Nos confrères de La Presse s'apprêtent à élire leur rédacteur en chef, dans les prochains jours. L'élection des rédacteurs en chef par les journalistes d'une rédaction, quoique recelant quelques inconvénients, a été instaurée dans certains journaux tunisiens et est désormais considérée, par certains journalistes, comme un acquis fondamental. Cependant, au sein de La Presse « Mongi Gharbi tente d'annuler les élections et d'aller vers la nomination », avance Lotfi Ben Sassi, journaliste et caricaturiste à La Presse, qui ajoute que c'est le nom du « contesté » Raouf Seddik qui a été proposé par le PDG de la SNIPE pour le poste, « un nom proche de la Troïka », dit-il. A Business News, Lotfi Ben Sassi déclare que « Mongi Gharbi a été nommé par la troïka comme PDG de la SNIPE-La Presse et qu'alors que son départ à la retraite est imminent, il est en train d'essayer de se faire remplacer au sein du journal par une personne non élue, mais choisie par lui ». « Nous avons l'impression que l'on voudrait punir La Presse de n'avoir pas été du côté de la Troïka lorsque celle-ci était au pouvoir », ajoute Lotfi Ben Sassi. Contacté par Business News, Mongi Gharbi a assuré qu'il ne tenait aucunement à imposer un quelconque choix au sein de la rédaction de la Presse où il a été pendant trois ans rédacteur en chef principal et dont il est, depuis 9 mois, le PDG. « Contrairement à ce qui se dit, j'ai convoqué une Assemblée générale pour le mardi prochain et il y a été indiqué qu'à l'ordre du jour, figuraient l'organisation et la tenue des élections. La note est accrochée et nos journalistes ont en pris connaissance», a déclaré M. Gharbi. Quant aux proximités partisanes et tout en insistant sur son choix d'indépendance, Mongi Gharbi a tenu à rappeler que durant sa prise de fonction, il n'a jamais censuré aucun journaliste et qu'il a essayé de préserver l'indépendance de la rédaction du journal. « Cela fait, cependant, des mois qu'on tente de créer des polémiques au sein de La Presse. Dans peu de temps je serai à la retraite et je laisserai tout cela derrière moi », a conclu le PDG de la Presse. A noter que le journal La Presse, institution nationale où travaillent 500 personnes, n'a, depuis trois mois, ni rédacteur en chef, ni directeur administratif et financier, nous précisent certains journalistes dudit journal. I.O.