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Les trois épines de Cactus
Publié dans Business News le 07 - 03 - 2014

Elles s'appellent Sonia Dahmani, Elhem Torjman et Houyem Ajimi. Inconnues ou presque du grand public, elles ont été de tous les combats de coulisses pour maintenir sur pied la société Cactus Production et la chaîne de télévision Ettounsiya. A l'occasion de la Journée mondiale de la Femme, zoom sur ces trois combattantes qui représentaient de véritables épines dans la gorge des milliers d'ennemis de la chaîne.
Qui des Tunisiens sait comment la chaîne Ettounsiya a été créée, comment son dossier juridique a été ficelé et comment elle a pu se maintenir, bien qu'elle ait été durant des mois la cible de toutes les attaques politiques, juridiques et médiatiques ?
La première réponse que donnerait tout néophyte, c'est Sami Fehri. Pourtant, quand le producteur était sous les verrous durant plus d'une année, la chaîne a continué à subvenir à ses besoins et à affronter les attaques et coups bas de toutes parts. Mieux encore, elle a caracolé rapidement à la tête de l'audimat et a généré des recettes publicitaires respectables. Contrairement aux chaînes dites révolutionnaires (Al Moutawassat, TNN, Zitouna…), malgré le soutien politique régulier au sommet de l'Etat et malgré le flux extraordinaire de fonds opaques qui a servi à leur financement.
Derrière le succès médiatique d'Ettounsiya figurent des visages bien connus, parmi lesquels on cite notamment Moez Ben Gharbia ou Naoufel Ouertani, mais ils ne sont pas les seuls. Derrière ces stars de l'écran, il y a deux de ces trois femmes dont nous dressons les portraits, femmes, sans qui, aucun des succès d'Ettounsiya n'aurait pu être possible.
La première s'appelle Houyem Ajimi. Journaliste chevronnée passée par les écoles de presse tunisienne et française, elle a fait ses premières armes à Tunis Hebdo avant de s'éclipser un bout de temps en France. Le travail journalistique étant une rude épreuve sous une dictature. Elle fait le tour du monde et acquiert une expérience certaine dans la presse audiovisuelle. Elle en fera profiter l'équipe de Cactus dès son retour en Tunisie.
Et puis vinrent les déboires du patron. Elle se coiffe avec son chapeau militant et part aux premières lignes du combat pour la justice. Mais être devant la caméra ne l'intéresse pas trop, elle sait qu'elle est plus efficace dans les coulisses de la production. Elle met tout son savoir-faire à l'œuvre pour les productions d'Ettounsiya. L'empreinte de Houyem Ajimi est ainsi ressentie par ceux qui la connaissent dans toutes les émissions à succès de la chaîne avant, pendant et après la détention de Sami Fehri.
Ses dernières prouesses ? La nouvelle émission controversée de Samir El Wafi qui occupe chaque semaine les premières places de l'audimat tunisien. Les VTR subtils présentant les invités de l'émission, c'est elle. Les VTR satiriques et controversés qui mettent mal à l'aise l'invité, c'est elle aussi. Les montages de séquences concentrant tout le « cynisme » du journaliste c'est aussi elle. De tout cela, le téléspectateur n'entendra que la voix off de Houyem.
La deuxième responsable du succès de Catcus et d'Ettounsiya s'appelle Elhem Soufi Torjman. Diplômée de l'IHEC Carthage, elle a été nommée en 2011 administratrice judiciaire de la société de production. Elle est également l'administratrice de Karthago, l'empire confisqué de Belhassen Trabelsi, beau-frère de l'ancien président Zine El Abidine Ben Ali. Elle occupe d'ailleurs son bureau à Cité Jardins, d'où elle dirige tous les hôtels de la chaîne en plus de Cactus.
Auditeur et expert comptable de son état, Elhem Soufi Torjman atterrit dans le monde des médias qui lui est totalement inconnu jusque-là. Elle découvre ce qu'est une star, ce qu'est une télé et ce qu'est un 4ème pouvoir. Cactus était la société à abattre. Elle en fera une affaire personnelle. Elle délègue l'aspect éditorial à Sami Fehri, l'aspect administratif à Fadhel Ben Ammar pour se concentrer sur l'aspect managérial et juridique.
Sans une fréquence satellite, Cactus Production et ses dizaines de salariés sont morts. Ce sera sa première bataille qu'elle réussira brillamment avec le lancement dès 2011 d'Ettounsiya. Dans les coulisses, elle se charge d'obtenir les autorisations nécessaires de la juge commissaire de la société et de la Banque centrale de Tunisie. La chaîne démarre sur les chapeaux de roue et Elhem ne cherche aucun dividende moral, préférant rester dans les coulisses pour s'occuper prioritairement des autres sociétés de Karthago, dont notamment l'Hôtel Le Palace. Ce ne sera que de courte durée, car la chaîne dérange et dérange trop.
Août 2012, Sami Fehri est en prison. Elhem Soufi Torjman continue son combat, malgré toutes les plaintes déposées contre elle, malgré les convocations immédiates de hauts responsables politiques de la troïka à des heures impossibles. Epaulée par Moez Ben Gharbia, Fadhel Ben Ammar, Naoufel Ouertani et Houyem Ajimi, elle résiste à toutes ces pressions. Le fondateur de la chaîne a beau être sous les verrous, la chaîne demeure à la tête de l'audience et à donner du fil à retordre aux adeptes du Chocotom.
A la veille de ramadan 2013 et en plein week-end estival, elle opposera un véritable bras de fer à un certain Slim Riahi qui décide sans avertissement de couper les fréquences de la chaîne. Bien qu'elle soit alors harcelée par une série de procès et de procédures juridiques compliquées, elle imagine une solution de secours immédiate. Ettounsiya ne sera pas coupée, elle diffusera sur les ondes d'Al Hiwar. En un temps record, elle contacte la HAICA (qui va l'empêtrer dans le procédural bureaucratique) et la juge commissaire pour boucler un contrat en toute légalité avec le chevaleresque Tahar Ben Hassine. Mission accomplie, la chaîne diffuse de nouveau et caracole pour le mois de ramadan à la tête de l'audience, jusqu'à l'assassinat du martyr Mohamed Brahmi, date à laquelle tout le paysage médiatique a connu la déprogrammation de ses émissions.
La troisième épine de Cactus n'a pas de relation directe avec la société et la chaîne, puisqu'elle est l'avocate attitrée de son fondateur. Diplômée de la Faculté de Droit et des Sciences politiques de Tunis, Sonia Dahmani a été la cheville ouvrière du dossier Sami Fehri. Aux côtés de Abdelaziz Essid, elle a fait de ce dossier un combat personnel également. Quand Me Essid flanche face aux multiples injustices et irrégularités ayant accompagné ce dossier, c'est elle qui reprend le flambeau. Et vice-versa. Pour la jeune avocate qu'elle est, ce dossier est loin de ressembler à celui d'un client ordinaire.
Elle a été formée pour traiter des dossiers juridiques, Sonia Dahmani apprendra sur le tard à traiter les aspects médiatiques et politiques de cette affaire qui a tellement fait couler d'encre.
Pire, elle devra réviser tous ses manuels juridiques, lorsqu'elle constate sur le terrain que la réalité est bien différente de la théorie. Elle n'oubliera ainsi jamais cette longue nuit hivernale du 28 novembre 2012 devant la prison de la Mornaguia. Forte d'une décision de justice pour libérer son client, elle devra rebrousser chemin tête baissée, car la libération a été interdite-on ne sait trop comment -tard la nuit. Avec Abdelaziz Essid, elle ira crier sur tous les toits cette injustice. Elle dénoncera le mensonge du ministère de la Justice qui déclare une chose et fait son contraire. Son combat est surtout celui d'une militante passionnée, puisqu'elle avait été, bien avant la révolution, l'avocate de Mohamed Abbou.
Sonia Dahmani paiera son insolence. Son nom a été cité dans le Livre noir de la présidence de la République. Elle choisira de porter plainte et défiera quiconque de prouver qu'elle ait reçu un quelconque montant pour blanchir l'image de l'ancien régime.


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