Les médias tunisiens passent-ils par un sale temps ? A priori c'est le cas. Nul ne peut nier d'ailleurs, que la presse écrite et celle audiovisuelle vivent aujourd'hui, au rythme d'une crise générale. Malheureusement, le secteur subit une pression sans précédent menée par le régime au pouvoir lequel a pour objectif de mettre la main sur la presse et limiter la liberté d'expression, classé comme seul acquis de la révolution. Outre la pression imposée par les partis politiques au pouvoir, plus particulièrement, le Mouvement Ennahdha, le secteur est touché, également, par les tiraillements et les divergences au niveau des points de vue des professionnels. La question des élections au journal La Presse a semé la discorde au sein de la rédaction. En fait, un groupe de journalistes défendant ce principe ont observé hier, un sit-in devant le siège du journal, et ce pour exprimer leur « refus à la désignation d'un nouveau rédacteur en chef suite à la démission de Mongi Gharbi, qui occupait ce poste, et la création d'un ancien nouveau poste à savoir un coordinateur général », expliquent les sitinneurs. Ils sont en fait, contre cette démarche adoptée par le PDG de la SNIPE, société éditrice du journal La Presse. Ils lui demandent ainsi, de « renoncer aux dernières désignations et d'adopter le principe d'élections », appellent les journalistes qui contestent cette démarche. Le principe de désignation De leur côté, les journalistes qui sont pour la désignation d'un rédacteur en chef considèrent que la première expérience en la matière n'a pas été fructueuse. Ils considèrent d'ailleurs que « la ligne éditoriale du journal a dévié et que le rédacteur en chef s'est accaparé toutes les prérogatives. Il ne prenait pas en considération les remarques du Comité de rédaction », critiquent ceux qui sont favorables au principe de la désignation du rédacteur en chef. Par ailleurs, Nejib Ouerghui, P-dg de la SNIPE, déclare à l'Agence TAP que « la désignation d'un nouveau rédacteur en chef a été décidée lors d'une réunion avec le comité de rédaction » tout en ajoutant que « le principe d'élection n'existe dans aucun pays du monde ». En fait, les tiraillements entre les journalistes de La Presse auraient pu se résoudre à l'amiable sur la base de dialogue, soutiennent d'autres professionnels de la boîte. Ils estiment que ce problème interne pourrait être réglé sans tapage et sur la base d'un dialogue voire un consensus. D'ailleurs, la Direction Générale a prévu une réunion générale aujourd'hui pour traiter cette question. Réunion jugée par les sitinneurs très en retard ce qui explique entre autres leur mouvement.