Les chargés de communications défilent les uns derrière les autres, mais la stratégie reste la même dans l'équipe de Moncef Marzouki : le déni. Le nouveau chargé de communication de la campagne électorale du président de la République, Slaheddine Mnasri, ne déroge pas à la règle établie et réfute les accusations dont fait l'objet son patron depuis trois jours. Il s'agit de la polémique déclenchée suite à la vidéo, révélée par Business News, montrant Moncef Marzouki briefant ses troupes sur les éléments de langage à tenir durant la campagne (voir notre article à ce sujet). Dans son allocution, le président de la République s'est attaqué aux médias, particulièrement la Télévision nationale, les journalistes et ses adversaires politiques en usant carrément d'un verbiage grossier et insultant. Dans une déclaration accordée au quotidien arabophone Assabah du jeudi 16 octobre 2014, Slaheddine Mnasri a réfuté ces allégations précisant que la position du président de la République n'a pas changé à l'égard de la liberté de l'information. Il a indiqué que Moncef Marzouki n'a pas visé l'ensemble des journalistes, mais une partie d'intrus dans le secteur de l'information qui ont sali le secteur. Contredit par le journaliste d'Assabah, Jihed Kalboussi, M. Mnasri a botté en touche indiquant que son patron ne s'est pas trompé pour qu'il présente des excuses, puisque le passage sur lequel on a axé a été décontextualisé. Il rappelle que Moncef Marzouki subit des campagnes de dénigrement et qu'il a été invité à plusieurs reprises à déposer plainte, mais qu'il s'est refusé d'accéder à ces demandes, estimant que la liberté d'expression est un des acquis de la révolution. Il relève que la campagne n'a pas encore commencé et que le président de la République continue à exercer normalement son travail et ne s'est pas encore inscrit dans la campagne. On rappelle que la vidéo en question a été diffusée en entier par Business News et non morcelée et on voit clairement Moncef Marzouki dénigrer l'ensemble des médias, sans préciser qu'il ne cible que certains. Quant au contexte, le président de la République était dans un hôtel à Hammamet (Le Royal) et l'ensemble de la vidéo parlait de la campagne électorale. Ses convives étaient exclusivement des membres du CPR et l'objet de la réunion était de briefer les membres des coordinations régionales. Cette vidéo a déclenché une vive polémique poussant le Syndicat des journalistes à exiger des excuses du président de la République. Quant aux plaintes, il est bon de rappeler que Moncef Marzouki a déposé plainte contre notre confrère Zouheïr El Jiss d'Express FM et le directeur de Business News, Nizar Bahloul. Il est possible que le nouveau chargé de com ne soit pas au courant de toutes ces informations et qu'il n'ait pas vu cette vidéo, puisqu'il vient d'atterrir à Tunis. D'après sa fiche LinkedIn, Slaheddine Mnasri est expert en communication aux Nations Unies et professeur assistant en Sémiologie générale & Sémio-pragmatique à l'Université catholique de Louvain. Il a également enseigné à l'Institut Supérieur des Langues de Tunis. Il a poursuivi ses études aux Etats-Unis, au Japon et en Belgique. Entre 1987 et 1999, il a été animateur radio et télé à l'Etablissement de la Radio et de la Télévision tunisiennes (service public) et a été acteur dans trois séries télévisées et deux films.