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Mendicité diplomatique ou le voyage à Paris à dos d'âne
Publié dans Business News le 24 - 11 - 2013

Ils gouvernent seuls. Ils sont d'une génération qui ne sait pas se concerter avec ses troupes, qui ne sait pas mettre des garde-fous dans son équipe, ils savent donner des ordres et refusent d'entendre tout autre son de cloche. Ils ordonnent et les troupes exécutent. Ils mettent tout le monde devant le fait accompli et les troupes se taisent. Ils sont idéologiquement endoctrinés comme ça et on ne peut pas faire autrement.
Qui sont ces « ils » ? Il s'agit de Béji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi, présidents des principaux partis du paysage politique tunisien, Nidaa Tounes et Ennahdha.
Quand il était Premier ministre, Béji Caïd Essebsi a déclaré clairement, et sans ambigüité, qu'il gouverne seul. L'objectif étant de mener le pays aux élections et que le temps n'était pas aux concertations. La démocratie ? On en reparle après !
Les élections ont eu lieu, Béji Caïd Essebsi a respecté les résultats et a quitté le pouvoir. Mission accomplie.
Quelques mois après, il a fondé un parti qui devait représenter le contrepoids à la « dictature naissante » de la troïka. Dans son parti, Béji Caïd Essebsi décide seul. Il rencontre qui il veut à Paris, il part quand il veut en Algérie. Il se fait accompagner par qui il veut et il n'a de comptes à rendre à personne. Le pays est en crise et le temps n'est pas aux concertations avec les décideurs de son parti. D'ailleurs qui sont-ils, ces décideurs de son parti ? Peu importe, mais d'après ce que l'on sait, il n'y en a aucun à part lui. La démocratie ? On en reparle après !
Avec Rached Ghannouchi, c'est encore pire. Chez lui, il est un véritable calife. « Chez lui », ce n'est pas sa petite famille, mais c'est tout le parti Ennahdha. Quand Rached Ghannouchi donne un ordre à Houcine Jaziri, c'est comme s'il le donnait à sa fille Soumaya.
Rached Ghannouchi va à Paris quand il veut et part en Algérie quand il veut. Il se fait accompagner par qui il veut et il n'a de comptes à rendre à personne. Le pays est en crise et le temps n'est pas aux concertations avec les décideurs de son parti. D'ailleurs qui sont-ils ces décideurs de son parti ? Peu importe, mais d'après ce que l'on sait, il n'y en a aucun à part lui. La démocratie ? On en reparle après !
Béji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi se sont rencontrés à Paris discrètement dans une chambre d'hôtel. Ils ont convenu de certaines choses et ont décidé de les appliquer. Personne ne sait rien de ce qu'ils ont décidé, puisqu'ils étaient seuls dans cette chambre d'hôtel. D'ailleurs, qui était au courant de cette rencontre s'il n'y avait pas cette « fuite accidentelle » de photo ? D'ailleurs (rappelez-vous) la première réaction des troupes de BCE et de Ghannouchi était le déni. Il n'y a pas eu de rencontre, la photo est photoshopée, circulez, il n'y a rien à voir ! Ils se sont rendus rapidement à l'évidence, ceux qui se prenaient pour des dirigeants chez Ennahdha et Nidaa, qu'ils ne dirigent rien du tout. Leurs chefs décident et, eux, exécutent en silence.
Il y a cependant un hic, car si ceux qui se prennent pour des dirigeants acceptent d'exécuter des ordres, il n'en est pas de même pour les bases, ni pour les partenaires d'Ennahdha et de Nidaa.
Comment, dès lors, appliquer ce qui a été convenu à Paris tout en obtenant l'acceptation des bases et des partenaires ? On réfléchit, on se gratte la tête et on propose un dialogue. Va pour le dialogue ! On fera de telle sorte que le dialogue échoue. Les observateurs politiques avisés l'ont dit dès le premier jour, ce dialogue n'aboutira nulle part.
Peu importe, BCE et Rached Ghannouchi vont quand même jouer leur pièce de théâtre devant leurs bases et leurs partenaires. Ils méritent d'ailleurs le Tanit d'or dans ces JTC.
Une fois c'est Ghannouchi qui refuse de signer un document, une fois c'est BCE qui quitte une réunion. Une fois c'est Ghannouchi qui refuse un candidat, une fois c'est BCE qui ne veut pas entendre parler d'un autre. Et les jours passent. Et puis les semaines. Et puis les mois. On aurait pris un âne pour aller à Paris, on aurait passé autant de temps !
Il y a un autre hic. C'est que pour aller à Paris à dos d'âne, il faut passer par l'Algérie. Une fois c'est Ghannouchi qui va rencontrer Abdelaziz Bouteflika, une fois c'est BCE. Ceux qui se croient dirigeants chez l'un et chez l'autre, apprendront les nouvelles par les journaux. Il y a eu un voyage et puis il y a eu un second. Que vont faire des présidents de parti chez le président d'une puissante république comme l'Algérie ? Cela ne nous regarde pas ! Cela ne regarde personne ! Surtout pas ceux qui se prennent pour des dirigeants dans un parti ! Et puis il y a le défilé d'ambassadeurs qui vont chez BCE et chez Ghannouchi ! Qu'est-ce qu'ils se racontent ? Cela ne regarde personne !
A défaut d'informations vérifiées et avérées, on est acculés (nous autres journalistes) à nous fier à ce que l'on veut bien nous dire dans les coulisses diplomatiques. Il paraît (et je dis bien « il paraît ») qu'un ambassadeur a refusé tel candidat au poste de chef du gouvernement. Et il paraît aussi qu'un autre ambassadeur a insisté pour voir tel autre candidat nommé. Et il paraît que Bouteflika (j'insiste sur le « il paraît ») a mis son véto pour tel candidat, parce qu'il a des accointances avec un certain pays. Voilà où nous en sommes, notre avenir est marchandé à Paris, à Berlin, à Washington et à Alger.
Pendant ce temps-là, Othman Jarandi (prétendument ministre des Affaires étrangères) est aux abonnés absents et se mure dans le silence. Moncef Marzouki (soi-disant président de la République) continue à avaler les couleuvres les unes derrière les autres, n'ayant d'autre souci que de sauver sa propre peau. La Tunisie, sa dignité et son prestige ? Il s'en moque !
On marche sur la tête ? Non ! On avance, mais au rythme de l'âne, pendant que les autres circulent en Airbus. C'est la volonté de BCE et de Ghannouchi et les troupes se doivent d'exécuter les ordres ! De gré ou de force !
N.B : Une célèbre agence de notation va dégrader, dans les tout prochains jours, la notation souveraine du pays. Ce nouveau bonnet d'âne, nous l'aurons bien mérité !


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