Lors de la séance plénière de l'Assemblée nationale constituante, tenue dans la soirée du vendredi 9 mai 2014, les députés présents ont décidé le retrait de la motion de censure contre Amel Karboul et Ridha Sfar. En effet, les mêmes députés qui ont présenté cette motion de censure décident de la retirer aujourd'hui à l'issue d'une plénière, qui a duré une journée entière, destinée à l'examen de cette même motion. Les élus de Wafa, d'Ennahdha, du CPR et de l'Alliance ont décidé de retirer leurs signatures, ce qui annule la motion sur la force. Un communiqué a été présenté par Iyed Dahmani d'Al Joumhouri et Fayçal Jadlaoui, indépendant, proposant le retrait de cette motion. Ce communiqué servira, par la suite, de support au vote, tel que décidé par Mustapha Ben Jaâfar, qui s'est déroulé avec 80 voix pour le retrait, 4 contre et 8 abstentions. Une grande dispute a éclaté au sein de l'hémicycle à cause de ce communiqué et les élus d'Al Joumhouri, d'un côté, ainsi que d'autres de Nidaa Tounes accompagnés d'élus d'autres blocs, dont Mongi Rahoui, se sont traités de tous les noms. "Après la république bananière, voici la république de la citrouille", s'est écrié Abdelaziz Kotti, élu de Nidaa Tounes, révolté par ce que nombreux élus ont qualifié de ''mascarade''. On notera que si cette motion de censure avait été rejetée au vote, les deux ministres, Amel Karboul et Ridha Sfar, auraient eu droit à 6 mois d'immunité auprès de l'Assemblée nationale constituante. Pour éviter cela, les élus signataires, ont préféré retirer leurs signatures et annuler la motion. Cette motion, présentée pendant des jours puis retirée le jour de son examen, a fait couler beaucoup d'encre et a animé de nombreux discours de la part des différentes parties qui l'ont soutenue. ''C'est une campagne électorale gratuite pour nous faire perdre une journée'', se sont écriés des députés à l'ANC dépités par toute la comédie qui a accompagné une motion qui, en réalité, a fait perdre bien plus qu'une journée. S.T.