, comme le stipule l'invitation à comparaître qu'il a reçue hier. La plainte viendrait, selon Zouhair Eljiss, suite à une émission diffusée le 9 mars dernier, durant laquelle il a invité Salam Zahran, directeur de Media Focal Center, sis au Liban qui est également l'objet d'une plainte. Durant l'émission, Salam Zahran a affirmé que le président tunisien Moncef Marzouki travaillerait pour la chaîne de télévision Al Jazeera et en percevrait un salaire mensuel de 50 mille euros (voir notre article à ce sujet). Imed Daïmi avait, par la suite, démenti les propos de Salam Zahran et ce sur une autre station, à savoir Mosaïque FM. Zouheïr El Jiss est déjà convoqué devant le juge d'instruction et il sera interrogé ce vendredi 13 septembre. Notons que le même jour, notre autre confrère Zied El Héni est convoqué, à son tour, en tant qu'accusé pour un délit de presse. Les deux journalistes sont connus pour leur indépendance et leur professionnalisme. A rappeler que Moncef Marzouki a maintes fois promis qu'il ne déposerait jamais de plaintes contre les journalistes et les médias parce qu'il préfère, selon lui, voir l'effervescence et les dépassements actuels, que les intimidations et les restrictions observées sous son prédécesseur Zine El Abidine Ben Ali. A rappeler également que les délits de presse sont frappés de prescriptions au bout de six mois. La plainte a visiblement été déposée juste avant cette prescription.