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«Goodbye Julia» de Mohamed Kordofani, actuellement sur nos écrans : Histoire intime pour un Soudan électrique
Publié dans La Presse de Tunisie le 08 - 05 - 2024

Une scène de « Goodbye Julia » du réalisateur soudanais Mohamed Kordofani

Présenté en avant-première samedi dernier, «Goodbye Julia» est désormais sur nos écrans, une première œuvre, un coup de maître pour un film à la fois utile, mais également beau et bien mené.
Rongée par la culpabilité, après avoir été la cause de l'assassinat d'un homme sud-soudanais, Mona tente de se racheter, en accueillant chez elle, comme employée de maison, Julia, la veuve du défunt et son petit garçon. D'un synopsis simple, Mohamed Kordofani tisse une histoire bien menée sur fond de la question soudanaise, une des guerres oubliées du XXIe siècle. « Goodbye Julia » est un film qui interpelle à plus d'un niveau, déjà, la rareté des films soudanais crée des attentes particulières, la trame de fond, période d'avant la scission entre le nord et le sud, nous prépare à un film qui se doit de créer l'équilibre entre le récit historique et celui de l'histoire racontée. Entre l'histoire d'un pays et celle de ces deux femmes que tout sépare et qui se rencontrent autour de la mort d'un homme, une esthétique prend place, un jeu d'acteurs se dessine entre clair-obscur, et un scénario qui niche, dans les détails, les éléments d'écriture. Beau, fluide, esthétisant par moments, sans outrance et utile pour lever le voile sur une part de l'histoire humaine que nous avons tendance à ne pas voir.
Le Soudan se peint par une caméra qui maîtrise son cadre, une image qui prend la température des scènes ; surexposée et poussiéreuse par moments, sombre avec quelques ouvertures lumineuses par d'autres. Les deux femmes, Mona et Julia, se croisent dans une zone trouble, l'une rongée par la culpabilité, l'autre déstabilisée par la disparition d'un mari. À travers ces deux femmes, le nord et le sud se rencontrent, se tendent la main et se lient malgré les non-dits, les mensonges et la falsification des vérités. D'ailleurs, le personnage de Mona le dit clairement à Julia : « Mentir c'est permis si c'est pour épargner à l'autre douleur et désarroi ». Et ce jeu d'ombres entre deux femmes est fascinant, elles nous font oublier les contradictions que traverse le pays, les tensions qui le secouent et nous permettent un accès dans leur intimité, si douce, si amicale, saisi avec une grande maîtrise par un cinéaste qui est à son premier long-métrage. Mohamed Kordofani signe un drame intime et une ode à l'amitié féminine dans un suspense qui nous tient en haleine. Une histoire bouleversante d'un mensonge sur fond de racisme et d'oppression des femmes.
« Goodbye Julia » est un film signé d'une main sûre, qui combine violence sans détourner le regard et s'invite dans des compositions tamisées, étui feutré de l'espace domestique pour déterrer les racines du mal et tente de panser les plaies. Un film beau mais également utile que Mohamed Kordofani nous livre avec un récit poignant sur la culpabilité, en mêlant l'intime et le politique. Sans s'emmêler les pinceaux dans des stéréotypes de la confrontation (nord et sud, pauvre et riche, islam et catholicisme), il laisse, au monde des hommes, cet espace houleux pour accorder aux femmes la rude mission de la réconciliation.


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