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L'économie selon les fondamentalistes islamistes
Publié dans Business News le 17 - 04 - 2014

Dernièrement, l'un des leaders des islamistes tunisiens a essayé d'expliquer la défaillance actuelle de l'économie nationale. Selon lui, il s'agit, principalement, de la responsabilité des citoyens dont les revendications dépassaient les limites budgétaires de l'Etat. Accessoirement, il a évoqué des causes conjoncturelles, mais l'analyse qu'il fait des difficultés que rencontre le pays est biaisée et ne tient pas compte des réelles problématiques. Si notre système économique connaît plusieurs défaillances, qu'en est-il du système économique islamique qui pourrait être placé comme modèle, selon la réflexion du courant politique islamiste ?
Rappelons d'abord que la doctrine économique islamique est un concept flou où se croisent «l'éthique» et la volonté de modéliser les faits marquants, les comportements des agents économiques. Globalement, on est proches d'une pure littérature dont les fondements remontent aux années 1940 afin de baser un projet de société incluant, entre autres, une certaine approche économique conforme aux textes sacrés et à la chariâa.
Par ailleurs, le parcours de l'économie islamique, si on ose le terme, a soulevé de multiples polémiques que ce soit au stade de la pratique initiale ou à l'étape de la recherche d'un système homogène et cohérent permettant de le doter de jalons techniques solides. Des penseurs musulmans tels que Sayyid Abul-Ala Mawdudi, Mahmud Taleqani, Mohammed Baqir al-Sadr ont tenté de formuler une certaine représentation relative aux bénéfices de la division du travail, au rôle de l'Etat se rapportant à la régulation et tout un mode de finance islamique.
Actuellement, le fondamentalisme islamique mène plusieurs analystes à se demander si les idées économiques en relation avec ce courant idéologique permettent l'intégration du monde musulman dans l'économie internationale au sens normatif du mot, notamment en termes de propriété dans la nomocratie islamique, de politique monétaire, de fiscalité et d'intervention de l'Etat dans l'économie.
L'islamisme et les courants de pensée économiques modernes : un débat toujours d'actualité
Les écoles contemporaines de l'économie qui ont accompagné la révolution industrielle se sont imposées comme étant l'éminente aspiration de notre ère moderne. Il s'agit de logiques complexes qui ont émergé et tendent, continuellement, à dominer pour inscrire l'activité humaine dans un équilibre simultané entre le cadrage des besoins en biens et services, le financement des besoins des investisseurs et ce, dans le but suprême d'atteindre un certain équilibre de plein emploi.
Les différents systèmes économiques ont toujours été animés par un esprit modélisateur de recherche rationnelle et systématique de la gestion des rendements sous deux contraintes principales à savoir les budgets alloués et les niveaux des risques encourus. C'est, à ce titre, un cosmos, un habitacle dans lequel l'Etat et les différents acteurs socio-économiques doivent chercher une ascension irrésistible et fonder la progression sur les constantes liées au maintien de la croissance parallèlement à la maîtrise de l'inflation et du chômage.
Les différentes approches de l'économie moderne ont eu depuis leur naissance une existence relativement croissante et durable. Elles se sont structurellement imposées comme un moyen de survie inévitable qui s'immisce même jusque dans les décisions les plus infimes.
La force des pratiques économiques modernes échappe à la seule dimension technique et ce, à travers une force de régulation sociale.
Ainsi, notre léger exposé renvoie au dilemme des formes relatives à la cohabitation du fondamentalisme islamique avec les valeurs d'un modèle économique actuel et intégré. Dire cela est capital car il reformule le débat si souvent posé : l'islamisme est-il compatible avec la modernité ? Il ne s'agit plus de savoir si l'un est adaptable ou conforme à l'autre, mais plutôt de comprendre comment ils interagissent ensemble, ce que leur coexistence pourrait produire comme sens ou contre sens.
Le discours fondamentaliste entre l'absurde et le forçage
Le débat se rapportant à l'évolution des sciences économiques face au dogme et aux préceptes figés est stérile par la nature des choses.
La conception du fondamentalisme de l'économie est tronquée par la recherche de positions «médianes» hypothéquant les possibilités de communication, d'échange et de coexistence pacifique fondée sur l'intérêt mutuel.
Au sens conventionnel, l'économie islamique échappe à toute quantification monétaire en consacrant les excès d'une spiritualité immuable et un soit disant détachement radical du matériel. Ceci s'illustre en consacrant l'affectation de la richesse d'ailleurs à l'instar de la pauvreté, comme des sorts divins où aucune dynamique, spatiale ou temporelle, n'anime le processus, exception faite des acrobaties et des ruses sur la base desquelles on a échafaudé le système complexe de la finance islamique.
L'intervention de l'Etat dans ce contexte est entourée de plusieurs zones d'ombre au vu de sa simple charge de collecter et distribuer la Zakât ou l'aumône légale. Ceci indique que ses missions sont atrophiées pour jouer un rôle approprié dans les affaires économiques, financières et monétaires et à veiller à l'intérêt général.
La conception fondamentaliste de l'équilibre entre les rouages de l'investissement, le revenu réel, la consommation de produits et les disparités des prix et des taux ne concordent en aucun cas avec les principes et les standards de la libre circulation des biens qui est la pierre angulaire de tous les systèmes économiques modernes. Ce principe implique la disparition des obstacles à la libre circulation des biens.
Il en est de même pour d'autres questions d'ordre public, prêtant à équivoque, où on essaye, perpétuellement, de donner des identifications contradictoires à la perception de la cohésion sociale.
Pour expliquer la crise économique tunisienne, Ali Laârayedh a fait porter la responsabilité aux Tunisiens qui auraient abusé de demandes alourdissant le budget de l'Etat. Cependant, ces Tunisiens sont ceux qui paient le tribut, aujourd'hui, de la politique économique de la Troïka. La société civile œuvre d'ailleurs pour que les pratiques et les décisions qu'a utilisées cette politique soient désormais plus évidentes et plus claires.
Quant à l'implication des Tunisiens dans la faillite actuelle de l'Etat, la réfute un simple rappel du combat des populations à Siliana, de la lutte quotidienne contre la misère à Gafsa, à Jendouba, à Kasserine… La crise économique, ceux-là en sont les victimes et non la cause.
*Spécialiste en gestion des risques financiers


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