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Ces politiques qui contournent la loi pour se faire de la pub sur Facebook
Publié dans Business News le 11 - 07 - 2014

La publicité politique est officiellement interdite aux médias tunisiens. Cela ne rebute pas pour autant les prochains candidats aux législatives et à la présidentielle de contourner la loi et de faire leur publicité dans des médias étrangers. Facebook en premier lieu, à travers la création de pages gratuites, mais aussi le sponsoring de certaines publications propagandistes.
Le journaliste français, Aurélien Scholl a écrit : « Dieu lui-même croit à la publicité : il a mis des cloches dans les églises». En cette période pré-électorale, cette citation vient à point nommé. Plus à découvert, les candidats aux élections législatives et présidentielle, tempête sous crâne, s'activent à mettre en place leurs campagnes électorales à des fins promotionnelles. Ils s'engagent à vendre leurs idées, leurs programmes électoraux et la promesse d'un avenir plus radieux aux électeurs potentiels. Cantonnés par une réglementation jugée « rigide », lesdits candidats n'entendent pas, pour autant, bayer aux corneilles, et se rabattent sur des moyens publicitaires alternatifs. Seulement voilà, il y a là un nœud : la manne du marketing politique échappe aux médias audiovisuels et de presse réglementés nationaux et cela s'étend au-delà de la période électorale. Une véritable équation complexe à résoudre et aux médias nationaux de trinquer.
Le décret-loi 116 du 2 novembre 2011 relatif à la liberté de la presse, de l'imprimerie et de l'édition interdit aux médias tunisiens de faire de la publicité pour les partis politiques. L'article 31 de ce décret loi interdit à tout périodique d'information généraliste et à l'exception des journaux des partis, de faire de la propagande sous forme d'annonces publicitaires au profit de l'un des partis politiques ou de l'une des personnes candidates à des élections générales. En cas d'infraction, le directeur du périodique est puni d'une amende égale au montant obtenu et qui ne doit pas être inférieure à dix mille dinars. L'amende est doublée en cas de récidive. La loi est dès lors claire : aucune publicité politique n'est donc permise. La Tunisie ne fait pas, à ce titre, l'exception. La France est connue pour avoir la loi la plus rigide en la matière. Les politiques ainsi que leurs partis ne se sont pas, très longtemps, retourné les pouces. Très vite, la loi en question a été contournée. Désormais, les politiques ont recours à une valeur sûre : les réseaux sociaux, Facebook en l'occurrence.
Depuis son avènement en Tunisie, il n'a pas fallu longtemps pour que Facebook devienne un moyen de communication de haute facture. Et les politiques y ont vu une poule aux œufs d'or. Ils ont, de fait, tout à y gagner, en dehors du contournement de la loi bien sûr ! Facebook c'est d'abord gratuit, et ensuite, il décline une plage de libre manœuvre fort intéressante. Les politiques, qu'ils soient au pouvoir ou dans l'opposition, ont fait de ce moyen marketing l'outil principal pour promouvoir leur image sur la scène nationale et arriver en tête de course aux élections législatives et présidentielle. Les politiques ne se sont, cependant, pas contentés de créer des pages promotionnelles gratuites sur le réseau. Au regard de l'offre que fournit Facebook pour une meilleure audience de ces pages, en d'autres mots : générer un nombre important d'internautes, les prétendants au pouvoir ont daigné payer en devises pour s'offrir ce genre de services publicitaires.
Le directeur de l'Institut des études stratégiques et membre du CPR, Tarek Kahlaoui a justement fait appel aux services de Facebook pour assurer sa propre propagande et celle de son parti. Ainsi a-t-il sponsorisé, il y a deux jours, une page portant son nom pour relayer son discours de présentation du projet « pacte républicain » proposé par le CPR. Un sponsoring payé à coup de devises, qui se font de plus en plus rares en Tunisie. Notons de plus que le coût moyen du sponsoring est de 4 euros par jour pour une audience potentielle d'environ 15.000 internautes. En clair, Tarek Kahlaoui savait qu'il lui est impossible d'acheter de l'espace publicitaire dans les médias tunisiens et comme la loi ne lui interdit pas expressément de faire de la pub à l'étranger, il a profité de cette faille législative pour assurer sa propagande.
Mais le directeur de l'ITES n'est pas le seul à recourir à ce moyen publicitaire alternatif, pas très « politiquement correct ». Ils sont, en effet, nombreux à gaspiller les devises pour s'offrir un espace publicitaire considéré comme étranger bien qu'accessible au grand public tunisien. Une belle frange des députés à l'Assemblée nationale constituante, des présidents de partis politiques et même des ministres au pouvoir se paient le luxe d'une action marketing sur Facebook. En revanche, force est de signaler que le contenu de ces pages varie très souvent. Cela peut s'agir de contenus de propagande politique ou de publications d'articles de presse et de passages audiovisuels.
Il n'y a pas que Facebook cependant, car aucune loi n'empêche demain que Kahlaoui aille faire une pub dans Le Figaro ou dans Asharq Al Awsat. Ou encore que Marzouki aille s'acheter des spots publicitaires chez ses amis d'Al Jazeera. Chez Ennahdha on est des champions dans la création de pages pour assurer la propagande, mais rares sont les dirigeants qui achètent des pages pour se mettre en avant.
Le décret-loi 116, en interdisant toute forme de publicité politique dans les médias tunisiens pousse les propriétaires de chaînes télévisées, de radios, de quotidiens et de journaux électroniques à se mettre martel en tête. C'est un réel pain béni pour les médias nationaux que de vendre des espaces publicitaires aux politiques et prétendants dans la course des législatives et de la présidentielle. Et cela n'est pas la seule affaire d'un profit pécuniaire.
Voyons les choses d'un angle plus large: plusieurs médias, qui se comptent par dizaines, rencontrent des difficultés d'ordre financier qui sont pour le moins notables. Par les temps qui courent, les recettes publicitaires se font timides et souvent, les chefs d'entreprises médiatiques peinent même à régler la paie de leurs employés. Le filon de la publicité politique pourrait, tout de bon, leur profiter en tant que source supplémentaire de revenu en vue de pallier les difficultés financières mais encore leur permettre de se développer, accroître leur activité et créer, par ricochet, des emplois.
Il aurait donc mieux fallu, mettre en place un système régulé par la HAICA portant uniquement sur la publicité politique et qui serait régi en fonction des impératifs de la période électorale dans un premier temps et de la scène politique dans un deuxième.
Maintenant que les politiques ont accès à un moyen publicitaire alternatif étranger sans restrictions de loi, il leur est totalement possible de mener la campagne électorale et politique sur mesure et qui servent au plus haut point leurs intérêts majeurs. La HAICA a ouvert une brèche dans la loi pour « légitimer » son contournement et fermer une porte de salut au nez des médias nationaux dont le business model est exclusivement basé sur la publicité. En d'autres termes, il faut ouvrir la porte de la publicité à tout le monde. A défaut, et par crainte de la manipulation médiatique, il faudrait l'interdire à tout le monde, mais pas uniquement aux médias tunisiens. Nadya B'CHIR


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