L'organisation anti-corruption Transparency International vient de publier son Indice de perception de la corruption 2014 dans sa 20ème édition. Sur 175 pays, la Tunisie se classe 79ème, perdant 2 places par rapport à l'édition 2013. La Tunisie est le 8ème pays arabe après les Emirats Arabes Unis (25ème), le Qatar (26ème), le Bahreïn, la Jordanie et l'Arabie Saoudite (ex aequo 55ème), Oman (64ème) et le Koweït (67ème). Elle est première en Afrique du Nord devançant le Maroc (80ème), l'Egypte (94ème), l'Algérie (100ème) et la Libye (166ème). Concernant le classement au Moyen-Orient, elle devance, le Liban 136ème, la Syrie 159ème, le Yémen 16ème et l'Irak 170ème. En tête de ce classement on retrouve le Danemark avec un score de 92, suivie par la Nouvelle Zélande (91) et la Finlande (89). En bas du classement, la Somalie et Corée du Nord clôturent la marche en 174ème position avec un score de 8. Ils sont précédés par le Soudan 173ème avec un score de 8. La Chine (avec une note de 36 sur 100), la Turquie (45) et l'Angola (19) figurent parmi les pays enregistrant la plus forte régression, avec une chute de 4 à 5 points par rapport à l'année précédente malgré une croissance économique moyenne de plus de 4% sur les quatre dernières années. «L'Indice de perceptions de la corruption 2014 montre que les abus de pouvoir des responsables politiques et des hauts fonctionnaires entravent la croissance économique et les efforts de lutte contre la corruption», affirme le président de Transparency International, José Ugaz. «Certains élus corrompus font passer des capitaux d'origine frauduleuse dans des territoires pratiquant le secret bancaire par l'intermédiaire de sociétés offshore en toute impunité», poursuit Ugaz. «Les pays les moins bien classés de l'indice doivent adopter des mesures anti-corruption radicales tournées vers leur population. Les pays les mieux classés doivent faire en sorte de ne pas exporter des pratiques de corruption dans les pays les moins avancés.» Ainsi, Transparency pense qu'il incombe aux grandes places financières d'Europe et des Etats-Unis de travailler main dans la main avec les économies à croissance rapide pour empêcher les corrompus de s'en tirer impunément. Plus de deux tiers des 175 pays figurant dans l'Indice de perceptions de la corruption 2014 obtiennent une note inférieure à 50, sur une échelle allant de 0 (secteur public perçu comme extrêmement corrompu) à 100 (secteur public perçu comme extrêmement intègre). Le Danemark arrive en tête du classement 2014 avec une note de 92 sur 100, tandis que la Corée du Nord et la Somalie ferment la marche, avec une note de 8 sur 100 seulement. Plusieurs pays ont connu une variation de quatre points ou plus. Les pays dont la note a le plus baissé sont la Turquie (- 5), l'Angola, la Chine, le Malawi et le Rwanda (- 4). Les améliorations les plus significatives sont à chercher du côté de la Côte d'Ivoire, de l'Egypte, de Saint Vincent-Grenadines (+ 5), de l'Afghanistan, de la Jordanie, du Mali ou du Swaziland (+ 4). Notons que l'indice de perceptions de la corruption est élaboré à partir de l'opinion d'experts sur la corruption dans le secteur public. Les pays obtenant une note élevée disposent souvent d'une administration transparente permettant aux citoyens de demander des comptes à leurs responsables. À l'inverse, une mauvaise note dénote un recours systématique à des pots-de-vin, l'absence de sanctions en cas de corruption et une inéquation entre les activités de l'administration et les besoins de la population.