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Pourquoi l'arrestation de Imed Deghij dérange-t-elle autant ?
Publié dans Business News le 28 - 02 - 2014

Une large polémique a accompagné l'arrestation du dénommé Imed Deghij dans la soirée du 26 février 2014. Certains se sont indignés de cette arrestation tentant de trouver mille et une entorses, et d'autres s'en sont félicités y voyant le début de la dissolution des LPR. Quoi qu'il en soit, ce personnage controversé cristallise autour de lui de l'admiration pour les uns et de la haine pour d'autres. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il ne laisse pas indifférent.
Dès le début, plusieurs interrogations ont entouré l'activité des ligues dites de protection de la révolution et la personnalité du chef de la section du Kram, Imed Deghij. D'autres personnages, à l'instar de Recoba, sont venus se greffer à ce mouvement dont les objectifs et les motivations restent obscurs. Présents particulièrement lors des manifestations de rue d'Ennahdha et du CPR, les ligues de protection de la révolution se caractérisent par un discours extrêmement violent composé essentiellement d'incitation à la violence.
Ce discours prend régulièrement pour cible les médias, accusés d'être inféodés à des hommes d'affaires avec, notamment, une fixation sur Kamel Letaïef. Ce dernier est, en effet, l'une de leurs cibles favorites. Ils l'accusent de contrôler les nominations, particulièrement au sein du ministère de l'Intérieur, en plus de maîtriser les médias. Les appels à exécuter dans les rues les leaders et les partisans de l'ancien RCD sont également légion. Répété à plusieurs occasions, ce discours n'a pas éveillé les soupçons des gouvernants de l'époque qui se trouvent être Ennahdha et le CPR. Les appels à la violence et à la haine n'ont pas été condamnés et les LPR ont même bénéficié d'une certaine connivence du gouvernement et de ces leaders. Celui-ci s'étant évertué à les présenter comme une association inoffensive. Cerise sur le gâteau, les représentants de cette organisation violente ont été reçus, même, au palais de Carthage par le président Moncef Marzouki !
Ce laisser-faire a encouragé les LPR à aller plus loin dans leur haine et les discours n'ont pas tardé à se transformer en actions. Le 18 octobre 2012, Lotfi Nagdh, coordinateur de Nidaa Tounes à Tataouine, est lynché en pleine rue. Les membres de la ligue de protection de la révolution de la région sont fortement soupçonnés d'avoir incité et participé à ce lynchage. Ces ligues de protection sont, également, soupçonnées d'être impliquées dans l'attaque subie par le siège de l'UGTT le 4 décembre 2012. Les ligues de protection de la révolution ont profité d'une impunité suspecte au vu des événements dans lesquels elles sont impliquées. Le ras-le-bol a atteint un tel point que la dissolution de ces ligues de protection de la révolution est devenue l'une des revendications principales de certaines manifestations et un des points cardinaux de la feuille de route élaborée par le Quartet.
Imed Deghij, chef de la section du Kram, est un personnage controversé. Il a multiplié les attaques et les discours haineux contre des personnes, comme Kamel Letaïef, et des corps entiers comme celui des journalistes, des magistrats et de la police. Bénéficiant d'une impunité totale sous la gouvernance de la Troïka, Imed Deghij est parvenu à se créer un nom et à devenir "influent". Soutenu particulièrement par le CPR et le mouvement Wafa, Imed Deghij a inondé le net de vidéos menaçantes. D'un autre côté, Imed Deghij est soupçonné d'avoir travaillé, main dans la main, avec Imed Trabelsi sous le régime Ben Ali. Il est, également, soupçonné d'avoir été un des hommes de main qu'utilisait Slim Chiboub. Ce qui est sûr, par contre, c'est que le nom de Deghij n'a jamais figuré dans la liste de ceux qui ont tenté quoi que ce soit contre la tyrannie de l'ancien régime. Ceci ne l'a pas empêché de se découvrir une fibre révolutionnaire après le 14 janvier et il n'a cessé de clamer qu'il a participé à faire tomber Ben Ali.
Rien d'étonnant donc quand ce type de personne bénéficie ensuite du soutien du CPR et de Wafa. La proximité idéologique et peut -être financière qui lie les deux parties est manifeste. Imed Deghij dit tout haut ce que les leaders du CPR et de Wafa pensent tout bas : Justice révolutionnaire, mise hors service de tout représentant du RCD quitte à les pendre dans la rue etc. Cette proximité a été prouvée, auparavant, par la tenue de manifestations communes à plusieurs occasions. Elle a été prouvée, également, par le soutien que lui ont offert plusieurs députés après son arrestation. 25 députés se sont déplacés au ministère de l'Intérieur pour demander des explications quant aux conditions ayant entouré l'arrestation de Imed Deghij. Evidemment, ces députés appartiennent à Ennahdha, au CPR et à Wafa. Ces élus n'avaient pas réagi quand la police tirait sur les manifestants à la chevrotine à Siliana et ne se sont pas émus, outre mesure, du fait qu'on ne sache pas, jusqu'à aujourd'hui, ce qui s'est passé un certain 9 avril 2012. Certaines interprétations vont jusqu'à dire que certains de ces élus veulent faire libérer Imed Deghij pour qu'il ne puisse pas avouer ses liens avec certains d'entre eux…
A la suite d'une énième vidéo de menace à l'égard de la police, Imed Deghij a été arrêté à l'initiative du ministère public en se basant sur une plainte de l'Union des syndicats de la police. Sihem Badi, ancienne ministre de la Femme et membre du CPR, a, dans la foulée, exprimé ses doutes quant à l'indépendance de la justice.
Par ailleurs, le parti Ennahdha s'est fendu d'un communiqué, daté du 28 février, dans lequel il demande à ce qu'une enquête soit ouverte sur l'arrestation d'Imed Deghij en le qualifiant de "activiste de la région du Kram". Le parti rappelle que la dignité du citoyen doit être protégée en toutes circonstances. Les blessés de Siliana apprécieront.
Les réactions politiciennes, qui s'enchaînent depuis l'arrestation d'Imed Deghij, peuvent également être expliquées par la dimension symbolique que celle-ci peut avoir. En effet, cette arrestation pourrait sonner le glas des ligues de protection de la révolution et, par voie de conséquence, raviver la peur d'Ennahdha, du CPR et de Wafa de se retrouver exclus et mis au ban de la vie politique tunisienne. Donc, autant faire du bruit autour de cette arrestation et la contester avant de se retrouver soi-même devant un tribunal…


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