Dans le cadre de sa campagne électorale, Moncef Marzouki était à Msaken ce lundi 10 novembre 2014 où il est notamment allé au marché hebdomadaire. Msaken est le fief du cheikh extrémiste Béchir Ben Hassen avec qui Moncef Marzouki est monté sur la tribune. Ce qui est curieux, et comme le démontre la vidéo amateur ci-dessous, c'est que ni Marzouki ni Ben Hassen ne semblaient intéresser le public. Les gens vaquaient à leurs préoccupations ordinaires totalement désintéressés par le discours du candidat à la présidentielle. Béchir Ben Hassen a déjà été invité au palais de Carthage plus d'une fois où il a notamment donné une conférence. En dépit des polémiques et du discours extrémiste de ce cheïkh, le président de la République n'a donc pas arrêté de traiter avec lui. Pire, le cheikh en question a été condamné à de la prison ferme il y a quelques mois en France et ce pour avoir empêché son ex épouse (française) de voir ses enfants qu'il a gardé chez lui en Tunisie. Il a été arrêté et mis en garde à vue au Maroc avant d'être remis ensuite aux autorités françaises qui ont lancé un mandat de dépôt contre lui. Cette condamnation fait de Ben Hassen un véritable voyou selon la définition linguistique du mot dans Le Larousse. On rappelle que Béchir Ben Hassen s'est illustré à plusieurs reprises par des discours semant la division entre les Tunisiens et semant particulièrement la haine envers les laïcs. Il s'en est même pris à la militante Om Zied, cofondatrice du CPR qui a accompagné Marzouki lors des années de braise. Le 31 janvier 2013, sur les ondes de Shems FM, il lui a déclaré : « Vous n'avez pas à juger les personnes et à évaluer les imams et les cheikhs, vous n'avez pas la culture islamique nécessaire pour. Que connaissez-vous de l'Islam et de la foi ? […] Vous, qui êtes en guerre contre l'Islam ainsi que toutes ses manifestations, le peuple saura vous éduquer puisque le départ de Ben Ali n'a pas réussi à le faire». Et d'ajouter « vous êtes une RCDiste » (voir ici l'audio). C'est ce même prédicateur qui a appelé à ce qu'on donne la nationalité tunisienne au prédicateur extrémiste koweïtien Al Aouadhi, celui-là même qui se faisait photographier à Zarzis avec des fillettes voilées et c'est lui qui promettait d'éduquer les Tunisiens et proclamait que le fait de manger l'assida est un péché.